Invité par la chaîne LCP, Jean-Christophe Lagarde a répété
qu’il ne connaissait aucun parlementaire UDI qui souhaite se mettre sous «la
coupe de François Bayrou» en cas de réunion du Centre.
Il a admis que l’objectif du président du Mouvement
démocrate, soutien d’Alain Juppé comme lui, était certainement de prendre la
direction d’un Centre unifié mais que ce n’était pas sa vision.
Puis il a agressivement expliqué à la journaliste qui l’interviewait
que si elle voulait «discuter de Bayrou», elle n’avait qu’à l’inviter…
Pour le président de l’UDI, après l’avoir qualifiée de «subalterne
et secondaire» par rapport aux défis que la France doit relever lors de la
prochaine présidentielle, «la recomposition du Centre est évidemment nécessaire
mais elle est en cours» depuis que Jean-Louis Borloo a créé l’UDI.
Et celle-ci, si elle doit avoir lieu, n’interviendra qu’«après
l’élection» de 2017.
On comprend que Lagarde veuille éviter de parler d’un Bayrou
représentant le Centre surtout que quelques instants avant ces propos, il avait
failli l’introniser en tant que tel, déclarant que si Nicolas Sarkozy gagnait
la primaire de LR, il ne serait que le candidat de la Droite et pas du Centre «puisque
Bayrou…» et il s’était arrêté là!
En outre, il a estimé que le président du Mouvement
démocrate n’avait aucun pouvoir d’influencer ou de prendre en otage Juppé car
il n’avait que «quatre parlementaires sur neuf cents».
Ce qui lui a permis d’affirmer que, selon lui, LR aurait la
majorité absolue à l’Assemblée nationale si la Droite gagne la présidentielle
puis les législatives.
Un propos qui va à l’encontre tout ce qu’il souhaitait
auparavant puisqu’il a toujours déclaré qu’il voulait un accord pour les
législatives afin d’empêcher un parti, en l’occurrence LR, d’avoir une majorité
absolue ce qui, en retour, ferait des centristes de simples faire-valoir.
Mais, sans doute, s’agit-il ici de rassurer les
sympathisants de LR qui semblent déserter le camp Juppé à deux jours de la
primaire entre autres parce qu’ils estiment celui-ci trop proche des
centristes.
Par ailleurs, il a de nouveau attaqué Emmanuel Macron en le
présentant désormais, non seulement, comme l’instigateur de la politique
économique suivie depuis 2012 – comme le fait Bayrou – mais, en tant que tel,
comme un homme qui porte des idées différentes de l’UDI, refusant de dire s’il
estimait que les positions du fondateur d’En marche avaient changées et s’étaient
rapprochées de celles du parti centriste.
Nouveauté dans le discours du président de l’UDI, la charge
violente contre François Fillon qui est devenu un adversaire direct d’Alain
Juppé dans les derniers sondages avant le premier tour de la primaire LR.
Il a qualifié le programme économique, selon lui
irréalisable, de Fillon de «thatchérien» et a parlé du «couple Sarkozy-Fillon»
responsable de l’échec de 2012 et du redressement de la France lors de leur
passage au pouvoir.
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