Alain Juppé et Emmanuel Macron |
Ne se sentant pas menacé par Emmanuel Macron, même s’il lui
prend deux ou trois points dans les sondages, comme peut l’être François Bayrou
et n’ayant pas comme objectif d’en faire un allié comme Jean-Christophe
Lagarde, Alain Juppé peut prendre un peu de distance vis-à-vis du leader d’En
marche.
Dans une interview au JDD, il commence par répondre à une
question sur une alliance de l’axe central (des gaullo-réformistes aux sociaux-réformistes en passant par les
libéraux sociaux et les sociaux-libéraux) après la présidentielle, alliance qui
est souhaitée notamment par Lagarde, que la distance entre Macron et lui n’est
pas si grande que ça.
Mais, pour ajouter immédiatement qu’il n’envisageait pas un
instant d’en faire son premier ministre parce qu’il manquait de «compétence» et
de «loyauté», une charge assez dure à son encontre et qui peut même signifier
qu’il ne souhaite pas en faire un membre de son gouvernement.
De même, Alain Juppé ne se reconnait pas dans le «ni gauche,
ni droite» d’Emmanuel Macron qui a pour objectif de réunir tous les
progressistes face à tous les conservateurs.
Le maire de Bordeaux affirme bien que «ma France, ce n’est
pas la Droite, ce n’est pas la Gauche, c’est tous les Français» mais c’est
parce qu’il est «gaulliste».
Et, dans une posture gaullienne traditionnelle à laquelle se
prête souvent François Bayrou également, il demande à ce que l’on s’élève «un
peu au-dessus des clivages» pour redresser le pays.
Un «ni, ni» qui est plus proche d’une union nationale ad
minima.
Pour autant, les visions de Macron et de Juppé peuvent être
complémentaires car elles s’inscrivent dans une volonté de réunir une forte
majorité de Français autour d’une modernisation de la France, de son économie
et de ses pratiques politiques.
En s’étant défini plusieurs fois comme «central» (et non
centriste), Alain Juppé partage avec Emmanuel Macron des points de vue très
proches et qui le sont aussi par les leaders du Centre.
Rien ne dit, cependant, que cette proximité donnera une
alliance avant ou après la présidentielle.
Alexandre Vatimbella
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