mercredi 30 novembre 2016

Présidentielle 2017. Nombre d’électeurs de l’UDI et du MoDem voteront Macron

Bayrou largement derrière Macron
Un sondage Elabe pour Les Echos et BFMTV donne entre 14% et 17% d’intentions de vote à Emmanuel Macron lors du premier tour de la présidentielle contre 5% à 6% pour François Bayrou, confirmant la bonne dynamique du fondateur d’En Marche et le faible niveau du président du Mouvement démocrate.
Mais ce qu’il y a d’intéressant dans ce sondage, c’est le score élevé de Macron dans l’électorat centriste puisqu’il séduit entre 33% et 39% des sympathisants du Mouvement démocrate et entre 22% et 24% de ceux de l’UDI.
Dans une des hypothèses retenues par Elabe, il obtient même plus de vote des sympathisants du MoDem que Bayrou (39% contre 38%)!
Et, dans tous les cas, il obtient plus de vote des sympathisants de l’UDI que François Bayrou (entre 22% et 24% contre 15%) mais moins que François Fillon (entre 54% et 57%).
En revanche, François Fillon est largement délaissé par les sympathisants du MoDem (entre 7% et 9%).
A noter qu’Emmanuel Macron obtient entre 29 et 45% du vote des sympathisants du PS, devançant Arnaud Montebourg (45% contre 19%) mais se retrouvant derrière François Hollande (34% contre 35%) et Manuel Valls (29% contre 40%)
Dans l’hypothèse où François Hollande serait le candidat du PS, Macron est à 16% (troisième) et Bayrou à 6% (sixième).
Dans l’hypothèse où Manuel Valls serait le candidat du PS, Macron est à 14% (troisième) et Bayrou à 5% (sixième).
Dans l’hypothèse où Arnaud Montebourg serait le candidat du PS, Macron est à 17% (troisième) et Bayrou à 6% (sixième).
Dans tous les cas de figure, François Fillon remporte le premier tour (30% à 31%) devant Marine Le Pen (24% à 25%), se retrouvant tous deux au second tour (66% contre 34% pour Fillon).
(Sondage Elabe réalisé les 28 et 29 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 941 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé le 25 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 998 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

Alexandre Vatimbella



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Vues du Centre – Jean-François Borrou. Les centristes n’ont-ils pas de pudeur?!

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes et qui collabore épisodiquement à cette rubrique. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Les leaders de l'UDI
Faut pas être un génie pour faire de la politique, mais tout de même.
Lors que l’on écoute Philippe Vigier, le président du groupe UDI à l’Assemblée nationale, on est consterné par la fatuité d’un discours où le bonhomme se contredit constamment sans que cela ne lui pose aucun problème.
Le plus triste est que monsieur Vigier n’est, en l’espèce, que le digne représentant de ce que sont les leaders des partis centristes d’aujourd’hui et de leur manque de pudeur face aux Français qui ne semblent plus attendre rien d’eux et, avouons-le, ils n’ont pas tort...
Exemple, parmi tant d’autres des niaiseries de celui qui est quand même le chef des députés de l’UDI mais que l’on aurait pu retrouver dans la bouche de beaucoup de ses amis.
Il nous dit que les centristes doivent désormais se retrouver derrière François Fillon car il a gagné la primaire «de la Droite et du Centre» et que comme l’UDI a décidé d’y participer, ils doivent en respecter les règles en se rangeant derrière le vainqueur.
Or, il semble bien que les centristes n’ont pas participé à cette primaire et qu’ils ont même refusé de le faire en lui déniant pendant longtemps de se revendiquer d’être celle de la Droite et du Centre puisqu’il n’y avait que des candidats de droite!
Tout au plus, ils ont soutenu des personnalités LR et, majoritairement, Alain Juppé.
Puis, quand Sarkozy a été éjecté après le premier tour, voilà qu’ils ont commence à parler de primaire de la Droite et du Centre.
Quant à respecter le résultat comme l’avait dit alors Jean-Christophe Lagarde, si ce n’est pas Juppé, il n’y aura pas de soutien automatique pour un autre candidat.
Et, avait-il ajouté, nous n’avons pas à respecter des règles édictées pour les candidats et pour les membres de LR, dont celle de soutenir le vainqueur quel qu’il soit, dénonçant d’ailleurs une volonté de forcer la main de l’UDI dans les propos de Sarkozy qui affirmaient que les centristes étaient liés par le résultat.
Il faut dire que celui qui invitait les centristes à se ranger automatiquement derrière le vainqueur était celui que l’UDI ne voulait surtout pas soutenir.
Mais on se rappelle aussi que selon les centristes qui avaient choisi Juppé, dont Vigier, le programme de Fillon n’était pas centro-compatible avant le premier tour de la primaire.
Puis, entre les deux tours, il l’est devenu un peu.
Et après la victoire de Fillon, il l’est devenu majoritairement.
Aujourd’hui il est à 85% acceptable pour les centristes dit le statisticien en chef Vigier.
Par ailleurs, le chef des députés UDI estime que les militants du parti, dont de nombreux jeunes, qui ont décidé de soutenir Emmanuel Macron font une erreur parce qu’il est de gauche et qu’il est le maître d’œuvre du programme économique de François Hollande.
Mais quand on lui objecte que Fillon a été pendant cinq ans le maître d’œuvre de la politique de Nicolas Sarkozy qui, selon l’UDI, a lamentablement échoué, il répond que les hommes peuvent changer…
Pourquoi pas, alors, Macron?!
Enfin, il a été interrogé sur le nouveau parti qu’Hervé Morin veut créer tout en quittant l’UDI.
Selon Philippe Vigier, il s’agit simplement d’un changement de nom mais que tous les membres de l’UDI sont unis.
Voilà maintenant qu’il nous prend pour des crétins comme si tous les centristes devaient l’être…

