Manifestation anti-Trump à New York |
La centriste Hillary Clinton a remporté l’élection
américaine avec 630.877 voix d’avance (dernier décompte connu mais le chiffre
définitif devrait être in fine supérieur) sur le populiste Donald Trump.
C’est comme si des villes comme Portland ou Oklahoma City
avaient été rayées de la carte ou que les voix des électeurs de plusieurs
villes moyennes n’avaient pas été prises en compte…
Toujours est-il qu’il est faux de dire que la victoire de
Trump est un triomphe et qu’Hillary Clinton a sombré comme l’affirment
aujourd’hui tous ceux qui avaient été incapables de prendre la mesure de la
menace du populiste démagogue et de la possibilité de sa victoire.
En 2000, pour ce qui est considéré comme l’élection la plus
contestée du XX° siècle, Al Gore avait été battu par George W Bush en ayant
gagné le vote populaire avec 543.895 voix d’avance, soit moins que Clinton
aujourd’hui face à Trump…
Et la candidate démocrate peut être amer en constatant, une
nouvelle fois, que la loi électorale lui est défavorable mais pas le vote
populaire.
Néanmoins, selon cette même loi électorale américaine qu’il
serait bienvenu d’amender pour la mettre aux canons de la démocratie
républicaine du XXI° siècle, Donald Trump est légalement le nouveau président
des Etats-Unis.
Et il commence à parler de ce qu’il va faire et à nommer son
équipe de conseillers à la Maison blanche et les membres de son gouvernement.
Nombre de journalistes – les mêmes qui se sont trompés
durant toute la campagne électorale – estiment, en voyant les noms des nommés
et ses propos, que Trump est en train de mettre de l’eau dans son vin.
Mais on devrait plutôt dire qu’ils prennent leurs désirs
pour des réalités, un peu comme ceux qui célébraient les accords de Munich en
1938…
Comme l’explique un article pour une fois clairvoyant de
Politico:
«Son apparition dimanche soir à l’émission ‘60 Minutes’ de
la chaine CBS a peu fait pour éclaircir l'opacité de ses 100 premiers jours à
la Maison Blanche, sans même parler du reste de son mandat, et à quoi ils ressembleront
d'un point de vue politique.
(…) L'ancienne star de la téléréalité, après 17 mois passés
à broyer la culture du pays et chacun des rivaux politiques qui se trouvaient
sur son chemin, a promis d'être la même personne dans le Bureau Ovale que celle
qu’il a toujours été sur nos écrans de télévision, sur les estrades de ses
meetings et dans notre conscience collective. Il continuera à exagérer,
généraliser, obscurcir, accuser et tweeter.
(…) Et son comportement et sa rhétorique vont probablement demeurer
aussi malléables que ses penchants idéologiques – c’est-à-dire dépendant de la
situation et du rôle qu’il essaye de jouer à un moment donné.»
En effet, si le président-élu, terminologie américaine, a
concédé quelques reculs sur certains points de son programme qui étaient de
toute façon irréalisable (le mur à la frontière mexicaine, la déportation de 11
millions d’immigrés illégaux, etc.), il demeure ferme sur la philosophie – si
l’on peut utiliser un tel mot pour ses idées… – de celui-ci et très flou sur
les mesures qu’il va prendre, ce qui lui permettra, le moment venu, de faire le
contraire de ce qu’il dit ou à l’air de dire aujourd’hui.
Qu’en penseront alors les 630.877 électeurs dont le vote a
compté pour beurre?!
En tant que citoyen, je n’en sais rien.
En tant que centriste, attaché à la démocratie
représentative, je comprendrai alors leur colère comme je comprends celle des
manifestants qui, tous les jours depuis l’élection de Trump manifestent dans
tous les grandes villes des Etats-Unis en affirmant que le populiste démagogue
n’est pas leur président.
Si l’on peut penser que les manifestations vont s’estomper puis
cesser, le ressentiment de ceux qui sont majoritaires dans le pays et se
retrouvent minoritaires politiquement pourrait devenir explosif si Donald Trump
agissait comme il avait prévu de le faire alors même qu’il n’a pas obtenu la
majorité des votes des Américains.
Ce qui est inquiétant dans la nouvelle situation des
Etats-Unis, c’est que l’on peut également se demander ce que va faire cette
minorité bruyante et parfois violente qui a voté pour ce démagogue populiste,
celle qui voulait mettre Hillary Clinton en prison, voire qui voulait l’assassiner,
et qui parlait de révolution si elle remportait démocratiquement l’élection, au
cas où il n’applique pas ses promesses électorales, notamment les plus extrêmes.
Centristement votre.
Le Centriste
Mise à jour le 16 novembre 2016:
Désormais l'avance d'Hillary Clinton a dépassé le million de vote et s'établit à 1.161.750 et devrait s'accroître encore.
Mise à jour le 16 novembre 2016:
Désormais l'avance d'Hillary Clinton a dépassé le million de vote et s'établit à 1.161.750 et devrait s'accroître encore.
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