Clinton & Trump à Saint-Louis |
Selon les premiers commentaires des médias audiovisuels
américains – qui souvent disent le contraire le lendemain –, comme Trump n’a
pas perdu le débat d’hier soir, il l’a gagné…
En outre, ils ont estimé, à l’instar de CNN, qu’il
s’agissait du débat présidentiel le «pire qu’il y ait jamais eu» avec des
échanges «vicieux» entre les candidats.
Deux réactions sans rapport avec la réalité de ce qui s’est
passé.
D’une part, un sondage commandé par CNN à partir d’un échantillon
représentatif de la population, montre qu’une majorité de téléspectateurs ont
vu une victoire sans appel d’Hillary Clinton puisque 57% d’entre eux ont estimé
qu’elle l’avait emporté contre 34% qui pensent que c’est Donald Trump.
D’autre part parce que seul le comportement de Trump mérite
les qualificatifs de «pire» et de «vicieux».
Etrange rhétorique, donc, dont le seul but est évidemment de
jouer sur le suspens d’une élection qui ne devrait plus en avoir depuis
longtemps tellement le candidat républicain est une honte pour la démocratie
républicaine.
Cela confirme en tout cas l’irresponsabilité des médias
audiovisuels, prêts à tout pour accrocher le téléspectateur et que fonctionnement
de la démocratie et recherche du taux d’audience maximum ne vont pas ensemble.
Car la réalité d’hier soir à l’université Washington de
Saint-Louis, c’était un Trump égal à lui-même dans ses moments les plus
repoussants.
Il n’a pas cessé de mentir effrontément comme l’ont relevé
les fact-checkers (les «contrôleurs des faits» qui traquent les contre-vérités
des politiques) des différents médias, d’insulter Hillary Clinton et de lui
promettre de la mettre en prison s’il était élu.
Cette hargne constante envers Clinton, la coupant sans
cesse, la suivant dans ses déplacements sur le plateau, faisant des mimiques
incontrôlables d’énervement quand elle parlait, a, en outre, permis à Donald
Trump de ne jamais répondre complètement aux questions qui lui étaient posées –
voire de ne pas y répondre du tout – par le panel de citoyens de ce «town-hall
debate» (débat où c’est le public qui pose les questions).
Un des meilleurs comptes-rendus de ce débat est venu du
magazine The Atlantic sous la plume de David Graham:
«(…) Le deuxième débat présidentiel de dimanche soir a été
ce qui était prévu (de la part de Donald Trump): un énorme empilement de tout
et n’importe quoi. Trump a arpenté la scène nerveusement, a fait de longues de
déclarations mensongères, s’en est pris aux modérateurs et a promis de
poursuivre en justice une rivale politique s'il gagnait l’élection. Il s’est
ouvertement et violemment opposé à son colistier, Mike Pence, à propos de la
Syrie, déclarant, ‘lui et moi n’en n’avons pas parlé et je ne suis pas d'accord’.
Dans le moment peut-être le plus surréaliste d'une soirée surréaliste, le
modérateur Anderson Cooper a dû dire à un candidat d’un parti majeur à la
présidentielle, ‘Vous vous en êtes vanté d’agresser sexuellement les femmes. Le
comprenez-vous?’
«Le candidat Républicain, au milieu de la pire période d'une
campagne souvent turbulente, était maussade et erratique, interrompant
fréquemment son adversaire. Il a semblé même plus mal à l'aise qu'il l’avait
été pendant le premier débat. Encore une fois, il a reniflé bruyamment dans le micro.
Et encore une fois, il a livré une série de fausses déclarations. Avec des
Républicains qui l’abandonnent en masse à tout juste 29 jours de l'élection, Trump
a semblé content de les envoyer au diable – peut-être même son propre colistier
également.»
Sondages
des sondages au 10 octobre 2016
|
|||
Clinton
maintien son avance conséquente
|
|||
|
Clinton
|
Trump
|
Ecart
|
Election projection
|
48,0%
|
44,2%
|
Clinton 3,8
|
Five Thirty Eight (1)
|
45,1 %
|
39,7%
|
Clinton 5,4
|
Huffington Post
|
47,7%
|
41,4%
|
Clinton 6,3
|
New York Times
|
45,0%
|
41,0%
|
Clinton 4,0
|
Polltracker TPM
|
45,4%
|
42,3%
|
Clinton 3,1
|
Pure Polling
|
47,6%
|
43,5%
|
Clinton 4,1
|
Real Clear Politics
|
47,5%
|
42,9%
|
Clinton 4,6
|
270 to win (1) (2)
|
49,2%
|
42,8%
|
Clinton 6,4
|
(1) Prend en
compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en
compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours
de sondages
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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