Alors que la grande majorité de l’UDI, derrière son
président, Jean-Christophe Lagarde, s’apprête à choisir le soutien à Alain
Juppé sans aucune surprise autre que celle que les médias font semblant de
découvrir, il demeure une interrogation de choix: pour qui va rouler Jean-Louis
Borloo?
Car, pour un des candidats à la primaire de LR, avoir Borloo
de son côté, c’est autre chose que d’avoir Morin, Leroy, Sauvadet, Hénart ou
Lagarde et compagnie dans son équipe.
D’une part parce qu’il demeure très populaire, non seulement
dans la population mais plus particulièrement dans le peuple de droite et
évidemment du Centre.
D’autre part parce que son parcours politique et
professionnel lui donne une certaine stature que même François Bayrou ne
possède pas.
D’ailleurs, chez Les républicains on en est bien conscient
et l’on attend avec impatience une déclaration que l’intéressé affirme qu’il va
faire dans les semaines à venir lors d’un entretien au quotidien Le Parisien.
Ainsi, il a expliqué au quotidien: «Je dirai ce que j'attends
de la prochaine présidentielle, du respect des valeurs et de l'hygiène de
comportement que doit avoir un président.»
Il a ajouté qu’«en 2017, la France doit se choisir un
président. Pas un chef de gouvernement, pas un ministre de tout. Notre pays a
une fonction mondiale qui dépasse sa surface économique. Ce qui m'intéresse,
c'est de savoir quelle politique internationale, quelles équipes, quels grands
objectifs, comment il rendra compte de son action et comment il remettra en
marche l'ascenseur social.»
Ministre de Nicolas Sarkozy, on pourrait penser que son
choix pencherait en faveur de l’ancien président de la république.
Mais le portrait esquissé ci-dessus et la droitisation de ce
dernier sont des handicaps qui semblent rédhibitoires pour ce cas de figure.
D’autant que, pour Borloo, une des questions principales est
«quel vivre-ensemble voudra favoriser le prochain président? Protéger nos
clochers oui, mais il faut aussi regarder le monde comme il est.»
Devant les défis migratoire, démographique et écologique «il
y a besoin d'allier fermeté et compréhension. Un président doit être capable de
mobiliser les forces vives de la nation.»
Sans parler de la brouille entre les deux hommes lorsque
Sarkozy a fait croire pendant des mois à Borloo qu’il allait le nommer premier
ministre alors qu’il n’avait jamais eu l’intention de le faire.
Ce qui provoqua le départ de Borloo du gouvernement et du
Parti radical de l’UMP puis de la création de l’UDI.
Même si tout est possible en politique, le choix le plus
évident pour Jean-Louis Borloo s’appelle Alain Juppé.
Celui-ci a de la bouteille, un positionnement d’«homme de
droite» «modéré» et «réformiste», préoccupé par les problèmes environnementaux,
comme il vient de le rappeler sur France 2, ce qui le rend centro-compatible
et, en l’espèce, Borloo-compatible…
Bien entendu, il pourrait également se tourner vers des plus
jeunes comme Bruno Le Maire ou Nathalie Kosciusko-Morizet, cette dernière ayant
travaillé avec lui au gouvernement.
Mais Borloo est un homme indépendant et il pourrait
éventuellement soutenir Emmanuel Macron.
Cette hypothèse n’est pas la plus probable, loin de là, mais
l’ancien président de l’UDI estime que «sans aucun doute», Macon a «des
qualités».
Ce choix pourrait également être la conséquence de sa
distance avec la Droite après son départ du gouvernement et avec l’UDI après
son départ de la présidence d’un parti ingérable.
D’ailleurs, il suffit de voir aujourd’hui Jean-Louis Borloo
pour voir que sa nouvelle vie lui a redonné une santé florissante, loin de sa
mine déconfite lorsqu’il dirigeait la confédération centriste avant même son
épisode de sa grave maladie…
Mais si jamais Borloo se rallait à une candidature possible
de Macron, sans doute que certains à l’UDI le suivraient.
Enfin, il est également possible que Borloo refuse de se déterminer pour un candidat et la joue au-dessus de la mêlée, tel un sage qui pourra alors intervenir à son grès au cours de la campagne pour faire avancer sa vision des choses.
Alexandre Vatimbella
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