Emmanuel Macron & Jean-Christophe Lagarde |
Après avoir voulu se rapprocher d’Emmanuel Macron,
Jean-Christophe Lagarde n’arrête plus de s’en éloigner.
Ainsi, après la déclaration de candidature de Macron, le
président de l’UDI a réagi en expliquant qu’il avait seulement voulu dialoguer
avec lui et que la seule chose qui était intéressante était de savoir si, après
avoir critiqué le gouvernement socialiste, l’ancien ministre de l’Economie
rallierait un gouvernement de la Droite et du Centre une fois Alain Juppé à l’Elysée.
En prétendant cela, Lagarde se dédit sans que cela ne lui
pose aucun problème.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’il change
d’avis sur une personnalité politique.
Il suffit de voir comment il parle désormais de Nicolas
Sarkozy dont il était un des porte-paroles lors de la présidentielle de 2012 ou
de François Bayrou dont il a été un des lieutenants à l’UDF.
Ce retournement concernant Macron éclaire le jeu politicien
que joue le président de l’UDI pour se faire une place au soleil.
On comprend bien, d’abord, que son «rapprochement» avec
Macron avait tout d’une mise en garde à LR et aux candidats de sa primaire
alors que ces derniers ignoraient superbement Lagarde et ne prenaient même pas
la peine de répondre à ses demandes de négociation d’un accord pour les
législatives.
Depuis, le camp Juppé a fait le nécessaire pour que Lagarde
rejoigne le maire de Bordeaux.
Et voici désormais le président de l’UDI en soutien sans
faille de ce dernier.
Dans le même temps, il est devenu un critique des propos et
des actes de Macron.
La raison en est double.
Comme pour François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde sait que
le fondateur d’En marche laboure les mêmes terres que les formations
centristes.
Il est donc d’abord un concurrent avant d’être un possible
allié.
Mais il sait également que Macron convoite le même électorat
que celui d’Alain Juppé.
Et, à quelques jours du premier tour de la primaire, son
annonce de candidature peut démobiliser certains de ceux qui voulaient aller y
voter car Macron les séduit plus que Juppé.
D’ailleurs, Lagarde l’a reconnu en accusant Macron de faire
le jeu de Sarkozy, sous-entendu, une candidature de l’ancien président de la république
serait une bonne nouvelle pour celle du fondateur d’En marche.
De plus, à quelques mois du premier tour de la
présidentielle, Macron a amplement le temps de creuser son sillon et de
récupérer une partie de cet électorat, en particulier la partie qui est de
droite modérée et de centre-droit, pour éventuellement lui permettre d’accéder
au second tour, soit face à Alain Juppé, soit face à Marine Le Pen.
D’où ces critiques faites avec un raidissement plus que
perceptible.
Le problème avec Jean-Christophe Lagarde, c’est que l’on ne
sait pas ce qu’il fera si Alain Juppé perd la primaire de LR.
Il a dit qu’il ne soutiendrait pas François Bayrou à moins
que son parti ne le fasse après un vote de ses militants.
On le voit mal se présenter alors qu’il n’obtiendrait
peut-être pas les 500 signatures ou plus de 1 à 2% lors du premier tour.
Il semble fermer la porte à un soutien à Emmanuel Macron.
Sans doute se ralliera-t-il au candidat de LR quel qu’il
soit, ce qu’il feint de nier pour l’instant.
Il espère certainement pouvoir passer un accord électoral
très généreux pour l’UDI si le candidat de la Droite s’appelle François Fillon
ou… Nicolas Sarkozy.
Peut-être que Lagarde réussira dans son entreprise.
Reste à savoir ce que le Centre et le Centrisme ont à y gagner.
Alexandre Vatimbella
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