Jean-François Bourrou



Présidentielle 2017. Sondage: Macron à 17,5%, Bayrou à 6%

François Bayrou & Emmanuel Macron
Un sondage SOFRES pour Le Figaro, LCI et RTL vient confirmer la dynamique d’Emmanuel Macron et la baisse continue de François Bayrou dans les intentions de vote pour la présidentielle.
Réalisé après la victoire de François Fillon à la primaire LR, il donne entre 13% et 17,5% à Macron selon les hypothèses retenues alors que François Bayrou est à 6% quelles que soient les cas de figure.
Si François Hollande est le candidat du PS, le fondateur d’En marche est à 15% (et en troisième position) contre 6% à Bayrou (et en sixième position) et à 17% si le président du MoDem n’est pas candidat.
Si Manuels Valls est le candidat du PS, Macron est à 13% (et en troisième position) contre 6% à Bayrou (et en sixième position) et à 15% si ce dernier est absent.
Si Arnaud Montebourg est le candidat du PS, Macron est à 16% (et en troisième position) contre 6% à Bayrou (et en cinquième position ex-eaquo avec Montebourg) et à 17,5% sans la candidature du président du MoDem.
Si l’hypothèse de la présence de François Bayrou sans Emmanuel Macron n’a pas été testée c’est que le président du MoDem n’est pas candidat officiellement alors que le fondateur d’En marche l’est.
Ce dernier, par ailleurs, est considéré comme le meilleur candidat de la Gauche par l’ensemble des Français mais pas auprès des sympathisants de Gauche et des sympathisants du PS, confirmant un peu plus sa popularité dans le spectre large de l’axe central réunissant les gaullo-réformistes, les libéraux sociaux, les sociaux-libéraux et les sociaux-réformistes.
A noter que Sylvia Pinel, la désormais candidate des Radiaux de gauche, qui laboure également les terres de l’espace central réalise, selon les hypothèses, entre 0,5% et 1% des intentions de vote.
Dans tous les cas de figure, François Fillon remporte le premier tour de la présidentielle avec 28 à 31% des intentions de vote, suivi par Marine Le Pen.
Au second tour, le candidat de droite bat celle d’extrême-droite, 66% contre 34%.
(Sondage Kantar-Sofres réalisé le 28 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1011 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé le 25 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 998 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

Alexandre Vatimbella



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mardi 29 novembre 2016

Actualités du Centre. Morin et le Nouveau centre quittent l’UDI

Hervé Morin
Depuis le temps qu’on l’annonçait, Hervé Morin a enfin décidé de quitter l’UDI avec son parti le Nouveau centre afin de bâtir, selon lui, une nouvelle formation politique de centre-droit qui sera un pilier de la nouvelle majorité du futur président François Fillon, si celui-ci évidemment gagne la présidentielle de 2017.
Dans un communiqué publié dans le soirée, il écrit: «Nous (le comité exécutif du Nouveau centre) appelons les adhérents du Nouveau Centre et des Bâtisseurs de l’UDI à faire massivement le choix de la création d’un nouvelle force politique centrale pour rebâtir enfin un centre fort, artisan de l’alternance dont notre pays a tant besoin».
Cette décision ne surprendra guère d’autant qu’après le deuxième tour de la primaire LR où Morin avait soutenu Fillon, il avait lancé une violente offensive contre Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI.
La décision de quitter l’UDI et non de tenter d’y prendre le pouvoir comme certains pensaient qu’il allait le faire montre qu’entre Hervé Morin et la confédération centriste, la mayonnaise n’a jamais prise.
Lors de la création de l’UDI par Jean-Louis Borloo, secondé par Laurent Hénart et Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin avait, dans un premier temps, refusé de la rejoindre, entretenant de mauvaises relations avec les trois hommes qui ne l’appréciaient guère en retour malgré ce que Morin a voulu faire croire en parlant toujours d’une relation amicale avec Borloo qui n’a jamais existé.
Ce sont les dirigeants du Nouveau centre, Philippe Vigier en tête, qui ont obligé Morin a intégré l’UDI en lui posant un ultimatum dont la teneur était que, de leurs côté, ils la rejoindraient avec ou sans lui.
Après le départ de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin a tenté de prendre le contrôle de l’UDI et surtout d’éviter que son ennemi intime, Jean-Christophe Lagarde en devienne le président et qu’il soit sous ses ordres.
L’inimitié entre Morin et Lagarde remonte au temps du Nouveau centre où tous les deux étaient dirigeants du parti, président et président exécutif.
Le premier accusait le second de conspiration contre lui alors que le second estimait que le premier avait trahi un accord sur la gouvernance du parti.
Lorsqu’Hervé Morin fut battu pour la présidence de l’UDI par Jean-Christophe Lagarde, il accusa ce dernier de fraudes, notamment dans le département de Seine-Saint-Denis, mais ne put le prouver formellement.
Dans son esprit cette défaite qu’il n’a jamais digérée devait, à terme, se conclure par son départ.
Mais il fallait le bon moment.
Et ce sont les primaires de LR qu’il a choisies pour rompre avec l’UDI.
Ainsi, dans le communiqué, il affirme que «cette décision est marquée par la volonté de rebâtir un centre fort, audible et uni derrière François Fillon. Ce congrès extraordinaire doit être le moment où notre famille centriste pleine de convictions et respectueuse de ses militants renoue avec ses valeurs et ses partenaires naturels. Oui, le centre, doit être un pilier loyal et incontournable de la future majorité présidentielle. Oui, notre rassemblement autour de François Fillon est indispensable si nous voulons, collectivement, faire gagner la France et redonner confiance et espoir aux Français».
A priori, le départ de Morin et du Nouveau centre qui doit être décidé le 11 décembre, date du congrès extraordinaire, ne devrait pas faire imploser l’UDI, tout au moins dans un premier temps.



