La journée parlementaire du Centre organisée au Sénat le 3
octobre a montré combien l’UDI était mal en point, surtout que cette
confédération faite de bric et de borc était tout sauf un parti politique
organisé et uni, laissant préfigurer une possible implosion après les élections
de 2017 tellement on rechercherait de l’unité dans un concert de déclarations
lénifiantes et discourant sur tout sauf de l’essentiel.
Parlant de la présidentielle sans en parler (l’UDI n’a pas
de projet et de programme, seulement des souhaits…), les différents
intervenants ont prêché avant tout pour eux-mêmes dans des propos souvent
surréalistes et chacun d’entre eux est venu annoncer devant les caméras son
choix personnel du candidat qu’il va soutenir lors de la primaire LR et qui n’était
évidemment pas le même que son collègue qui avait pris la parole avant lui et
de celui qui le ferait après son intervention.
Philippe Vigier, le président des députés UDI à l’Assemblée
nationale a révélé son choix pour Alain Juppé parce que, a-t-il indiqué au
Figaro, «il s’adresse à l’espace central de l’électorat, ce qui doit se
traduire par un groupe central puissant à l’Assemblée nationale», groupe où,
évidemment, il espère qu’il pourra ramasser les miettes avec une trentaine d’élus.
Ce même Vigier qui a dit que l’UDI était tout sauf un parti
d’un Centre mou.
Mais qu’est-ce alors une formation incapable d’aller devant
les électeurs pour défendre ses positions et ses valeurs tout en s’en remettant
à d’autres représentant des courants de pensée différentes?!
Son alter égo du Sénat, François Zocchetto, lui, a fait une
déclaration pour la moins étonnante.
Il est venu affirmer que les centristes n’avaient pas besoin
et ne voulaient pas d’un parti puissant tout en estimant que cela n’avait pas d’importance
de ne pas avoir de candidat à la présidentielle.
Selon lui, des petits partis correspondent mieux à l’indépendance
d’esprit des centristes, oubliant un peu vite les entreprises MRP et surtout
UDF et les fondamentaux de la politique…
Son plaidoyer surréaliste pour un parlementarisme à la IV°
République semblait hors du temps et des réalités alors qu’en V° République, la
reine des élections est depuis 1965 la présidentielle et qu’un parti qui veut
jouer un rôle politique quelconque n’existe que lorsqu’il a un candidat à ce
scrutin…
Mais, sans doute le président du groupe UDI-UC du Sénat ne
faisait qu’un constat de l’incapacité présente des partis centristes et de
leurs leaders, François Bayrou compris, à vraiment rechercher la construction d’une
formation du Centre digne de ce nom et capable d’être présente à la
présidentielle pour gagner.
C’est sans doute aussi pourquoi, devant tant de cacophonie
et de propos désespérants, Jean-Christophe Lagarde a décidé de ne pas faire de
déclaration aux médias.
Les temps sont durs pour les centristes mais ils pourraient
l’être bien plus encore dans un futur proche.
Alexandre Vatimbella
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