Dans cette rubrique, nous publions les
points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement
ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser
la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat
international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation
humaniste. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.
Donald Trump |
D’un côté, il y a une femme qui a consacré une partie de sa
vie pour la cause des enfants ainsi que celle des femmes et qui continuent à le
faire.
De l’autre, il y a un homme qui a fait sortir une femme et
son enfant d’un de ses meetings au motif qu’il ne supportait pas les pleurs de
ce dernier et après s’être moqué méchamment de la mère et de son enfant.
On pourrait penser que la première est aimée et respectée de
ses compatriotes alors que le second est stigmatisé et méprisé.
Et bien, pas du tout.
Les deux sont détestés par une majorité d’entre eux.
Le second a même une chance de devenir président des
Etats-Unis!
Et s’il n’était que ce personnage n’aimant pas les petits
enfants, capable d’en expulser un de ces meetings, on se dirait que ce n’est
peut-être pas si grave que cela pour être le «commander in chief» de la
première puissance mondiale.
Mais, Donald Trump, puisqu’il s’agit de lui, vient d’être
qualifié par un journaliste d’«autoritariste fanatique pathologiquement
malhonnête» est bien pire que ce pauvre type qui s’en prend à un petit enfant
en pleurs.
Car ce portrait peu flatteur de ce journaliste est loin d’être
le plus négatif sur la personnalité du milliardaire américain.
Il aurait pu en effet ajouter les qualificatifs utilisés par
ses confrères de raciste, d’escroc, d’incompétent, de xénophobe, de mégalomaniaque,
pour n’en citer que quelques uns.
Beaucoup de journalistes, d’experts et de politiques, de
droite comme de gauche ou du Centre, se sont demandés s’il n’était pas un fou,
voire un fou psychopathe…
D’autres, experts militaires et en politique étrangère, tout
autant démocrates que républicains, ont noté qu’il était totalement incompétent
en matière géopolitique et de questions internationales, qu’il représentait une
grave menace pour la paix mondiale et qu’il était particulièrement inconscient
de lui confier la première force nucléaire du monde surtout qu’il s’est enquis plusieurs
lors d’un meeting avec des conseillers pourquoi il ne pourrait pas appuyer sur
le bouton de la bombe atomique pour punir les ennemis du pays.
Sans parler des ceux qui, encore plus nombreux, ont déclaré
qu’il était inapte à diriger le pays, que ses politiques dans tous les domaines
étaient ineptes et, parmi eux, des sommités économiques, républicaines,
démocrates et indépendantes, qui assurent que son dangereux programme
économique conduirait les Etats-Unis à la faillite totale.
Oui, c’est ce personnage raciste et haineux, sorti d’un
mauvais film de série B, qui, à longueur de journées, insulte (les femmes, les
étrangers, les héros de guerre, les handicapés, etc.), ment, dit le contraire
de ce qu’il disait la veille, menace, risque de se retrouver à la Maison
blanche.
Un personnage qui a fait faillite plusieurs fois, qui
refusent de publier sa feuille d’impôts pour que l’on ne puisse pas voir les
informations compromettantes qu’elle révèlerait, qui loue l’autocrate russe
Poutine et affirme le préférer à Obama, qui n’a pas réussi à présenter un
quelconque programme de gouvernement, qui prétend qu’il sera plus capable de
battre Daesh que les généraux américains (puis qui déclare qu’il leur demandera
comment faire…), qui dit qu’il pourrait tuer quelqu’un sur la V° Avenue de New
York sans que cela ne l’empêche d’être élu, qui a escroqué des étudiants qui s’étaient
inscrits à son «université», qui expliquait qu’il ne voulait pas de locataires
noirs pour ses appartements en termes injurieux et j’en passe et des meilleurs
tellement la liste est longue.
Alors, les sondages, même si l’avance d’Hillary Clinton s’est
rétrécie, prédisent la défaite de Donald Trump.
Tout centriste doit s’en féliciter.
Mais la défaite de ce personnage malfaisant ne suffira pas à
effacer sa présence en tant que candidat d’un des deux grands partis américains
et avec des intentions de vote au-dessus de 40% dans certaines enquêtes d’opinion.
Si le principal est, là, immédiatement, dans moins de deux
mois (le 8 novembre), de lui barrer la route et que les Américains prennent
vraiment conscience du danger qu’il représente comme les Français l’ont fait en
2002 lors de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la
présidentielle (et comme on espère qu’il le feront si sa fille est présente
lors du second tour en 2017), il faudra bien aller au fond des choses et se
demander comment il a pu, en flattant les pires instincts de ses compatriotes,
se retrouver le représentant du Parti républicain à la présidentielle.
Et comme le dit un éditorial cinglant du Washington Post: «Comment
l’Histoire jugera les Américains d’aujourd’hui si, regardant cette élection, l’analyse
montrera que les électeurs ont donné le pouvoir à un homme dangereux… à cause d’un
petit scandale concernant des e-mails. Il n’y a absolument aucune équivalence
entre les torts de madame Clinton et la manifeste incompétence de monsieur
Trump pour le poste» de président des Etats-Unis.
Oui, comment l’Histoire jugera les Américains en cas de
victoire de Trump?!
Aris de Hesselin
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