Dans les rues de New York |
Les attaques de Trump contre la démocratie continuent et
prennent un tour des plus inquiétants maintenant qu’il a été élu président et
qu’il prendra ses fonctions en janvier prochain.
Après avoir nommé des extrémistes de droite à la Maison
blanche et à son gouvernement, le voilà qui vient de décider tout seul de ne
pas poursuivre Hillary Clinton comme il l’avait pourtant affirmé lors de sa
campagne, promettant de la mettre en prison.
Le problème est que la décision de traduire ou non la
candidate centriste devant un tribunal revient exclusivement à la justice et
que son propos empiète directement sur le troisième pilier de la démocratie, le
pouvoir judiciaire, prémisse peut-être à d’autres interventions de ce genre.
Rappelons qu’actuellement rien ne permet de poursuivre
Clinton devant un tribunal pour quoi que ce soit qu’elle est fait.
Après s’être mêlé des prérogatives du troisième pouvoir, il
s’est attaqué au quatrième, la presse.
Il a ainsi convoqué les médias audiovisuels à son domicile
de New York – et ceux-ci qui n’ont toujours rien compris s’y sont rendus comme
des moutons à l’abattoir – pour les insulter et les menacer.
Certains estimeront qu’ils l’ont bien cherché en couvrant de
manière indigne une campagne tout en relayant tous les mensonges, les insultes
et les menaces proférées par le démagogue populiste tout au long de celle-ci,
lui permettant in fine de se faire élire tout en ayant réveiller, au passage,
tous les plus bas instincts des êtres humains.
Ils n’auront pas tort mais il ne s’agit pas ici de dénoncer
les pratiques de ces médias qui sont une honte pour la profession de
journaliste mais de constater que Trump s’en prend, en tant que président-élu
et non plus candidat, à la liberté de la presse, un des piliers essentiels de
la démocratie, comme l’indépendance de la justice.
«Cette rencontre a été un désastre total, a dit un des
participants au quotidien New York Post. Les dirigeants des chaînes et les
présentateurs des journaux télévisés pensaient qu’ils allaient discuter de la
manière de couvrir l’administration Trump mais, à la place ils se sont fait
passer un savon à la façon Trump».
Ainsi, lors de cette rencontre, le promoteur newyorkais a
insulté tous les représentants des chaines de télévision.
«Nous sommes dans une pièce remplie de menteurs, de médias
fourbes et malhonnêtes qui ont eu tout faux» a-t-il affirmé.
Il a poursuivi en traitant les journalistes de «pire forme d’humanité»
avant de s’en prendre directement à CNN, interpellant son patron, Jeff Zucker: «je
hais votre chaîne, tout le monde à CNN est un menteur et vous devriez avoir
honte».
Tous ceux qui ont pensé que Donald Trump mettrait de l’eau
dans son vin – et il y en a encore pour le prétendre! – en seront pour leurs
frais.
Il suffit de voir avec quel enthousiasme les leaders des
organisations les plus exécrables du pays, du Ku Klux Klan au parti néonazi en
passant par tous les groupuscules prônant la suprématie de la race blanche,
accueillent la plupart de ces décisions pour être conscients du danger qu’il
représente pour la démocratie républicaine.
Et, pendant ce temps, le dernier décompte des voix obtenues
par chacun des candidats à la présidentielle donne une avance d’un million sept
cent vingt-sept mille quatre cent voix pour Hillary Clinton (ce qui fait, en
pourcentage, 1,4 point d’avance en sa faveur).
Alexandre Vatimbella
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