La farce centriste continue dans toute sa splendeur.
Pendant que l’UDI multiplie les déclarations positives sur Emmanuel
Macron afin de construire une alternative avec lui et d’élargir l’espace
électoral du Centre, le Mouvement démocrate fait tout le contraire.
Pris d’une véritable panique devant la possibilité qu’il s’accapare
l’espace électoral de Bayrou, il tire à boulets rouges sur l’ancien ministre de
l’Economie de François Hollande.
Du côté de l’UDI, on continue à parler de convergence d’idées
et d’alliances possibles.
Le président du Parti radical (composante de l’UDI), Laurent
Hénart a ainsi affirmé au magazine Le Point, «nous tendons la main à la main à
Emmanuel Macron».
Car, a-t-il poursuivi, «il y a plus de choses qui nous
rapprochent que d'éléments qui nous séparent. Sur l'économie, la réorganisation
du modèle social, la nécessité de l'Europe, les positions d'Emmanuel Macron
sont proches de celles de l'UDI et du MoDem. Il faut que nous échangions et,
pourquoi pas, que nous construisions ensemble. Ce n'est pas un homme seul qui va
changer les lignes politiques; toutes les personnalités de bonne volonté
doivent travailler de concert. Emmanuel Macron fait partie des leaders qui
défendent l'option du renouveau et de la recomposition politiques. Il faut les
deux, comme les radicaux le soutiennent depuis longtemps. Les Français
attendent un nouveau système politique où le dialogue prime, avec des hommes et
des femmes publics moins sectaires».
Quant à Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste
(composante de l’UDI), il estime qu’Emmanuel Macron est «tout à fait»
compatible avec le Centre.
Et il ajoute: «Il est compatible avec celles et ceux qui
sont en faveur de l’ouverture. Le véritable clivage politique aujourd’hui n’est
plus entre la droite et la gauche mais entre l’ouverture et le repli, le défi
ou le déclin. Emmanuel Macron inscrit sa démarche en dehors des clivages
politiciens rituels, c’est une attitude dans laquelle les centristes se
retrouvent. Par ailleurs, Emmanuel Macron porte un message de libéralisme mais
aussi de générosité sociale. Il a en commun avec les centristes de porter l’idée
d’une Europe forte, politique et démocratique alors que les autres responsables
politiques se défaussent sur l’Europe ou, pire, l’entravent en prolongeant
l’illusion d’une souveraineté nationale largement dépassée dans la
mondialisation. Incontestablement Emmanuel Macron incarne une véritable forme
de renouvellement».
Son de cloche diamétralement opposé au MoDem où François
Bayrou a refusé de répondre aux questions sur la démission de Macron.
Cependant, ses propos passés ont toujours été très négatifs
sur celui-ci comme, par exemple «Macron?
C'est un hologramme, une image virtuelle. Ce sont à chaque fois, des annonces
qui ne sont suivies d'aucune réalité. Il parle, mais n'agit pas. Or la
politique, ce ne sont pas des mots, c'est du réel»
Ou bien, encore, «Je ne sais pas qui est Emmanuel Macron (sic).
Ce n'est pas parce qu'on parle de certaines choses, qu'on sait des choses. (…) Je
ne sais pas qui il est, il dit des choses vagues (…)»
Cette fois-ci, il a fait monter au créneau sa fidèle collaboratrice,
Marielle de Sarnez, pour littéralement flinguer le créateur d’En marche dans
les colonnes du… Figaro!
Qu’on en juge.
Pour elle, sa démission du ministère de l’Economie, est «une
démission pour ‘convenance personnelle’, on devrait même dire pour ‘ambition
personnelle’».
Et à la question de savoir s’il incarne une nouvelle manière
de faire de la politique, la réponse est cinglante: «C'est le contraire, c'est
même le plus usé des scénarios. Et ce n'est pas du tout ce qu'attendent les
Français. Ils veulent de l'éthique, des comportements où l'ambition personnelle
passe au second plan; et ils veulent des responsables politiques qui se battent
d'abord et avant tout pour avoir des résultats».
De plus, selon elle, il n’est absolument pas proche des
centristes car «le Centre, ce n'est pas l'entre-deux, ce n'est pas le ni-ni, ce
n'est pas un peu des deux, c'est une voie originale: une économie qui cherche
l'efficacité et qui protège les plus faibles, une politique sociale qui
respecte le monde du travail et qui veut préserver son niveau de vie, une
démocratie fondée sur l'éthique».
Pourtant c’est exactement la définition que Macron donne à
son positionnement politique!
Quant aux propos de Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI,
sur ce dernier, l’insulte n’est pas loin: «Il y a visiblement un problème de
boussole. Hier, pour les élections locales, le président de l'UDI était le
meilleur ami de Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui, il est le meilleur ami d'Emmanuel
Macron. Et demain? J'ai vraiment du mal à suivre…».
En revanche, la stratégie du MoDem, elle, est assez claire:
Macron ne doit pas pouvoir concurrencer son président et tous les moyens seront
bons pour l’en empêcher.
Ce qui en dit long sur la volonté réelle de François Bayrou
de réunir les centristes et de se poser en leader de l’axe central autrement
que pour son ambition élyséenne.
Mais les fioritures ne sont pas de saison devant une menace
que, manifestement, le maire de Pau prend très au sérieux.
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