Quel que soit le résultat des élections présidentielles
américaines, elles feront l’Histoire avec un grand H.
D’un côté, il peut y avoir la victoire d’un homme au
comportement déséquilibré, prêt à user la bombe atomique contre tous ceux qu’il
considère ses ennemis, raciste, menteur et qui n’a pas arrêté de mettre en
doute l’honnêteté de la démocratie et de ses institutions tout au long de sa
campagne.
Même si les sondages sont plutôt rassurants ainsi que les «early
votes» (la possibilité de voter avant le jour de l’élection), la possibilité
que Donald Trump s’installe à la Maison blanche en janvier 2017 ne peut pas
être encore écartée.
De l’autre, tout comme ce fut le cas en 2008 où ils élirent
le premier président afro-américain de l’histoire des Etats-Unis, les électeurs
peuvent envoyer à Washington, la première femme pour diriger la plus grande
puissance mondiale.
Une présidente qui, à l’opposé de son concurrent, a dédié sa
vie au service public, qui connait ses dossiers et dont l’intelligence est
reconnue partout dans le monde.
Ce serait également une grande victoire du Centre qui, après
avoir eu pendant huit ans un président centriste au pouvoir en la personne de
Barack Obama, aurait en Hillary Clinton une centriste convaincue et
revendiquée.
Evidemment, tous les démocrates du monde entier espèrent que
ce sera la deuxième alternative qui sera la bonne.
Et, quand on dit, tous les démocrates, il ne s’agit même
plus de ceux qui sont à droite, à gauche ou au centre mais tous ceux qui
croient dans la démocratie républicaine.
Car, comme l’a dit Barack Obama, «Donald Trump est un danger
pour la démocratie».
Oui, l’élection du démagogue newyorkais serait une catastrophe,
lui dont les attitudes, les dires et les comportements ont été, par de nombreux
experts et historiens à la réputation indiscutable, comparés à ceux des
dirigeants autocrates et des leaders autoritaires les plus pitoyables quand ce
n’est pas avec les dictateurs du présent et du passé.
Certains pensent que cela est exagéré mais pourquoi prendre
le risque de cette menace envers le seul pays au monde, les Etats-Unis, a avoir
été une démocratie – même imparfaite – depuis sa création.
Pas une seule fois, même pendant sa plus grande crise, la Guerre
de sécession (Civil war pour les Américains) ou la Deuxième guerre mondiale,
une élection présidentielle n’a été reportée.
Rappelons qu’Abraham Lincoln s’est battu à l’époque de sa
présidence pour que les Etats-Unis demeurent, ce qui était alors la seule démocratie
au monde, ce gouvernement «du peuple, pour le peuple, par le peuple», comme il
l’a dit magnifiquement sur le champ de bataille de Gettysburg.
Et il doit se retourner dans sa tombe en voyant que le
candidat du Parti républicain, ce parti ouvert et progressiste qu’il a aidé à
créer est, en 2016, ce personnage sorti tout droit d’un film d’épouvante de
série Z qui foule au pied toutes les valeurs et les principes qu’il défendait
pour son pays et le monde.
Oui, mardi prochain, les Américains feront l’Histoire et
toute la planète doit espérer qu’ils feront le bon choix.
Et celui-ci s’appelle Hillary Clinton, même pour ceux qui ne
l’aiment pas.
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