A chaque discours, à chaque interview d’Emmanuel Macron et à chaque publication de textes par En marche, on peut, en les analysant, se rendre compte de la proximité entre la philosophie de la démarche du candidat à l’élection présidentielle et de son mouvement avec celle du Centrisme.
Son social-libéralisme est ainsi beaucoup plus proche du
libéralisme social du Centre que de la social-démocratie, voire même que la
social-réformisme de Manuel Valls.
La plaquette qu’En marche a diffusée pour les fêtes de Noël
en est le parfait exemple.
Celle-ci contient plusieurs propositions dont la plupart
sont déjà connues mais, surtout, elle propose une explication de texte sur le
positionnement de son fondateur, Emmanuel Macron.
Celui-ci est résumé dans ce passage que tout leader ou parti
centristes auraient pu faire leurs:
«Nous croyons au progrès face à tous les conservatismes.
Nous croyons que le temps n’est pas aux petits ajustements mais à l’innovation
radicale. Nous croyons en l’émancipation de tous. Nous croyons que le destin de
l’Europe et celui de la France sont indissociables. Nous croyons en notre
capacité à agir ensemble».
Quant au progressisme macronien, il se nourrit fortement de
Centrisme lorsqu’il déclare que nous sommes «égaux devant la liberté» et que
«nous devons nous battre pour réconcilier deux valeurs que nous avons trop
souvent opposées, que la droite et la gauche ont respectivement monopolisées,
alors que la devise de notre pays les place sur le même plan: la liberté et
l’égalité».
Et s’il faut «réunir la liberté et l’égalité», c’est pour
une société plus efficace et plus juste».
L’influence centriste se fait encore particulièrement
prégnante quand il est affirmé que «notre pays est le champion des blocages,
qui empêchent trop souvent l’émancipation de chacun».
De même, en matière d’ouverture vers le monde.
Pour Emmanuel Macron, «les progressistes doivent se battre
et rappeler que la mondialisation sans règle, sans protection et sans
redistribution est insupportable, mais aussi que, sans intégration à l’économie
mondiale et sans modernisation de notre économie, notre pays serait condamné à
la stagnation et au déclin».
Tout cela amène à la transformation de la société qu’il
souhaite initier:
«Passer d’une société des statuts à celle des sécurités
individuelles, dans laquelle on protège les individus, pas les postes. Passer
d’une économie de rattrapage à une économie de l’innovation, déconcentrée, plus
horizontale, plus agile et plus inventive. Passer d’un modèle centralisé de
décisions unilatérales à un modèle plus équilibré qui s’appuie sur la vitalité
de la société dans tous les territoires et permet à chacun de s’engager. Passer
d’un pays inégalitaire à une société juste en répondant à l’envie de chacun de
pouvoir faire ses choix, et à la nécessité d’être solidaires, en particulier
envers les plus faibles».
Emmanuel Macron estime que ces changements prendront dix ans
et que l’énergie existe en France pour y parvenir.
Quoi qu’il en soit, ce qu’il appelle une «mission» a un fort
goût centriste.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC