Laurent Hénart a de la constance dans son positionnement
politique, chose rare ces derniers temps chez les centristes.
Ardent défenseur d’un candidat UDI, le président du Parti
radical, composante de la confédération centriste, a fortement souhaité que
Jean-Christophe Lagarde se présente.
Mais le président de l’UDI n’a pas osé franchir le pas pour
au moins deux raisons: des sondages catastrophiques (1% des intentions de vote)
et un parti complètement désuni où ses ennemis sont à l’affût pour le démolir à
la moindre occasion.
Il a donc décidé de peser sur l’élection présidentielle de l’extérieur
pour que le candidat LR reprenne nombre de propositions centristes et offre à l’UDI
un groupe parlementaire contre son soutien.
Bien entendu, Lagarde laisse planer un doute sur une
possible candidature si la Droite ne voulait pas d’une négociation mais
personne n’y croit.
Dès lors, les espoirs d’une candidature authentiquement centriste
repose sur les épaules de François Bayrou que Laurent Hénart est prêt à
soutenir si une union du Centre se réalise.
Problème: Bayrou a lié son sort à Juppé qui, pour l’instant,
est en tête des intentions de vote à la primaire de LR.
Si cela se confirme lors du scrutin de fin d’année, alors le
maire de Pau soutiendra celui de Bordeaux à la présidentielle.
Dans ce cas, il ne devrait pas y avoir de candidature
centriste en avril 2017.
Sauf si Emmanuel Macron décide de se présenter en
investissant cet espace, c’est-à-dire en n’étant pas le candidat officiel du PS.
Si c’est le cas, Laurent Hénart serait tenté de soutenir al
candidature de ce social-libéral assumé qui, s’il se dit de gauche, se
positionne clairement au centre de l’échiquier politique même s’il ne le dit
pas ouvertement et qui, en tout cas, comme Juppé, fait partie de cet axe
central qui regroupe gaullos-réformistes, sociaux-libéraux et libéraux sociaux.
Enfin, Laurent Hénart aurait, bien évidemment, rêvé d’une
candidature de Jean-Louis Borloo, l’arlésienne du Centre.
Mais l’ancien président fondateur de l’UDI a, de nouveau,
douché les espoirs de ses fans lors des rencontres des clubs Perspectives et
Réalités auxquelles il a assisté fin août, en déclarant être totalement
focalisé sur ses projets d’électrification de l’Afrique et pas du tout
intéressé par une candidature présidentielle.
La volonté de Laurent Hénart d’avoir une candidature UDI ou,
à défaut, centriste vient du départ du Parti radical de l’UMP (ex-LR) sous la
houlette de Borloo afin de créer un espace au centre-droit qui ne soit plus
sous la coupe de la Droite.
Cette décision, dans le cadre de la V° République, aurait du
aboutir logiquement à la présentation d’un candidat à la présidentielle, reine
des élections dans ce régime constitutionnel.
Cette absence à l’élection de 2017 est donc in échec
politique pour l’UDI mais aussi la fin d’un espoir auquel Hénart ne se résout
pas puisqu’il n’a pas décidé pour l’instant de soutenir un quelconque candidat
à la primaire de LR comme l’ont déjà fait nombre de membres de la formation
centriste.
La raison, il l’a donné de nombreuses fois: «Cette primaire
n’est pas celle de toute l’opposition mais celle du parti Les républicains.
Nous ne sommes pas impliqués dans ce processus. A défaut d’un pacte de
gouvernement et d’un accord électoral, nous restons libres de nos choix. Cette
primaire ne nous lie pas, ne nous engage pas.» (interview à Libération).
Alexandre Vatimbella
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