François Bayrou veut être candidat en 2017 et la défaite d’Alain
Juppé à la primaire lui enlève les dernières barrières qui entravaient sa
volonté.
Sauf que la donne n’est plus exactement la même qu’il y a
quelques mois, voire quelques semaines.
Si, sur le plateau de France 2, il a dit qu’il n’excluait
rien notamment de se présenter à la présidentielle car, en l’état, il ne se
ralliera pas à François Fillon sauf si celui-ci infléchissait nettement son
programme qu’il estime quasiment aussi dangereux que celui de Nicolas Sarkozy
et injuste, ce que le candidat officiel de LR a d’ores et déjà déclaré qu’il ne
le ferait pas, Bayrou est aujourd’hui dans un trou d’air qui ne facilite pas sa
candidature.
Les sondages le donnent actuellement entre 5% et 8%, ce qui
ferait de sa présence à la présidentielle, une candidature de témoignage, vouée
inexorablement à l’échec face à celle d’Emmanuelle Macron qui semble être sur
une dynamique, notamment auprès des électeurs centristes.
Bien entendu, François Bayrou a le temps d’inverser la
tendance et les récentes surprises lors des élections dans les pays
démocratiques montrent que plus rien n’est impossible en la matière.
Néanmoins, Macron est un concurrent qui possède tous les
atouts pour occuper l’espace central cher à Bayrou mais également être ce qu’il
fut en 2007, le candidat refuge pour tous les électeurs qui ne voulaient pas
des candidats des deux grands partis et qui rejetaient le Front national.
Avec, comme pour Bayrou à l’époque, une chance de figurer au
second tour.
Dès lors, le président du Mouvement démocrate ne veut pas
que sa dernière tentative soit un flop.
Il pourrait donc choisir de zapper 2017 pour être un recours
en 2022 après l’échec d’une présidence Fillon (on n’ose imaginer une victoire
de Marine Le Pen) et le dégonflage de la bulle Macron.
Cependant, faut-il le rappeler encore, François Bayrou ne
vit que pour l’élection présidentielle et son Mouvement démocrate n’est qu’une
machine pour le seconder dans sa candidature à la seule élection qu’il estime
importante dans la V° République car conditionnant toutes les autres.
Une solution de repli pourrait être alors de ronger son frein
en monnayant son soutien à François Fillon contre une dizaine ou une vingtaine
de députés qui lui seraient utiles en 2022 pour mieux légitimer sa candidature.
Reste que l’on voit mal Fillon lui offrir ce cadeau alors
même que Juppé a perdu parce qu’il était considéré comme otage de Bayrou.
D’autre part, rien ne dit que Macron ne sera qu’une mode et,
même s’il l’est, rien ne dit qu’un autre Macron ne sera pas sur la route du
président du MoDem en 2022.
La décision de François Bayrou sera difficile mais il est
sûr que la base de sa réflexion est d’y aller.
Alexandre Vatimbella
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