Lagarde-Morin, le duo de la haine à l'UDI |
Pathétique est certainement le premier mot qui vient à
l’esprit quand on voit que le deuxième tour de la primaire LR va également être
un lieu d’affrontement entre les clans de l'UDI dans cette confrontation qui menacent
le parti centriste d’implosion depuis sa création.
D’un côté Jean-Christophe Lagarde et ses troupes qui
soutiennent Alain Juppé depuis l’été.
De l’autre, Hervé Morin et ses alliés qui ont choisi
François Fillon après être allés voir du côté de Nicolas Sarkozy et de Bruno Le
Maire.
Ils ont ainsi pondu un texte de trois pages pour expliquer
leur choix dans un verbiage qui a plus à voir parfois avec celui d’une droite
dure que d’un Centre du juste équilibre aux valeurs humanistes.
Mais nous savons bien que le choix de Fillon n’a pas
grand-chose à voir avec son programme conservateur et ultralibéral.
Car, au-delà de savoir qui est le meilleur candidat ou le
plus centro-compatible, cette énième coupure de la confédération centriste est
une nouvelle démonstration de sa faiblesse et de sa disparition programmée dans
des règlements de compte minables qui s’invitent désormais dans une primaire de la
Droite…
Comme par hasard, les soutiens de François Fillon sont tous
les adversaires les plus déterminés de Jean-Christophe Lagarde à l’intérieur de
l’UDI (mais aussi de François Bayrou pour la grande majorité).
Et le texte de soutien au premier ministre de Nicolas Sarkozy
est signé Nouveau centre, c’est-à-dire le parti d’Hervé Morin qui appartient
à l’UDI et non de membres de cette dernière, ce qui est très révélateur (même si le communiqué de presse de Morin qui le présente parle aussi des Bâtisseurs de l'UDI, un groupe informel qui regroupe tous les anti-Lagarde, uniquement membres du Nouveau centre).
Que Morin choisisse Fillon après Le Maire et après avoir
fait les yeux doux à Bayrou afin de faire la nique à Lagarde, sans oublier qu’il
avait qualifié Juppé de candidat le plus centro-compatible, cela le regarde
mais ne le rehausse certainement pas et le fait plutôt passer pour un vulgaire
politicien animé par le ressentiment et la vengeance que par une volonté d’action
et de cohérence.
Mais il n’en a cure et c’est son droit même si l’on peut se
demander comment il peut encore se dire centriste s’il a vraiment lu le
programme de François Fillon (le programme de Juppé contient également des
propositions peu centristes mais sa philosophie est plutôt orientée droite
modérée et réformatrice).
Reste que tout cela montre un Centre en totale déshérence
puisque du côté de Jean-Christophe Lagarde – aussi haineux envers Morin que
celui-ci l’est envers lui – on tape sans cesse sur François Bayrou, affirmant
qu’on ne le rejoindra pas dans une candidature si Juppé perd.
Un Bayrou qui ignore superbement, dans une attitude des plus
condescendantes, Lagarde, estimant qu’il ne vaut pas grand-chose (il pense la
même chose de Morin).
Au moment où la France a certainement besoin d’un vrai
projet centriste pour la sortir de ses problèmes et aborder le futur avec
espoir tout en construisant un présent sur des bases solides, tout cela est
bien misérable et à de quoi plonger les sympathisants du Centre dans des
questionnements déprimants.
Mais ce n’est pas la première fois et sans doute pas la
dernière.
Alexandre Vatimbella
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