L’Humeur du Centriste. Trump affirme que son élection était truquée!

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La démocratie peut produire des clowns qui, à force, de dire n’importe quoi, se ridiculisent.
Le pire, en l’occurrence, est que celui dont on parle n’est autre que Donald Trump et qu’il a récemment été élu président de la plus grande puissance mondiale.
Certains pensaient que le populiste démagogue prendrait la dimension de la fonction et qu’il pourrait être à la hauteur de la tâche qui l’attend.
Les premières nominations de personnalités d’extrême-droite à la Maison blanche ainsi que des déclarations à l’emporte-pièce et contradictoires sur ce qu’il ferait une fois en fonction, en janvier 2017, ont fait déchanter ceux qui se bercent d’illusions constamment et sont souvent encore plus dangereux dans leur niaiserie et leur crédulité que ceux qui les manipulent avec tant de facilité.
Mais on n’a peut-être encore rien vu.
Car, voilà que le bouffon a envoyé plusieurs tweets pour affirmer que son élection était… truquée!
Alors qu’Hillary Clinton a reçu plus de deux millions deux cent mille votes que lui, faisant d’elle l’incontestable vainqueur du vote populaire, il prétend, sans évidemment aucune preuve à l’appui, que des «millions de personnes ont voté illégalement».
Faut-il en déduire qu’il veut une nouvelle élection?!
D’autant qu’en 2012, il avait affirmé dans un autre tweet que «le collège électoral est un désastre pour la démocratie» alors même qu’il n’a remporté la présidentielle que grâce à un nombre supérieur de grands électeurs…
Ajoutons, pour être complet sur les délires et les imbécilités du personnage, qu’en 2004, il avait essayé de prouver que l’on pouvait voter plusieurs fois et que donc le système électoral était corrompu sauf qu’il s’était fait refoulé de tous les bureaux de vote où il avait tenté, en vain, de glisser un bulletin dans l’urne frauduleusement.
En réalité, Donald Trump essayait dans son délire des millions de votes illégaux de contre-attaquer devant le recomptage des bulletins de vote dans plusieurs Etats initié pour l’instant par la candidate écologiste Jill Stein dans le Wisconsin et la Pennsylvanie, après que des experts aient affirmé que des machines électroniques avaient pu être piratées ou mal fonctionner car les résultats étaient plus ou moins anormaux.
Au lieu de demeurer silencieux devant une procédure qui n’a malheureusement que peu de chance d’aboutir ou de déclarer qu’il faisait confiance dans la démocratie américaine dont le système qu’il dénonçait lui a permis de gagner, Trump a rué dans les brancards, démontrant une nouvelle fois son inaptitude à la fonction de président des Etats-Unis.
Une fois que l’on a ri à ce spectacle burlesque et ubuesque où, pour la première fois, le gagnant d’une élection prétend que celle-ci n’était pas honnête, il nous faut, centristes et donc défenseurs de la démocratie républicaine humaniste et responsable, commencer à pleurer mais surtout à ne jamais accepter qu’un Donald Trump puisse se retrouver à la Maison blanche et faire en sorte que, dès que ce sera possible, il soit mis là où il devrait être, les poubelles de l’histoire.

