Lagarde prêt à accueillir Macron à l'UDI |
Alors que François Bayrou, sollicité par Libération, a
refusé de commenter le départ du gouvernement d’Emmanuel Macron, cela n’a pas
été du tout le cas pour plusieurs personnalités de l’UDI.
Ainsi, Laurent Hénart président du Parti radical, estime que
les centristes peuvent «parvenir à construire quelque chose avec lui» car il a «plus
à faire avec nous qu’avec Aubry, Montebourg et même Hollande».
De son côté, Chantal Jouanno, sénatrice UDI de Paris, parle
de «vocation à travailler ensemble» car «Il y a beaucoup de choses sur
lesquelles on est d'accord. Sur les aspects économiques, on voit bien qu'on dit
la même chose. Sur les aspects sociétaux aussi. Avec cette nouvelle manière
d'essayer de penser la politique, on voit qu'on a plus à se dire».
Mais c’est surtout son président, Jean-Christophe Lagarde
qui a été le plus loin dans une interview au Parisien:
« (…) Depuis des mois, Macron disait des choses totalement
compatibles avec ce que nous disons depuis longtemps. Mais il le disait le soir
et, le matin, il se réveillait prisonnier! Il vient de se libérer d'un
gouvernement dans lequel il ne croyait plus. C'est un acte fort qui correspond
à ce que veulent beaucoup de Français: renouveler le paysage politique.
« (…) Comme nous, il ne veut pas que se reproduise en 2017 ce
qui a échoué en 2012 et que repassent les mêmes plats réchauffés, c'est-à-dire
tous ceux qui ont gouverné — ou essayé de gouverner — et échoué.
« (…) Macron, comme nous, veut une recomposition politique.
Il est au centre gauche, nous au centre droit, nous avons vocation à nous
parler.
« (…) Nous parlerons de la présidentielle et des
législatives, mais d'abord du projet. Il peut être porté par une candidature
UDI, par la sienne ou par d'autres. Nous en discuterons avec lui et avec nos
amis (…).»
On ne peut pas être plus clair.
La priorité de Lagarde est donc de se rapprocher de Macron
d’autant que dans le même entretien, il qualifie François Bayrou de «plat
réchauffé»…
Bien évidemment, il ne faut pas enlever la signification
tactique de ses propos.
Lagarde demande, en vain, à LR d’ouvrir des négociations
autour d’un programme présidentiel, d’un accord de gouvernement et de candidats
communs aux législatives avec une fin de non-recevoir de l’ensemble des
candidats à la primaire de la Droite qui ne veulent pas se commettre avec les
centristes avant le résultat de celle-ci même s’ils sollicitent fortement leurs
voix!
Dès lors, se rapprocher de Macron est tout autant la
reconnaissance d’une vraie proximité politique que d’une volonté de mettre la
pression sur LR.
Cependant, cette «macronmania» de l’UDI est loin d’être une
simple stratégie politicienne mais répond à une vision particulièrement
positive de l’ancien ministre de l’Economie par les militants et les électeurs
de la formation centriste depuis deux ans.
Ainsi, un sondage IFOP réalisé pour Europe montre que 80% des sympathisants de l’UDI
souhaitent qu’Emmanuel Macron se présente à la présidentielle alors que les
sympathisants du MoDem ne sont que 57% dans le même cas, derrière ceux de LR
qui sont 58% pour (comme 47% des Français).
60% des électeurs de François Bayrou en 2012 y sont
également favorables.
A noter que dans un sondage Elabe pour BFMTV, seuls 34% des
Français se déclarent favorables à une telle candidature, un écart de 13 points
avec celui de l’IFOP…
(Sondage IFOP réalisé les 30 et 31 août 2016 par internet
auprès d’un échantillon de 1004 personnes de plus de 18 ans représentatif de la
population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)
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