Alors que le premier ministre britannique, la conservatrice
Theresa May, radicalise à droite ses positions, notamment sur le brexit mais
pas seulement, et que le leader des travaillistes, Jeremy Corbyn, tout auréolé
de sa récente et nouvelle victoire dans les élections à la direction du Labour,
va continuer à faire de même sur sa gauche avec son parti, Tony Blair, qui fut
au pouvoir pendant dix ans de 1997 à 2007 à la tête d’un gouvernement de
centre-gauche et qui inventa le New labour (nouveau parti travailliste) en
mettant en œuvre dans son pays la Third way (troisième voie) imaginée par Bill
Clinton, veut faire revivre le Centre bien mal en point actuellement outre-Manche.
Comme il l’a déclaré au magazine Esquire, «l’espace
centriste est en difficulté. C’est notre challenge. Nous devons relever ce
challenge».
Rappelons que le New labour et la Third way étaient une
tentative de responsabiliser la gauche britannique et de la confronter au réel alors
qu’elle se morfondait dans l’opposition depuis les années de pouvoir de
Margaret Thatcher.
Ce recentrage du Parti travailliste l’avait amené à être
plus centriste sur bien des points que le Parti libéral (devenu depuis Lib
dems, Libéraux démocrates) qui soutenait des positions plus à gauche que lui…
Reste que le retour de Tony Blair est très problématique.
S’il a été un des premiers ministres les plus populaires et
qu’il a passé le relai à Gordon Brown avec succès, les révélations sur des
sujets très controversés lors de son passage au pouvoir, en particulier sur la
guerre en Irak à laquelle il a fait participer son pays en soutenant les thèses
mensongères de George W Bush, ainsi que son enrichissement depuis son départ du
10 Downing street, résidence des premiers ministres à Londres, en «conseillant»
nombre d’autocrates étrangers à travers le monde en font un des hommes
politiques britanniques les plus détestés aujourd’hui.
De même, il est un homme sans troupe et s’il devait prendre
des initiatives, il aurait face à lui des Lib dems, c’est vrai très affaibli
par les dernières législatives mais en pleine reconstruction et qui veulent
occuper tout l’espace centriste laissé vacant tant jusqu’au centre-droit qu’au
centre-gauche par la radicalisation des deux grandes formations du pays.
D’ailleurs, à la question de savoir s’il comptait revenir en
politique, Tony Blair a répondu: «tout ce que je peux dire c’est où nous en
sommes en politique. Est-ce que je le pense fortement? Oui, certainement. Suis-je très motivé par
tout cela? Oui. Où vais-je aller? Que vais-je faire exactement? C’est une
question qui demeure ouverte».
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