Centristement votre

Le Centriste


Présidentielle 2017. La défaite de Juppé est aussi celle des partis centristes

A part quelques devins ou proches de Fillon comme le président du groupe Union centriste au Sénat, le Mayennais François Zocchetto, voisin pendant longtemps de l’ex-Sarthois devenu Parisien, peu de centristes avaient parié sur une victoire du désormais candidat LR à la présidentielle.
On ne parle évidemment pas des ralliements qu’il a pu y avoir entre les deux tours quand sa victoire semblait inéluctable.
On rappellera ainsi à Hervé Morin et ses amis, nouveaux groupies fillonistes à l’indécence grotesque dans leur règlement de compte avec Jean-Christophe Lagarde, ancien soutien de Juppé, qu’ils avaient choisi au premier tour Bruno Le Maire qui a réalisé 2,4% des voix…
Dès lors, la défaite d’Alain Juppé défendu par la grande majorité de l’UDI et par le Mouvement démocrate est aussi celle, terrible, des partis centristes.
Terrible parce qu’obligés de choisir une personnalité de droite comme leur représentant à la présidentielle du fait de leur incapacité d’en désigner un eux-mêmes de leur camp, ils ont été laminés comme l’a été le maire de Bordeaux qui était, certes le seul réel centro-compatible parmi les candidats de la primaire de LR, mais un homme qui n’a jamais été l’ami des centristes.
Et cette rouste va laisser des traces dans leur capacité à être crédible face aux Français, à défendre les idées et les valeurs du Centre – s’ils ont jamais eu envie de le faire – et à ramasser autre chose que des miettes pour l’après-présidentielle.
De même, l’UDI est en train d’imploser et, si ce n’est pas le cas dans un avenir proche, de n’être qu’une confédération de petits chefs se détestant à la recherche de postes, ressemblant comme deux gouttes d’eau à la caricature des centristes faite par leurs adversaires, alors que le Mouvement démocrate, sans candidat à la présidentielle, n’avait déjà plus beaucoup de raison d’être sauf de permettre à Bayrou de jouer un rôle majeur sous une présidence Juppé…
D’autant que, pendant ce temps là, Emmanuel Macron investissait l’espace central avec un discours centro-compatible.
Terrible également parce que, dans les réactions des leaders des partis centristes, on a vu toute leur faiblesse, leur opportunisme et leur vacuité.
François Bayrou dont on attendait une déclaration de candidature a publié un communiqué sibyllin dans lequel il affirme que si le programme de François Fillon «pose en réalité de nombreuses questions aux citoyens et à notre société», il va «travailler (…) avec tous ceux qui ont besoin que soient inventées des réponses nouvelles pour garantir et réussir l’alternance dont la France a besoin» sans que l’on sache si dans ces «tous ceux» se trouve Fillon qui lui a fait un appel du pied en forme de mise en garde ou l’inverse, hier soir, en déclarant qu’ils allaient «se parler» parce qu’«il (Bayrou) sait très bien que la division pourrait conduire à une situation dramatique pour les idées qu'on représente».
Quant à Jean-Christophe Lagarde, de plus en plus dans l’inconséquence, à présent il ouvre bien grand le parapluie en déclarant que Fillon est devenu le candidat «naturel» de la Droite et du Centre, tout comme la Droite est l’alliée «naturelle» du Centre ainsi qu’il l’a toujours affirmé.
Et peu importe qu’il ait déclaré que si Juppé n’était pas le candidat de LR alors l’UDI se réunirait pour savoir si elle soutenait celui qui serait choisi.
Peu importe que le programme de Fillon soit très à droite, qu’il se revendique de la conservatrice ultralibérale Margaret Thatcher, Lagarde voit en lui un tempéré.
Peu importe également que Fillon soit une des raisons pour lesquelles Jean-Louis Borloo a quitté l’UMP avec son Parti radical puis a créé l’UDI.
Peu importe que l’UDI ait été créée pour ne plus soutenir un candidat de droite à la présidentielle comme semblait le dire le second de Lagarde, Laurent Hénart, fidèle de Borloo, il n’y a pas si longtemps que cela avant de rentrer dans le rang.
Quant à Emmanuel Macron duquel il avait fait un possible allié, il est maintenant l’objet de continuelles attaques de la part du président de l’UDI qui prétend désormais qu’il «ne comprend plus la démarche» et que de toute façon, il «n’y croit pas».
Un Emmanuel Macron qui pourrait bien être le grand bénéficiaire de cette farce centriste qui ne fait rire que les adversaires du Centrisme.

Alexandre Vatimbella



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lundi 28 novembre 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Un président centriste pour ne pas désespérer la France

