Jean Arthuis |
En lui demandant de se mettre en marche (du nom de son
mouvement) pour la présidentielle et en ajoutant «vite!», Jean Arthuis est le
premier leader centriste de poids à rejoindre et soutenir Emmanuel Macron.
Lors d’une longue intervention vidéo lors du meeting de
Macron au Mans hier soir, Arthuis a expliqué qu’il l’avait rencontré «à plusieurs
reprises» et que «nos visions et notre ambition sont convergentes».
Ainsi, le député européen UDI et ancien sénateur-maire,
ancien ministre de l’Economie d’Alain Juppé, ancien président de la commission
des Finances du Sénat et ancien président de l’Alliance centriste qu’il a créée,
de même qu’ancien vice-président de l’UDI avant d’avoir eu des fonctions à la
direction de l’UDF puis du Mouvement démocrate, voulait affirmer «les motifs d’espoir
que m’inspire la démarche d’Emmanuel (qui) entend rompre avec le clivage rituel
entre la Gauche et la Droite».
Pour Jean Arthuis, «son engagement transcende les querelles
partisanes» et peut permettre à «la gouvernance nationale de sortir de ses
archaïsmes».
En outre, Macron pourra permettre un nouvel élan en matière
de construction européenne puisque le «dilemme n’est plus entre la Gauche et la
Droite» selon Arthuis mais entre ceux qui se referment sur le «nationalisme et
le repli sur soi» face à ceux qui veulent construire un monde ouvert.
Depuis plusieurs semaines, Jean Arthuis disait tout le bien
qu’il pensait d’Emmanuel Macron mais son soutien à une éventuelle candidature du
leader d’En marche à la présidentielle est plutôt une surprise.
D’autant que l’on se souvient qu’Arthuis avait préparé avec
son parti l’Alliance centriste, un projet politique et qu’il souhaitait
lui-même se présenter à la primaire de LR.
Il y renonça, autant par discipline envers l’UDI qui a
refusé de participer à ce scrutin que par le score insignifiant qu’il risquait
d’obtenir.
Il faudra vérifier dans les semaines et les mois qui
viennent la solidité de ce soutien.
En effet, Jean Arthuis nous a habitués à jongler avec celui-ci.
Ainsi, en 2007, il soutint François Bayrou au premier tour
de la présidentielle avant de soutenir Nicolas Sarkozy au second.
Surtout, en 2012, après avoir un temps pensé y aller
lui-même, il avait soutenu la candidature d’Hervé Morin avant de soutenir celle
de François Bayrou puis de lâcher ce dernier pour appeler à voter Nicolas
Sarkozy au second tour.
Néanmoins, la proximité politique entre Jean Arthuis et
Emmanuel Macron, deux anciens ministres de l’Economie et qui se revendiquant
libéraux, est évidente que ce soit pour transcender les clivages, pour
construire une Europe fédérale et pour mettre en place des mensures afin de
libéraliser l’économie française.
Par ailleurs, il faudra observer si ce ralliement d'Arthuis en entraîne d'autres, notamment à l'Alliance centriste mais aussi à l'UDI.
Alexandre Vatimbella
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