Bayrou, Macron, fini de rire?! |
«Je ne sais pas qui est Emmanuel Macron», prétendait encore
il y a quelques jours François Bayrou.
Et bien, enfin, il sait et il semble même qu’il a très
rapidement appris.
«Hologramme», «image virtuelle»,«Miroir aux alouettes»,
démarche «vide» qui «ne marchera pas», marionnette «des intérêts financiers et
autres» comparé à Dominique Strauss-Kahn, création médiatique, en particulier des
publications du groupe d’Arnaud Lagardère (Paris Match, notamment) dont les
reportages ressemblent à ceux réalisés sur Nicolas Sarkozy, ami du patron de
presse, François Bayrou s’est enfin lâché en public sur Emmanuel Macron.
«Sceptique, et c'est le mot le plus modéré» sur la démarche
de Macron, son attaque sur la proximité de ce dernier avec la finance est à la
fois claire et pleine de sous-entendus: «Les Français vont voir ce que cette
démarche signifie. Derrière cet hologramme, il y a une tentative des grand
intérêts financiers et autres» qui avait «échoué avec DSK» car il est clair que
c'est une opération de ce genre dont il s'agit, ça ne marchera pas et je
mènerai la bataille pour qu'il en soit ainsi».
On a même senti qu’il aurait voulu aller plus loin dans ses
propos mais qu’au dernier moment, il n’a pas osé franchir une certaine limite
même si ce qu’il a dit est particulièrement belliqueux et malveillant envers
Macron.
Jusqu’à présent, le président du Mouvement démocrate disait
tout le mal qu’il pensait de l’ancien ministre de l’Economie de François
Hollande en «privé» et en «apartés» aux journalistes comme il en a l’habitude.
Déjà, il y a quelques jours, la collaboratrice fidèle de
François Bayrou, Marielle de Sarnez, avait été envoyée au front pour mener une
attaque très brutale contre Emmanuel Macron.
Cependant, devant la montée en puissance de Macron qui vient
chasser sur ses terres, qui séduit, non seulement, beaucoup de leaders
centristes mais une grande majorité de militants et de sympathisants du Centre
et qui le distance sans aucune ambiguïté dans le dernier sondage présidentiel
TNS SOFRES pour Le Figaro entre sept et dix points (16%-20% contre 8%-9%),
surtout qui pourrait être le candidat de l’axe central capable de l’emporter,
sinon en 2017, en 2022, Bayrou se devait de réagir directement dans les médias.
Il l’a fait sur un ton passablement agressif sur BFMTV.
Et la charge a été lourde, sans nuance, énervée et
insultante pour Macron ramené à une simple créature des médias et des intérêts
financiers avec des sous-entendus que l’on pensait venus d’une autre époque sur
son allégeance au monde financier et une comparaison douteuse avec Nicolas
Sarkozy et, comme on l’a vu, avec Dominique Strauss-Kahn, deux personnes qui
ont eu affaire avec la justice récemment.
Le leader du MoDem, au mépris de la réalité, a même été
jusqu’à prétendre que les Français ne veulent pas de Macron, alors même que
tous les sondages disent exactement le contraire.
De même, comme tout vieux catholique dont les positions en
la matière sont souvent proches de l’extrême-gauche, il a fustigé ce mur de
l’argent dont Macron serait le représentant ultime, celui qui donnerait enfin
le pouvoir politique à la finance après plusieurs tentatives s'il était élu à
l'Elysée, faisant une analogie assez étrange en demandant une séparation du
politique et de la finance comme la France a réalisé, en 1905, la séparation de
l’église et de l’Etat…
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