A chaque élection ressortent les clientélismes de droite et
de gauche.
Nicolas Sarkozy vient à nouveau de jouer cette carte peu
reluisante avec ses déclarations sur nos ancêtres les Gaulois pour, dans un
populisme démagogique de bas étage à la Trump et à la Le Pen, s’attirer la
clientèle de la droite radicale et de l’extrême-droite.
La stratégie sarkozyste est, en effet, identique à la
stratégie trumpienne et lepéniste.
Il faut s’attirer tout l’électorat en colère qui a refoulé
plus ou moins sa frustration pour l’enrôler, à la manière du Front national
dans une vague où la peur du lendemain, l’exclusion de l’autre et les promesses
d’un nouvel ordre moral dominent et se mélangent entre elles sans aucune vision
politique autre que de conquérir le pouvoir pour le pouvoir.
Il sera toujours temps, à l’instar de Trump et avec la
complicité de certains médias, de se recentrer pour attirer le pourcentage
d’électeurs qu’il faut pour gagner la primaire, surtout la présidentielle.
Même si Donald Trump perd en novembre l’élection
présidentielle américaine, cette stratégie donne de bons résultats.
Sarkozy n’est évidemment pas le seul à draguer un tel
électorat.
La famille Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont déjà
positionnés sur le créneau populiste et la dénonciation des «méchants», ceux
qui soi-disant empêchent le bon peuple d’être heureux.
Il n’est pas non plus le seul à utiliser sans vergogne le
clientélisme.
Il suffit de regarder les derniers discours à gauche et en
particulier ceux des leaders du PS mais aussi de François Hollande et de Manuel
Valls pour s’apercevoir que l’on en revient petit à petit à la phraséologie de
la division simpliste des «eux contre nous» et des promesses démagogiques
envers tous les groupes socioprofessionnels dont les socialistes sont devenus
les porte-voix.
Bien entendu, à droite, les candidats à la primaire de LR ne
sont pas en reste même s’ils sont plus en retenue que Sarkozy, sauf évidemment,
Jean-François Copé.
Tout ce beau monde lorgnera ensuite sur les électeurs
centristes et, plus largement, sur la frange modérée de l’électorat en se
parant d’une image responsable.
Consternant mais souvent efficace…
Car, malgré ce qu’a prétendu Nicolas Sarkozy, que les
centristes n’ont jamais permis de gagner une élection, montrant une nouvelle
fois son mépris pour ceux-ci, les quelques pourcentages qui feront la
différence au premier tour (en prenant le schéma actuel où Marine Le Pen est
qualifiée pour le second) se trouveront au centre.
Ce qu’a très bien compris Emmanuel Macron, d’ailleurs, qui
talonne l’ancien président de la république dans un dernier sondage et enfonce
François Hollande et François Bayrou.
Le Centre et le Centrisme détestent les clientélistes, les
démagogues et les populistes.
C’est la négation de leur vision politique où la
responsabilité et le réformisme sont essentiels pour gouverner afin de mettre
en place un progrès pour tous et non pour des clientèles captives que l’on
brosse dans le sens du poil à chaque élection.
Oui, mais voilà, les partis centristes sont, non seulement,
faibles mais désunis, incapables de présenter un front commun pour défendre
leur valeurs, leurs principes et leur projet.
Pire, ils recueillent en leur sein nombre d’opportunistes ou
d’ambitieux qui n’ont d’autres buts que leur propre personne et leur propre
avenir.
Ils gangrènent le cœur même du fonctionnement de ces partis
et les font apparaître comme un rassemblement de gagnes-petits aux
comportements misérables et à l’arrivisme pitoyable, pendant que l’on attend de
ceux qui ont de vraies convictions centristes, qu’ils aient le courage d’aller
au combat quel que soit le résultat arithmétique.
S’il n’y a pas de candidat centriste à la présidentielle,
cette absence permettra à tous les clientélismes de prospérer sans réel
contradicteur.
Ce serait grandement dommageable pour le pays et son avenir.
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