mercredi 12 octobre 2016

Présidentielle 2017. Arthuis, premier leader centriste à soutenir Macron

Jean Arthuis
En lui demandant de se mettre en marche (du nom de son mouvement) pour la présidentielle et en ajoutant «vite!», Jean Arthuis est le premier leader centriste de poids à rejoindre et soutenir Emmanuel Macron.
Lors d’une longue intervention vidéo lors du meeting de Macron au Mans hier soir, Arthuis a expliqué qu’il l’avait rencontré «à plusieurs reprises» et que «nos visions et notre ambition sont convergentes».
Ainsi, le député européen UDI et ancien sénateur-maire, ancien ministre de l’Economie d’Alain Juppé, ancien président de la commission des Finances du Sénat et ancien président de l’Alliance centriste qu’il a créée, de même qu’ancien vice-président de l’UDI avant d’avoir eu des fonctions à la direction de l’UDF puis du Mouvement démocrate, voulait affirmer «les motifs d’espoir que m’inspire la démarche d’Emmanuel (qui) entend rompre avec le clivage rituel entre la Gauche et la Droite».
Pour Jean Arthuis, «son engagement transcende les querelles partisanes» et peut permettre à «la gouvernance nationale de sortir de ses archaïsmes».
En outre, Macron pourra permettre un nouvel élan en matière de construction européenne puisque le «dilemme n’est plus entre la Gauche et la Droite» selon Arthuis mais entre ceux qui se referment sur le «nationalisme et le repli sur soi» face à ceux qui veulent construire un monde ouvert.
Depuis plusieurs semaines, Jean Arthuis disait tout le bien qu’il pensait d’Emmanuel Macron mais son soutien à une éventuelle candidature du leader d’En marche à la présidentielle est plutôt une surprise.
D’autant que l’on se souvient qu’Arthuis avait préparé avec son parti l’Alliance centriste, un projet politique et qu’il souhaitait lui-même se présenter à la primaire de LR.
Il y renonça, autant par discipline envers l’UDI qui a refusé de participer à ce scrutin que par le score insignifiant qu’il risquait d’obtenir.
Il faudra vérifier dans les semaines et les mois qui viennent la solidité de ce soutien.
En effet, Jean Arthuis nous a habitués à jongler avec celui-ci.
Ainsi, en 2007, il soutint François Bayrou au premier tour de la présidentielle avant de soutenir Nicolas Sarkozy au second.
Surtout, en 2012, après avoir un temps pensé y aller lui-même, il avait soutenu la candidature d’Hervé Morin avant de soutenir celle de François Bayrou puis de lâcher ce dernier pour appeler à voter Nicolas Sarkozy au second tour.
Néanmoins, la proximité politique entre Jean Arthuis et Emmanuel Macron, deux anciens ministres de l’Economie et qui se revendiquant libéraux, est évidente que ce soit pour transcender les clivages, pour construire une Europe fédérale et pour mettre en place des mensures afin de libéraliser l’économie française.
Par ailleurs, il faudra observer si ce ralliement d'Arthuis en entraîne d'autres, notamment à l'Alliance centriste mais aussi à l'UDI.

Alexandre Vatimbella



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