Emmanuel Macron n’aurait pu rêver mieux qu’un candidat de
droite qui est un conservateur, lui qui explique depuis des mois que le clivage
politique d’aujourd’hui passe entre le progressisme qu’il veut incarner et le
conservatisme.
D’ailleurs, dès la victoire de François Fillon à la primaire
de LR, il a déclaré que «l’offre qui a gagné ce soir est une offre de droite
conservatrice, elle est très claire, elle est conservatrice sur le plan
économique et social, sur la vision qu’elle porte de la société française, sur
la place de la France dans le monde».
«Ma vision à moi, a-t-il poursuivi, est progressiste» tout
en estimant «qu’il faut à la fois être efficace et juste».
Puis il a lancé un appel à tous ceux qui soutenaient Alain
Juppé à le rejoindre, invitant François Bayrou à faire de même, «s’il n’est pas
à l’aise avec François Fillon».
Même si cet appel et cette invitation demeureront largement lettre
morte, Macron a déjà séduit une part importante des électeurs de droite
modérée, de l’UDI et du MoDem, sans oublier bien sûr l’électorat de gauche
modérée ainsi que beaucoup de ceux qui refusent de se situer quelque part dans
une attitude de «ni gauche, ni droite» dont on peut, bien sûr, discuter la
réalité et la pertinence.
S’il est évidemment trop tôt pour dire si l’électorat de
droite modérée et celui centriste votera pour lui à la présidentielle, on ne
peut sous-estimer cette attraction du leader d’En marche pour ceux-ci comme le
confirme tous les sondages.
De même, on ne sait pas encore si un boulevard s’ouvre à lui
au centre de l’échiquier politique.
Néanmoins, la réaction en demi-teinte de François Bayrou qui
parle de bâtir un projet sans dire réellement avec qui peut signifier que le
président du Mouvement démocrate envisage plutôt, dans un premier temps, d’essayer
de peser sur François Fillon avant de tenter une quatrième candidature s’il n’obtient
pas de résultat.
Au cas où Bayrou serait absent, Macron pourra occuper tout l’espace
central ou, en tout cas, de se revendiquer comme étant son seul et légitime
représentant face à des candidats très ancrés à droite et à gauche, tout au
moins dans le discours.
Alexandre Vatimbella
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