A quoi servent les militants de l’UDI autrement que pour
servir de caution à leurs dirigeants?
Cette question se pose à nouveau alors que, sans aucune
consultation de la base, ces derniers se sont précipités sans vergogne et sans
fierté dans les bras de François Fillon dès les résultats de la primaire LR
connus.
Rebelote car – ignorant une nouvelle fois les militants et
alors même que le parti centriste n’est théoriquement pas d’accord sur
l’ensemble du programme de Fillon –, voici que neuf de ses responsables se retrouvent
désormais dans l’équipe de campagne du candidat LR à la présidentielle.
Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, Hervé Morin,
président de Les centristes, et François Zocchetto, président du groupe Union
centriste au Sénat, sont bombardés «conseillers politiques» et font partie du «conseil
stratégique» où l’on retrouve également Philippe Vigier, président du groupe
UDI à l’Assemblée nationale.
Il convient de rappeler que Jean-Christophe Lagarde, qui
n’est plus à ce genre de manipulation près, avait promis aux militants de l’UDI
une consultation en janvier pour savoir ce qu’allait faire la formation
centriste (présentation ou non d’un candidat à la présidentielle, soutient ou
non d’un candidat extérieur) tout en élaborant un programme pour les
législatives afin de le confronter à ceux des partis avec qui faire
éventuellement alliance.
Or, avant même que les militants aient pu discuter de quoi
que ce soit, le même Lagarde avec Hervé Morin, Laurent Hénart, Philippe Vigier,
François Zocchetto et leurs sous-fifres, se sont ralliés sans conditions aucune
à François Fillon, n’attendant même pas la réunion du 15 décembre avec ce
dernier pour faire savoir que son programme était tout à fait centro-compatible
alors qu’une majorité d’entre eux disait le contraire quelques jours
auparavant.
Ce comportement hélas commun à l’UDI a néanmoins fait réagir
Chantal Jouanno, la sénatrice UDI de Paris, qui, dans un tweet, a trouvé «étonnant»
ces nominations, d’autant, ajoute-t-elle
que «je ne savais pas que l'UDI avait déjà accepté le programme de F
Fillon».
Les militants de l’UDI, non plus…
Ce n’est évidemment pas la première fois que ceux-ci sont
ignorés et considérés comme quantité négligeable par leurs leaders.
Ainsi, ayant voté la non-participation à la primaire de la
Droite, ils ont vu tous les responsables et les élus du parti rejoindre et
soutenir des candidats, en particulier, Alain Juppé sans aucun mandat de leur
base.
De même, leurs oreilles ont du siffler quand ils ont entendu
les dirigeants de l’UDI parler d’une «primaire de la Droite et du Centre» alors
même que le Centre n’y participait pas, en particulier parce qu’ils avaient
voté en ce sens…
Aujourd’hui, l’UDI n’est plus qu’un cartel électoral où
chaque dirigeant et chaque élu est en train de se placer pour obtenir, qui un
siège de député, qui un strapontin gouvernemental, en cas d’élection de
François Fillon.
Mais pour pouvoir avoir un poids dans la négociation, ils
affirment parler au nom de militants dont beaucoup lorgnent désormais du côté d’Emmanuel
Macron, estimant que son programme est beaucoup plus centro-compatible que
celui de Fillon.
Et, au lieu d’écouter ceux-ci, voire d’ouvrir un dialogue,
la seule réponse de la direction de l’UDI est l’invective ainsi que l’exclusion.
Je m'étonne que vous vous étonniez... L'UDI depuis le départ s'est sans vergogne définie comme la supplétive de droite de service. Ce regroupement d'élus ne négociant que les postes, à défaut de proposer une vision sociétale ou économique. C'est ce qui différencie l'UDI de son cousin MoDem, inflexible sur ses valeurs, au prix d'une absence de représentation élective mais qui, en définitive, pèse plus dans le coeur et dans la tête des Français...
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