François Bayrou n’est pas un saint.
Il a une ambition dévorante dont j’ai souvent parlé mais
comme la quasi-totalité des personnalités politiques qui ont un égo surdimensionné.
Mais cela leur permet de continuer leur combat et d’être
capables de se prémunir de tous les coups – parfois très bas – qu’ils prennent.
Cependant, il a également des convictions et celles-ci sont
essentiellement centristes même si, parfois, pour ratisser large, il investit
des territoires qui sont un peu éloignés du Centre.
François Bayrou est donc un homme politique centriste qui
est président d’un parti politique centriste et qui est libre de ce qu’il dit
et ce qu’il fait.
Et, face à certains de ses opposants, il n’a aucune leçon à
recevoir.
Ni le flot d’attaques et d’insultes venus ces derniers jours
de tout ce que la Droite compte de radicaux mais aussi de personnages mesquins
et peu recommandables dont certains de ses anciens «amis» comme le fameux
Maurice Leroy qui, quand il était à l’UDF, ne manquait pas une occasion de
passer la brosse à reluire à son chef à chacune de ses interventions…
Or donc, de Nicolas Sarkozy à François Copé, en passant par
François Fillon, François Baroin, Eric Ciotti et beaucoup d’autres, la
principale préoccupation et activité politique – c’est dire s’ils ont beaucoup
de choses à proposer au pays! – est de s’en prendre au président du Mouvement
démocrate.
Celui-ci n’est évidemment nullement déstabilisé puisque,
depuis des années, il souhaite cette confrontation directe qui lui permet
d’exister médiatiquement en lui donnant une importance quelque peu supérieure à
ce qu’elle est réellement dans le pays et de montrer que le Centre existe,
qu’il est différent de la Droite et qu’il en est le chef incontesté.
Néanmoins, quoi que cela lui rapporte, il est important de
dénoncer, dans notre démocratie républicaine, ce genre de chasse à l’homme
totalement indigne de personnalités politiques qui se targuent d’être assez
responsables et dignes pour gouverner la France.
Salir François Bayrou alors que le président du MoDem est un
homme honnête, intègre et qui dit souvent ce qu’il pense doit être condamné
dans tous les cas et, notamment, lorsqu’il s’agit uniquement de se (re)faire
une image et une virginité auprès de son propre électorat chez certains qui,
eux, ont des problèmes avec leur honnêteté et leur intégrité.
Sans oublier que ces soi-disant parangons de vertu devraient
d’abord faire leur autocritique.
Les droitistes sont ainsi des maîtres en traitrise.
Rien que les quarante dernières années sont emblématiques de
leurs petites manœuvres en la matière.
Que l’on pense à Jacques Chirac trahissant Jacques
Chaban-Delmas en 1974 puis Valéry Giscard d’Estaing en 1981 (en faisant passer
la consigne de voter pour François Mitterrand!), d’Edouard Balladur trahissant
ce même Chirac en 1995 avec le concours de Nicolas Sarkozy qui n’hésitera pas à
jouer contre celui-ci pendant qu’il serra membre de son gouvernement…
Le combat politique n’a de grandeur que quand il parle
d’idées, de valeurs et de principes ainsi que lorsqu’il parle d’une
personnalité politique uniquement sur sa capacité à gouverner.
Tel n’est pas le cas ici.
Comme moi, beaucoup ne sont évidemment pas surpris que les
Sarkozy, Copé, Ciotti et autres s’abaissent et, plus grave, abaissent le débat
politique.
Cependant, ce n’est pas parce que l’on n’attend plus
grand-chose d’eux qu’il faut passer sous silence leur indignité.
Il fallait que ce soit dit.
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