Alors que s’ouvre la traditionnelle université de rentrée du
Mouvement démocrate à Guidel dans le Morbihan, François Bayrou est revenu sur
la situation du Centre en France à l’approche de l’élection présidentielle qu’il
voit avec optimisme.
Dans un entretien sur LCI, il a ainsi déclaré que «le Centre
est une famille politique qui a une vision originale de l’avenir».
Selon lui, «les enquêtes (d’opinion) montrent qu’il y a un
très fort soutien dans l’opinion publique française à une proposition politique
différente de celle des deux grands partis qui exercent le pouvoir depuis 30
ans. L’équipe qui soutient cette volonté pour le pays existe, elle est plus
soudée qu’aucune autre équipe et parmi les élus, elle est forte. Simplement,
depuis très longtemps, le Centre a renoncé à exister mais il ne demande qu’à
renaître. Partout dans le pays, il y a des responsables qui se retrouvent dans
cette vision et je dis que le Centre existera et gouvernera la France le jour
où il acceptera d’être uni et indépendant».
Etrangement, il poursuit en affirmant que c’est derrière
Alain Juppé, un non-centriste, que peut renaître ce Centre «indépendant», un peu
comme en 1995 où lui et ses amis avaient soutenus Edouard Balladur:
«Aujourd’hui, la plupart de ces responsables se retrouvent
autour d’Alain Juppé. Ils retrouvent là une possibilité, une compatibilité pour
changer la vie politique française. C’est une force, simplement c’est une force
qui ne s’est pas révélée depuis longtemps».
Dans un entretien à Ouest France, François Bayrou précise sa
pensée:
«Pour moi, il n’y a pas des centres, il ya un seul Centre. Les
appareils sont concurrents, il y a des rivalités, mais le Centre est en fait le
courant le plus homogène de la vie politique française. Ce Centre a été mis
sous le boisseau parce qu’un certain nombre de ses responsables ont été séduits
par l’idée d’un parti unique et parce que la loi électorale l’a constamment
privé de la représentation qui devait être la sienne. Or c’est une faute
historique que d’avoir fait le soi-disant «parti unique de la Droite et du Centre»
(ndlr: idée d’Alain Juppé…). Ainsi, la Droite n’a pas pu jouer son rôle et le
Front national a prospéré. Et le Centre n’a pas pu jouer son rôle, notamment
dans l’Ouest, et le Parti socialiste s’est installé. La France a besoin d’un
vrai Centre».
Et de répéter: «le jour où il sera uni et indépendant, il
gouvernera la France».
Quant à savoir ce qu’il pense de la création d’un axe
central, allant de Juppé à Valls et Macron (qu’il critique à nouveau), défendu,
entre autres, par le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde, il botte en
touche:
«Une recomposition est nécessaire, mais elle n’est
envisageable que sans faux-semblants et sans masques. Les grands courants
politiques ont leur ADN, leurs convictions, leur histoire. C’est à partir de
cela qu’ils peuvent assumer de prendre leur part de l’avenir. Voilà pourquoi il
faut des institutions qui garantissent le pluralisme. Il faut que chacun soit
représenté à sa juste part, en fonction du soutien des Français. Et il faut un
président rassembleur. C’est ainsi que nous pouvons changer la politique
française. Le Centre, pour moi, c’est cela : la revendication d’une
authenticité, et pas la tentation permanente de se jeter dans les bras des
voisins».
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