La victoire de François Fillon a eu au moins l’avantage de révéler que la Droite est bien à droite et que le Centre pour défendre ses idées et ses valeurs a besoin d’un candidat à la présidentielle de 2017.
D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de faire de la présence et de la figuration mais bien d’être l’alternative crédible à tous ceux qui désespèrent la France depuis des années, qu’ils soient ou non au pouvoir, et qui vont la désespérer encore et encore s’ils l’emportent en mai prochain.
Ainsi de François Fillon avec son programme à droite toute dont un des risques est de désespérer la France à tel point que les électeurs en viennent à préférer celui du Front national beaucoup plus social, dans le veine d’un nationalisme teinté de socialisme, sans se rendre compte qu’ils désespéreront le pays encore plus tout en l ruinant et en menaçant la démocratie républicaine.
Mais ce sera aussi le cas des candidatures de Jean-Luc Mélenchon et de François Hollande, l’une parce qu’elle laboure les mêmes terres que celles du FN, l’autre parce qu’elle ramènerait à l’Elysée un homme qui a tant brouillé les pistes qu’il a endommagé la démocratie même si je ne partage pas le «Hollande bashing» qui est devenue une mode aussi bête que simpliste.
Pour l’instant la seule candidature crédible venue de l’espace central et qui est dans le même temps particulièrement centro-compatible est celle d’Emmanuel Macron.
Demain peut-être, il y aura aussi celle de François Bayrou qui se tâte, a envie d’y aller mais ne veut pas se prendre un bouillon pour sa dernière tentative.
Ou pense-t-il être encore une alternative crédible en 2022 si Fillon se plante comme tout le laisse à penser avec un programme conservateur et ultralibéral à la Thatcher?!
Il aura alors 71 ans soit l’âge de Juppé aujourd’hui…
Je ne parlerai évidemment pas des leaders de l’UDI ou de ce qu’il en reste, tous se préparant, à part quelques téméraires, à rallier Fillon dans une démarche où le ridicule se mêle à la couardise de défendre ce à quoi ils prétendent croire.
Le courage est un des fondements même de l’engagement politique disait John Kennedy.
La lâcheté est souvent celui du sauvetage de sa carrière politicienne…
Saluons en passant ces jeunes de l’UDI qui, eux, avec la témérité et les convictions rafraichissantes de leur âge ont décidé de soutenir Macronet qui font penser que le Centre possède heureusement une relève.
Toujours est-il que le potentiel d’un candidat centriste ou de l’espace central est entre 20 et 25%, un pourcentage suffisant pour avoir une chance sérieuse de se qualifier pour le second tour soit contre le candidat de la droite radicale, François Fillon, soit contre celle de l’extrême-droite, Marine Le Pen.
Une chance pour le Centre et le Centrisme mais aussi et surtout un chance pour la France.



Présidentielle 2017. Sondage: Macron entre 13 et 14%, Bayrou entre 6 et 7%

François Bayrou & Emmanuel Macron
Deux sondages publiés le 27 novembre, jour du deuxième tour de la primaire de la Droite qui a vu la victoire de François Fillon, montrent que les intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron varient entre 13 et 14% et celles en faveur de François Bayrou entre 6 et 7%, démontrant une nouvelle fois l’avance importante du fondateur d’En marche sur le président du Mouvement démocrate puisque son score est double de ce dernier ainsi que son installation comme troisième personnalité de la présidentielle à venir, le rôle de François Bayrou en 2007...
Le sondage Odoxa réalisé le 25 novembre pour France 2 donne ainsi 13% d’intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron contre 6% à François Bayrou dans l’unique hypothèse testée de la présence de François Hollande (à 8%) et de François Fillon (32%).
A noter que le score très haut de Fillon s’explique par une surreprésentation de sondés ayant voté au premier et/ou au second tour de la primaire LR.
Macron se place ainsi en troisième position derrière Fillon et Marine Le Pen (à seulement 22%) mais devant Jean-Luc Mélenchon (12%) et François Hollande, François Bayrou, lui, se classant en sixième position.
Le sondage Louis Harris Interactive réalisé le 27 novembre pour les chaînes Public Sénat et LCP a proposé deux cas de figure.
Dans le premier, avec la présence de François Hollande comme candidat du PS, Emmanuel Macron est à 14% et François Bayrou à 6%.
Le fondateur d’En marche se classe en troisième position derrière Fillon (26%), Le Pen (24%) mais devant Mélenchon (13%), Hollande (9%), Bayrou se classant en sixième position.
Dans le deuxième cas de figure, avec la présence de Manuel Valls comme candidat du PS, Macron est à 13%, toujours en troisième position et Bayrou demeure sixième avec 7%, devancé par Manuel Valls à 9%.
A noter que selon ce sondage Louis Harris Interactive, dans l’hypothèse François Hollande, Emmanuel Macron récupère 25% des électeurs d’Alain Juppé au second tour de la primaire LR alors François Fillon n’en récupère que 23% et François Bayrou 14%.
De même, il récupère 21% des électeurs de François Bayrou en 2012 (contre 39% à Bayrou et 23% à Fillon) et 25% de ceux de François Hollande.
Dans l’hypothèse Manuel Valls, Macron récupère 22% des électeurs de Juppé (contre 15% pour Bayrou et 23% pour Fillon) à la primaire, 23% des électeurs de Hollande (contre 30% à Valls et 7% à Bayrou) et 21% des électeurs de Bayrou (contre 40% pour Bayrou et 22% pour Fillon) à la présidentielle de 2012.
Dans les deux sondages, François Fillon bat aisément Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
(Sondage Louis Harris Interactive réalisé le 27 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 6093 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé le 25 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 998 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Macron autre grand vainqueur de la primaire de la Droite?

