Clinton ou Trump, le choix, c'est aujourd'hui |
C’est donc aujourd’hui que les Américains votent.
Et si l’on en croit l’ensemble des sondages des sondages
(voir ci-dessous), Hillary Clinton devrait être la première femme présidente
des Etats-Unis.
De même, les résultats dans les états-clés, ceux qui peuvent
tomber soit du côté démocrate, soit du côté républicain et qui déterminent le
vainqueur, penchent plutôt du côté Clinton.
Bien sûr, il se peut que les instituts de sondages se
trompent et ce ne serait pas la première fois même si, ici et depuis quasiment
toute la campagne, la candidate démocrate a fait la course en tête nationalement
et dans la majorité des états-clés.
Il s’agirait bien d’un coup de tonnerre pour tous les
spécialistes de l’opinion publique et poserait de graves questions quant à leur
crédibilité.
Nous n’en sommes pas là et il faut espérer que ce ne soit
pas le cas.
Car, il faut le redire une nouvelle fois, la victoire de
Donald Trump serait une défaite de la démocratie.
Peut-être pas autant que l’on peut le craindre d’une
administration Trump qui ne pourrait pas réaliser le centième de ce que le
populiste démagogue a promis de faire ou de défaire.
Les institutions des Etats-Unis, notamment les fameux «checks
and balances» qui empêchent un gouvernement trop partisan d’agir à sa guise,
devraient résister même si les inclinaisons vers la droite radicale, voire
extrême, sont à redouter.
Pour autant, une catastrophe n’est pas à exclure, celle-ci
étant évidemment démultipliée dans ses conséquences, le pays étant la première
puissance mondiale et la plus vieille démocratie du monde.
Mais c’est surtout dans la conquête du pouvoir par Donald
Trump que sa victoire serait une défaite cuisante pour le régime démocratique
et pour la république.
Voilà un personnage qui a bafoué toutes les valeurs et les
principes qui établissent la démocratie.
Et, au lieu d’être vilipendé et jeté à la poubelle de l’histoire,
il a déplacé des foules considérables, bénéficié d’une couverture médiatique
sans pareille (selon ses propres dires) et menacé Hillary Clinton jusqu’au bout
dans les sondages.
De ce point de vue – et nom de par les conséquences encore
inconnues de son éventuelle présidence – nombre de commentateurs américains ont
fait des parallèles avec la prise de pouvoir – on le rappelle, par les urnes –
d’Adolph Hitler.
Mensonges à répétition, promesses démagogiques et
intenables, insultes, menaces à tout va, notamment d’emprisonner son opposante
une fois élu ainsi que de faire passer des lois contre le liberté de la presse,
propos dégradants et racistes, louanges de tous les leaders autocrates de la
planète, notamment de Vladimir Poutine (comme Hitler admirait Mussolini),
acceptation explicite ou implicite des soutiens du Ku Klux Klan ou du parti
nazi américain, refus d’accepter le verdict des urnes si elles ne lui donnent
pas la victoire, tout l’attirail d’une campagne antidémocratique a été utilisé
par le promoteur newyorkais.
Sans oublier que son comportement a permis un déchaînement
de violences verbales et d’appel à la révolution de ses fans grâce à une
libération de la parole où les plus bas instincts ont pu se déverser en flots
continus.
Bien entendu, cela pose des questions essentielles qu’il va
bien falloir à un moment donné se poser dans les démocraties républicaines.
Trump n’est pas le premier populiste démagogue aux idées
proches de l’extrême-droite, voire identiques, à se faire une place dans le
paysage démocratique.
La famille Le Pen, Farage, Orban et compagnie se sont déjà
bien installés en Europe qui, de ce point de vue, n’a pas de leçons à donner
aux Etats-Unis.
Rappelons, pour ceux qui veulent bien l’oublier, que le
deuxième tour de l’élection présidentielle française ressemblera comme deux
gouttes d’eau à la présidentielle américaine avec, d’un côté, un candidat «républicain»
face à une candidate extrémiste et populiste…
Oui, au risque de se répéter mais l’instant est grave, la
victoire de Donald Trump serait une défaite de la démocratie.
Elle pourrait même ouvrir des perspectives de victoire à
tous les ennemis de la démocratie dans de nombreux pays dont un s’appelle la France.
Sondages
des sondages au 8 novembre 2016
|
|||
Clinton tient
la tête
|
|||
|
Clinton
|
Trump
|
Ecart
|
BBC
|
48,0%
|
44,0%
|
Clinton 4,0
|
Election projection
|
46,9%
|
44,2%
|
Clinton 2,7
|
Five Thirty Eight (1)
|
45,5 %
|
41,7%
|
Clinton 3,8
|
Huffington Post
|
47,5%
|
42,3%
|
Clinton 5,2
|
New York Times
|
46,0%
|
42,9%
|
Clinton 3,1
|
Polltracker TPM
|
47,5%
|
43,1%
|
Clinton 4,4
|
Real Clear Politics
|
47,2%
|
44,2%
|
Clinton 3,0
|
270 to win (1) (2)
|
47,2%
|
43,6%
|
Clinton 3,6
|
(1) Prend en
compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en
compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours
de sondages
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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