vendredi 4 novembre 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le 8 novembre, les Américains feront l’Histoire

Quel que soit le résultat des élections présidentielles américaines, elles feront l’Histoire avec un grand H.
D’un côté, il peut y avoir la victoire d’un homme au comportement déséquilibré, prêt à user la bombe atomique contre tous ceux qu’il considère ses ennemis, raciste, menteur et qui n’a pas arrêté de mettre en doute l’honnêteté de la démocratie et de ses institutions tout au long de sa campagne.
Même si les sondages sont plutôt rassurants ainsi que les «early votes» (la possibilité de voter avant le jour de l’élection), la possibilité que Donald Trump s’installe à la Maison blanche en janvier 2017 ne peut pas être encore écartée.
De l’autre, tout comme ce fut le cas en 2008 où ils élirent le premier président afro-américain de l’histoire des Etats-Unis, les électeurs peuvent envoyer à Washington, la première femme pour diriger la plus grande puissance mondiale.
Une présidente qui, à l’opposé de son concurrent, a dédié sa vie au service public, qui connait ses dossiers et dont l’intelligence est reconnue partout dans le monde.
Ce serait également une grande victoire du Centre qui, après avoir eu pendant huit ans un président centriste au pouvoir en la personne de Barack Obama, aurait en Hillary Clinton une centriste convaincue et revendiquée.
Evidemment, tous les démocrates du monde entier espèrent que ce sera la deuxième alternative qui sera la bonne.
Et, quand on dit, tous les démocrates, il ne s’agit même plus de ceux qui sont à droite, à gauche ou au centre mais tous ceux qui croient dans la démocratie républicaine.
Car, comme l’a dit Barack Obama, «Donald Trump est un danger pour la démocratie».
Oui, l’élection du démagogue newyorkais serait une catastrophe, lui dont les attitudes, les dires et les comportements ont été, par de nombreux experts et historiens à la réputation indiscutable, comparés à ceux des dirigeants autocrates et des leaders autoritaires les plus pitoyables quand ce n’est pas avec les dictateurs du présent et du passé.
Certains pensent que cela est exagéré mais pourquoi prendre le risque de cette menace envers le seul pays au monde, les Etats-Unis, a avoir été une démocratie – même imparfaite – depuis sa création.
Pas une seule fois, même pendant sa plus grande crise, la Guerre de sécession (Civil war pour les Américains) ou la Deuxième guerre mondiale, une élection présidentielle n’a été reportée.
Rappelons qu’Abraham Lincoln s’est battu à l’époque de sa présidence pour que les Etats-Unis demeurent, ce qui était alors la seule démocratie au monde, ce gouvernement «du peuple, pour le peuple, par le peuple», comme il l’a dit magnifiquement sur le champ de bataille de Gettysburg.
Et il doit se retourner dans sa tombe en voyant que le candidat du Parti républicain, ce parti ouvert et progressiste qu’il a aidé à créer est, en 2016, ce personnage sorti tout droit d’un film d’épouvante de série Z qui foule au pied toutes les valeurs et les principes qu’il défendait pour son pays et le monde.
Oui, mardi prochain, les Américains feront l’Histoire et toute la planète doit espérer qu’ils feront le bon choix.
Et celui-ci s’appelle Hillary Clinton, même pour ceux qui ne l’aiment pas.



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