Jean-Louis Borloo & Laurent Hénart |
Quand, il y a six ans, le Parti radical dont Jean-Louis
Borloo était alors le président quitta l’UMP, c’était pour reconquérir son
indépendance passée et être à même de peser directement sur la vie politique.
Lorsque Jean-Louis Borloo décida de créer l’UDI et de faire
du Parti radical une des formations majeures de cette confédération centriste
et de droite modérée, il voulait créer un pendant à l’UMP (devenue depuis LR).
Après son retrait de la vie politique, son fidèle lieutenant
et successeur à la tête du parti, Laurent Hénart, s’inscrivit dans la démarche
de Borloo et fut un ardent défenseur de l’indépendance de l’UDI.
Quoi de plus normal, d’ailleurs.
Les radicaux n’avaient pas quitté l’UMP pour se jeter dans
les bras de LR.
C’est ainsi que Hénart fut le plus fervent avocat d’une
candidature de l’UDI à la présidentielle, refusant que la formation centriste
se range derrière LR ou participe même à la primaire pour désigner le candidat
du parti de droite et poussant Jean-Christophe Lagarde à se déclarer.
Une fois qu’il sembla acter que l’UDI n’aurait pas de
représentant à la présidentielle, le président du Parti radical milita pour une
candidature de François Bayrou – mais celui-ci continua son allégeance à Alain
Juppé – voire d’Emmanuel Macron dont il fut un des premiers au Centre à voir
dans le leader d’En marche, un allié évident.
Mais la politique est ce qu’elle est et le Parti radical n’est
plus un parti dominant depuis bien longtemps.
Devant toutes les opportunités qui se fermaient les unes
après les autres, Laurent Hénart et ses troupes ont donc décidé, la mort dans l’âme,
de soutenir Alain Juppé, se satellisant à nouveau vis-à-vis du parti de droite
après avoir voulu voler de leurs propres ailes.
Réfutant, lors d’une interview au Figaro, l’idée d’avoir
choisi le camp de la victoire après avoir attendu qu’il se dessine plus
sûrement dans les sondages au profit de Juppé, Laurent Hénart a justifié le
soutien de «90% du Parti radical» par la proximité des visions politiques avec
l’ancien premier ministre de Jacques Chirac.
Selon lui, c’est un choix d’adhésion pour tourner la page
Hollande et Juppé est le mieux placé pour rassembler les Français.
Si «le centre de gravité de la nouvelle majorité doit être
composé de la Droite et du Centre», il considère «qu’il faudra recomposer le
paysage politique» en intégrant dans la nouvelle majorité après la
présidentielle le Mouvement démocrate et les Radicaux de gauche ainsi que des
personnalités comme Emmanuel Macron et d’autres membres du PS.
De même, «la mission du Parti radical sera d’élargir l’UDI».
«La majorité de demain doit être beaucoup plus large que l’opposition
d’aujourd’hui» estime-t-il, notamment pour faire barrage au FN, faire les
réformes nécessaires et «mettre la république à l’heure du XXI° siècle».
Revenant sur Emmanuel Macron, il ne partage pas les
critiques de Jean-Christophe Lagarde à l’encontre de l’ancien ministre de l’Economie,
parlant d’une «présidentielle qui hystérise tout le monde» et ce dernier reste
pour lui «quelqu’un avec qui l’on peut travailler» même s’il ne semble plus une
option pour la présidentielle.
Quoique.
Car Laurent Hénart est catégorique: «si Juppé ne gagne pas
la primaire, le Parti radical restera libre de son choix».
Alexandre Vatimbella
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