Emmanuel Macron n’aurait pu rêver mieux qu’un candidat de droite qui est un conservateur, lui qui explique depuis des mois que le clivage politique d’aujourd’hui passe entre le progressisme qu’il veut incarner et le conservatisme.
D’ailleurs, dès la victoire de François Fillon à la primaire de LR, il a déclaré que «l’offre qui a gagné ce soir est une offre de droite conservatrice, elle est très claire, elle est conservatrice sur le plan économique et social, sur la vision qu’elle porte de la société française, sur la place de la France dans le monde».
«Ma vision à moi, a-t-il poursuivi, est progressiste» tout en estimant «qu’il faut à la fois être efficace et juste».
Puis il a lancé un appel à tous ceux qui soutenaient Alain Juppé à le rejoindre, invitant François Bayrou à faire de même, «s’il n’est pas à l’aise avec François Fillon».
Même si cet appel et cette invitation demeureront largement lettre morte, Macron a déjà séduit une part importante des électeurs de droite modérée, de l’UDI et du MoDem, sans oublier bien sûr l’électorat de gauche modérée ainsi que beaucoup de ceux qui refusent de se situer quelque part dans une attitude de «ni gauche, ni droite» dont on peut, bien sûr, discuter la réalité et la pertinence.
S’il est évidemment trop tôt pour dire si l’électorat de droite modérée et celui centriste votera pour lui à la présidentielle, on ne peut sous-estimer cette attraction du leader d’En marche pour ceux-ci comme le confirme tous les sondages.
De même, on ne sait pas encore si un boulevard s’ouvre à lui au centre de l’échiquier politique.
Néanmoins, la réaction en demi-teinte de François Bayrou qui parle de bâtir un projet sans dire réellement avec qui peut signifier que le président du Mouvement démocrate envisage plutôt, dans un premier temps, d’essayer de peser sur François Fillon avant de tenter une quatrième candidature s’il n’obtient pas de résultat.
Au cas où Bayrou serait absent, Macron pourra occuper tout l’espace central ou, en tout cas, de se revendiquer comme étant son seul et légitime représentant face à des candidats très ancrés à droite et à gauche, tout au moins dans le discours.


Alexandre Vatimbella



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dimanche 27 novembre 2016

Actualités du Centre. Morin tente une OPA sur l’UDI pour se débarrasser de Lagarde

Jean-Christophe Lagarde & Hervé Morin
Certains appelleront cela de l’indécence, d’autres un opportunisme grossier.
Mais la réaction d’Hervé Morin à la victoire de François Fillon, qu’il soutenait, et sa charge violente contre Jean-Christophe Lagarde, soutien d’Alain Juppé, n’est que la continuation de la bataille que se livrent les deux hommes depuis plusieurs années.
La haine d’Hervé Morin à Jean-Christophe Lagarde qui n’a fait que s’amplifier lorsque ce dernier l’a battu lors de l’élection à la présidence de l’UDI est connue de tout le monde.
Elle vient ainsi de monter d’un cran avec un Morin exultant d’avoir parié sur le bon cheval LR alors que son ennemi intime s’est ramassé un bouillon avec son favori.
Dans un communiqué de presse, le président du Nouveau centre n’y va pas par le dos de la cuillère en accablant le président de l’UDI.
Après avoir déclaré que «la victoire de François Fillon est sans appel» et «relève d’une vague impressionnante», il affirme que «la Droite et le Centre ont désormais un candidat et un programme» et «sont dans une situation on ne peut plus favorable pour réussir  l’alternance, remporter les prochaines élections nationales et mettre en œuvre les réformes dont la France a un besoin urgent pour se redresser et retrouver confiance dans l’avenir».
Dès lors, selon lui, «la priorité est désormais au rassemblement des familles politiques de la Droite et du centre» et il est sûr que «les centristes se mobiliseront dans cette bataille, totalement et sans ambiguïté, à l’image de l’implication des élus, des militants du Nouveau Centre et des Bâtisseurs de l’UDI durant le second tour de cette primaire».
Vient ensuite, ce que l’on pourrait appeler pompeusement son «appel de Cochin» en référence à celui que Jacques Chirac fit de son lit de l’hôpital parisien du même nom contre Valéry Giscard d’Estaing en 1978 et qui lança une offensive violente contre ce dernier pour les élections européennes, qualifiant l’UDF, la confédération centriste qui soutenait le président de la république d’alors et qui venait d’être créée, de «parti de l’étranger».
Ainsi, Morin «appelle les élus et les militants de l’UDI à tous s’engager dans cette campagne qui s’annonce difficile».
Il poursuit en estimant que «pour l’UDI l’heure est venue de s’interroger sur la conduite de notre formation politique» et plus particulièrement sur celle de son président, Lagarde évidemment.
«Alors que les militants ont voté aux deux tiers pour la non-participation à la primaire, son président a engagé, à travers son nom, l’UDI dans une campagne avec une véhémence souvent incomprise… Cela après avoir tendu la main à Emmanuel Macron début septembre».
En conséquence, Morin et ses amis «appellent à la construction d’un pilier centriste fiable, solide et loyal pour bâtir la majorité présidentielle de demain».
Cela signifie-t-il qu’Hervé Morin souhaite la mort de l’UDI ou qu’il veut tenter une OPA sur la confédération?
Sans doute puisqu’il avait déjà manifesté d’en devenir le chef des centristes.
Reste à convaincre ces mêmes centristes ce qui sera une autre paire de manche pour un homme dont on sent plus la volonté de vengeance et celle de s’assurer un avenir politique que de se battre pour des idées et des valeurs.
De son côté, Jean-Christophe Lagarde a réagi à la victoire de François Fillon.
Comme on pouvait s’y attendre, il tentera de prendre le train en marche.
Ainsi, dans le communiqué qu’il a publié, s’il affirme d’abord que «l’UDI est heureuse et fière d’avoir majoritairement mené campagne derrière Alain Juppé, à qui nous adressons de chaleureuses et amicales pensées ce soir», il déclare que «la victoire claire de François Fillon dans cette primaire de la Droite et du Centre en fait le candidat légitime à l’élection présidentielle».
Fini donc les différences importantes avec l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy dans une primaire qui n’était que celle de la Droite, selon lui…
D’autant, poursuit-il qu’il a «bien entendu, entre les deux tours, François Fillon exprimer sa volonté de rassembler aussi le Centre derrière sa candidature».
«C’est la raison pour laquelle, écrit-il, je proposerai dés mardi aux instances de l’UDI d’engager avec François Fillon une discussion pour élaborer un projet législatif commun, notamment sur l’Europe, l’éducation, l’emploi, la sécurité sociale et l’environnement».
Un projet qui sera soumis ensuite au vote des militants de l’UDI.
Si celle-ci existe encore…



