Nicolas Sarkozy & Jean-Christophe Lagarde |
Or donc 90% de l’UDI selon les estimations de
Jean-Christophe Lagarde, son président, ont chois de soutenir Alain Juppé pour
la primaire LR puis pour la présidentielle.
Et il a ajouté, tout comme d’autres membres du parti, que si
ce n’est pas Juppé, l’UDI reprendra sa liberté et ne soutiendra pas automatiquement
celui qui sera choisi par cette primaire.
Vraiment?!
Si tout centriste aime entendre cette déclaration
d’indépendance et de fidélité à des valeurs, toute personne dotée d’un cerveau
peut être dubitative.
Voyons cela.
Actuellement, les sondages donnent Juppé grand vainqueur, ce
qui arrange bien les affirmations de Lagarde et consorts.
Et il a même accru son avance face à ses adversaires.
Parmi ceux-ci, le principal s’appelle Nicolas Sarkozy.
Evidemment, une grosse surprise reste possible mais peu
probable, avec la victoire de Bruno Le Maire ou de François Fillon.
On ne parle même pas ici de François Copé, de Nathalie
Kosciusko-Morizet et d’un certain monsieur Poisson.
On peut penser que s’allier avec Le Maire ou Fillon, même si
ce dernier a un programme peu centro-compatible en l’état, ne posera pas de
grands dilemmes existentiels à l’UDI.
Dans ces deux cas de figure, la reprise de sa liberté sera
sans doute de courte durée.
En revanche, si l’on a bien compris toutes les déclarations
de Lagarde et d’autres leaders de l’UDI, se rallier à Nicolas Sarkozy serait
quasi-impossible.
Question de dignité.
Voire.
Car, quelles seront les alternatives de Jean-Christophe
Lagarde et de ses amis si l’ancien président de la république part à la
reconquête de l’Elysée et qu’ils décident de ne pas le rallier.
La première est de présenter un candidat UDI.
Cette possibilité est devenue nulle à tout point de vue,
tout comme les scores dans les sondages des personnalités du parti qui ont été
testées pour éventuellement être son représentant.
On voit mal un Lagarde dont la crédibilité et l’image sont
bien ternes, risquer son poste et son avenir politique en allant au casse-pipe
comme le tenta en son temps Hervé Morin.
La deuxième est de s’allier avec Emmanuel Macron.
Le leader d’En marche, comme l’indique tous ses propos, sera
sans doute candidat à la présidentielle.
Et les ouvertures de dialogue venues ces dernières semaines
de l’UDI en sa direction montrent que les convergences de vues existent et
pourraient aboutir sans trop de difficultés à un accord politique.
Mais Jean-Christophe Lagarde, en se ralliant à Juppé, a
développé toute une critique de Macron et de ses «postures», pour bien montrer
son allégeance totale au maire de Bordeaux qui n’apprécient guère l’ancien
ministre de l’Economie.
Désormais, en termes de dialogue, il ne lui offre plus que
la possibilité de rejoindre la majorité présidentielle une fois Juppé à
l’Elysée…
Bien entendu, la défaite de ce dernier à la primaire rabattrait
les cartes.
Cependant, si des sondages montrent que Macron n’est pas
loin de Sarkozy et que sa candidature ainsi que l’absence de Juppé pourrait
booster son score, l’ancien président de la république possède une avance et
toute une organisation structurée qui devraient faire la différence, même si
rien n’est à exclure.
D’autant que Macron vise plutôt 2022 que 2017.
Quoi qu’il en soit, soutenir Macron serait prendre un risque
important et on voit mal dès lors l’UDI qui n’s pas pris celui de présenter un
candidat, se mettre derrière lui et se retrouver peut-être dans le camp des
battus.
D’autant qu’il a peu à offrir en termes de sièges à
l’Assemblée nationale ou au gouvernement.
Et puis, et ce n’est pas la moindre des raisons, l’alliance
avec Macron ferait sans doute imploser l’UDI, certains de ses membres
n’acceptant pas celle-ci (alors que le regroupement derrière Juppé se fera sans
difficultés).
La troisième c’est de ne présenter personne et de ne
soutenir personne, en tout cas lors du premier tour, le réflexe républicain
faisant que l’UDI se range derrière le candidat du second tour qui sera opposé
à Marine Le Pen et dont tout semble montrer, sans écarter l’éventualité Macron,
que ce sera celui de LR, donc, en l’espèce Nicolas Sarkozy.
Si c’est bien Sarkozy, alors, ce ralliement de dernière
minute ne sera sans doute d’aucun intérêt pour l’ancien président de la
république qui bénéficiera d’un très large rassemblement de tous ceux qui ne
veulent pas de Marine Le Pen à l’Elysée et qui ne sont pas à la gauche de la
Gauche ou à l’extrême-gauche.
De même, il n’aura que peu d’intérêt pour gagner les
législatives qui suivront.
D’où peu de gratifications à ce ralliement tardif.
La conséquence majeure de ces trois alternatives est que
l’UDI ne sera pas capable de négocier des sièges de députés et des postes
ministériels.
La seule manière d’y parvenir avec peu de risques c’est de
choisir de soutenir Nicolas Sarkozy s’il gagne la primaire.
Evidemment, cela démontrera l’absence à l’UDI de courage et
de volonté de se battre pour ses valeurs.
Mais toute personne dotée d’un cerveau le sait déjà…
malheureusement.
Centristement votre
Le Centriste
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