Homme d’une grande vulgarité et menteur pathologique, Donald
Trump a promis tout et n’importe quoi aux Américains, des promesses qui, selon
tous les experts, risquent de mettre le pays à terre si on les mettait en œuvre
concrètement.
Pourtant, alors que le premier débat entre la centriste
Clinton et lui se tient aujourd’hui (demain matin en France), ce n’est pas son
programme que l’on doit le plus craindre.
Car Trump a fait tellement de promesses, dont beaucoup sont
contradictoires entre elles, qu’il ne sait sans doute pas lui-même celles qu’il
tiendra si tant est qu’il en tienne, son but en les ayant faites était de se
faire élire coûte que coûte…
Non, c’est sa dangerosité, à la fois directe et indirecte qui
est le véritable risque pour les Etats-Unis et le reste du monde.
Sa dangerosité directe, c’est son comportement erratique et
l’inconnu de ce qu’il pourrait faire de manière impulsive, lui qui s’est enquis
à plusieurs reprises de savoir pourquoi il ne pourrait pas employer l’arme
atomique.
C’est notamment le cas en matière de politique étrangère avec
ses déclarations contre les pays européens alliés des Etats-Unis dans l’OTAN
alors qu’il n’a pas cessé de faire de compliments à Vladimir Poutine ainsi que
ses menaces à l’encontre de plusieurs pays comme l’Iran.
Mais c’est également le cas dans les affaires intérieures du
pays comme, par exemple, dans les nominations à la Cour suprême où il pourrait
installer des juges radicaux voire extrémistes.
Sans oublier, évidemment, tous les domaines – et ils sont
nombreux – qui ont un lien avec ses affaires ce qui pourrait lui permettre,
comme l’ont évoqué plusieurs commentateurs, de ressortir de la Maison blanche
beaucoup plus riche qu’en entrant.
Sa dangerosité indirecte c’est surtout que son élection
pourrait coïncider avec l’élection d’une majorité républicaine tant à la
Chambre des représentants qu’au Sénat.
Ainsi, le Parti républicain contrôlerait deux des trois
institutions principales des Etats-Unis (la Présidence et le Congrès) et serait
en mesure de contrôler la troisième (la Cour suprême) avec la nomination à
venir d’au moins un juge (bloquée sciemment par les républicains actuellement).
Avec des modérés la tête du parti, cela ne serait pas grave,
le cas de figure d’un parti ayant déjà gouverné dans cette situation a déjà
existé sans que cela ait porté atteinte à la démocratie, notamment par la
remise en cause des droits de la minorité (ou de ceux de groupes sociaux
particuliers).
Oui mais voilà, les républicains ont fait un virage très à
droite ces deux dernières décennies.
Aujourd’hui les activistes radicaux ainsi qu’extrémistes
sont assez nombreux chez les républicains pour imposer une grande partie de leur
programme.
Ce qui pourrait être un véritable désastre pour la société
américaine tant ils sont obscurantistes en matière de droits des femmes (contre
l’avortement, entre autres), de droits des minorités (en supprimant les
programmes sociaux et les politiques antidiscriminatoires ainsi que la
possibilité de régularisation pour certains immigrés illégaux), de droit à la
santé (en supprimant la loi d’assurance-santé d’Obama) d’éducation (partisans
des thèses créationnistes et adversaires de celle de l’évolution), d’environnement
(ils veulent supprimer les mesures contre le réchauffement climatique mais
aussi celles qui limitent la pollution notamment celle du charbon), etc.
C’est donc avant tout pour ce qu’il est et non pour ce qu’il
propose que Donald Trump est un risque pour les Etats-Unis.
Sondages
des sondages au 26 septembre 2016
|
|||
Clinton en avance
partout
|
|||
Clinton
|
Trump
|
Ecart
|
|
Election projection
|
46,7%
|
43,6%
|
Clinton 3,1
|
Five Thirty Eight (1)
|
42,4 %
|
39,7%
|
Clinton 2,7
|
Huffington Post
|
45,8%
|
41,6%
|
Clinton 4,2
|
New York Times
|
44,0%
|
41,0%
|
Clinton 3,0
|
Polltracker TPM
|
44,4%
|
41,3%
|
Clinton 3,1
|
Pure Polling
|
44,8%
|
42,4%
|
Clinton 2,3
|
Real Clear Politics
|
46,2%
|
43,2%
|
Clinton 3,0
|
270 to win (1) (2)
|
45,3%
|
42,2%
|
Clinton 3,1
|
(1) Prend en
compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en
compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours
de sondages
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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