Présidentielle 2017. Juppé éliminé, Bayrou gagne – à moitié – son pari

Avec la déculottée d’Alain Juppé à la primaire de LR et la victoire sans appel de François Fillon, François Bayrou a désormais toutes les cartes en main pour se présenter à l’élection présidentielle.
Et beaucoup d’analystes estiment qu’il les utilisera pour une quatrième candidature qu’il espère la bonne.
Car Bayrou a gagné son pari improbable à l’époque où il l’a fait qui était de prévoir la défaite d’Alain Juppé à la primaire – ne l’a-t-il pas averti que ce serait le cas? – et de pouvoir ainsi se présenter.
Néanmoins, ce pari n’est gagné qu’à moitié.
En effet, il espérait, qu’en cas de défaite de Juppé, il aurait en face de lui Nicolas Sarkozy, un homme très majoritairement rejeté par le pays mais aussi par une frange non-négligeable de la Droite et l’ensemble des centristes.
Or, si le vainqueur de la primaire de LR, François Fillon, clive déjà fortement le pays, il est bien vu de tout l’électorat de la Droite mais aussi d’une partie, certes minoritaire, du centre-droit.
De même, il n’avait pas prévu le phénomène Macron qui, pour l’instant, le devance très nettement dans les sondages.
S’il est un peu tôt pour dire avec exactitude quelle sera la décision de François Bayrou, toutes ses déclarations le portent à se présenter.
Il en avait envie quand Juppé était le favori alors qu’il lui avait fait une totale allégeance.
Comment penser qu’il n’en ait plus envie alors que Juppé sort par la petite porte?
Bien entendu, la présence d’Emmanuel Macron peut être un frein surtout si, de son côté, François Fillon freine les ardeurs de François Bayrou en lui promettant beaucoup pour les législatives et pour un futur gouvernement.
Cependant, le désormais candidat LR à la présidentielle n’a guère intérêt à faire des promesses mirobolantes au président du Mouvement démocrate qui a été un repoussoir pour les électeurs de droite à la primaire et donc une des principales cause de la défaite d’Alain Juppé.
De même, le combat de toute une vie de François Bayrou, devenir président de la république, sera dur à acheter maintenant qu’il peut à nouveau être du domaine de l’espérance pour lui.
Reste aussi à Bayrou d’estimer son potentiel électoral sachant que nombre de sympathisants de l’UDI choisiront soit Fillon, soit Macron.
Mais la victoire de François Fillon tout comme celle de Donald Trump aux Etats-Unis montrent que les challengers qui partent de très loin ne sont pas battus d’avance, loin de là…


Alexandre Vatimbella



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Vues du Centre – Thomas Pape. Cette primaire de la Droite n’est pas la mienne

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-Louis Pape est un centriste de longue date autrefois adhérent de l’UDF. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Cherchez le centriste...
J’ai lu avec intérêt la contribution de Jeanne Valsami et j’ai compris pourquoi elle avait décidé de voter à la primaire.
Moi, aussi j’ai hésité et, comme elle, je suis allé voter au premier tour.
Mais pour une unique et simple raison, barrer la route à Sarkozy car je n’imaginais pas que mon pays pourrait avoir à choisir au second tout de la présidentielle entre lui et Marine Le Pen, deux clones poujadistes de Trump.
En revanche, ce dimanche, pendant que Jeanne va voter, moi, je reste chez moi.
Non pas que j’apprécie le programme de Fillon mais parce que fondamentalement, cette primaire n’est pas la mienne, c’est-à-dire elle n’est pas celle du Centre quoi qu’ait essayé de le prétendre LR et tous les centristes qui sont à la remorque du parti de droite attendant fébrilement des circonscriptions et des ministères.
D’un certain côté, cela m’est assez égal que ce soit Fillon ou Juppé.
Bien sûr, j’entends mes amis me dire que je me trompe et que Fillon c’est la droite radicale, qu’il faut lui barrer la route comme on a réussi à le faire avec Sarkozy.
Ce n’est pas totalement faux mais Juppé, ça n’a jamais été le Centre, faut être sérieux!
J’ai eu ma carte à l’UDF et ce Juppé était un de nos plus farouches adversaires au RPR puis à l’UMP.
Et puis, la raison principale pour laquelle je ne me déplace pas c’est que je ne veux pas choisir le candidat de la Droite comme je ne choisirais pas le candidat de la Gauche quand le PS organisera sa primaire.
Pour Sarkozy, c’était un peu différent, je considérais que, pour la France, c’était un homme dangereux au même titre que Marine Le Pen est une femme dangereuse.
En revanche, j’aurais bien aimé choisir le candidat du Centre…
D’ailleurs, en ne votant pas ce dimanche, j’ai plus de chance d’en avoir un pour qui voter à la présidentielle puisque François Bayrou devrait se présenter si Juppé est éliminé.
Et puis, réfléchissons un peu.
Si les gens de droite veulent Fillon, la victoire de Juppé obtenue grâce aux voix du Centre et de la Gauche pourrait les pousser à voter pour Marine Le Pen pour un grand nombre d’entre eux.
Alors que si c’est Fillon qui passe, les modérés et les centristes voteront plus facilement pour un candidat du Centre.
Du coup, on a peut-être plus de chance de ne pas avoir un second tour de la présidentielle entre une représentante de l’extrême-droite et un candidat qui essaye de lui ressembler.

Thomas Pape



samedi 26 novembre 2016

L’Humeur du centriste. Fillon ou Juppé, le Centre sera de toute façon perdant

Fillon & Juppé lors du débat de la primaire
Paris, jeudi 24 novembre au soir.
Une amie de ma fille rentre dans un bar avec sa conjointe et s’aperçoivent que celui-ci a été envahi par les supporters de François Fillon pour regarder le débat entre leur héraut et Alain Juppé.
Elles hésitent mais choisissent de rester.
A un moment, elles s’embrassent.
Déboule alors un fan de Fillon qui les prend à partie en leur demandant d’arrêter.
Vient un de ses amis qui fait semblent de s’excuser en déclarant à la compagne de l’amie de ma fille: «pardonnez-le, il n’avait pas vu que vous étiez un garçon»…
Un peu plus tard, un autre filloniste est venu pour réellement s’excuser du comportement de ses deux coreligionnaires en ajoutant, «vous savez, nous ne sommes pas tous comme ça».
Oui, il a raison, ils ne sont pas tous «comme ça» dans le camp Fillon mais ils sont aussi «comme ça».
Car, en ayant jouer la carte du conservateur ultralibéral, François Fillon a libéré la parole comme l’avait fait au premier tour Nicolas Sarkozy en s’affichant en populiste démagogue, copiant en cela ce qui a si bien réussi à Donald Trump pendant sa campagne et qui fait qu’aujourd’hui, aux Etats-Unis, les agressions racistes, sexistes et homophobes sont en hausse depuis son élection.
Et les nombreux centristes qui se sont ralliés sans aucun état d’âme à l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy devraient se poser quelques questions entre la compatibilité des valeurs centristes et celles d’un homme qui a courtisé les franges de la droite radicale et engrangé des soutiens à l’extrême-droite.
Rappelons que Trump a fait de même tout en expliquant que ce n’était pas sa faute si des extrémistes le soutenaient.
Comme si cela n’avait rien au à voir avec son discours et son comportement…
De même pour Fillon.
Faut-il, pour autant, en tant que centriste, se jetait dans les bras d’Alain Juppé?
Ce serait oublié que l’homme n’a jamais été réellement un ami du Centre qu’il a essayé de phagocyter définitivement avec la création de l’UMP en 2002.
De même, ses soutiens disent en boucle que son programme est de droite sans aucun complexe et on n’oublie pas que ses lieutenants ont, à périodes répétées, lancé des attaques contre les centristes, notamment contre François Bayrou.
La question est donc de savoir si l’on doit aller voter à la primaire et pour qui, si l’on est un centriste, ou s’il faut demeurer chez soi.
La réponse n’est pas aussi simple.
Il vaut mieux avoir un Juppé libéral qu’un Fillon conservateur.
Mais ni un Juppé, ni un Fillon ne feront une politique centriste.
Si l’on a un Fillon, on aura une candidature Bayrou, c’est-à-dire une vraie candidature du Centre et une candidature Macron.
Si on a un Juppé, on aura aussi une candidature de l’espace centriste avec Emmanuel Macron.
Si on a Juppé et qu’il est élu au second tour face à Marine Le Pen, on n’aura sans doute pas toutes ces organisations ambiguës et dangereuses qui graviteront autour de l’Elysée et qui demanderont récompense pour leur soutien à Fillon.
Du coup, si l’on est centriste et que l’on veut vraiment voter, il vaut mieux Juppé que Fillon.
Mais il faut être conscient que ni l’un ni l’autre n’aiment les centristes et qu’il ne faudra pas se plaindre ensuite en faisant semblant se s’en apercevoir à la veille de la présidentielle.
Du coup, il vaut peut-être mieux rester chez soi pour avoir Bayrou.

Centristement votre

Le Centriste