Si l’on écoute bien l’interview que François Bayrou a donné
le 9 août sur RTL, il n’y a plus aucun doute – si jamais il y en avait encore –
sur sa candidature à l’élection présidentielle au cas où Alain Juppé ne serait
pas présent.
Le leader du Mouvement démocrate n’avait sans doute pas
envie de se dévoiler autant que cela mais il a été pris dans la spirale des
questions qui lui étaient posées.
C’est tellement vrai que le transcription de l’interview sur
le site du MoDem a fort opportunément censuré les propos trop explicites de son
président…
Ainsi, depuis des mois, Bayrou déclare que si Juppé n’est
pas le candidat de LR, il «prendra ses responsabilités», expression qu’il
accompagne désormais, dans une sorte d’autocongratulation loin d’être innocente,
qu’en choisissant de soutenir le maire de Bordeaux il a renoncé de lui-même à
ses ambitions pour le bien du pays et la fidélité à un ami ce qui est rare chez
un homme politique de sa stature (présidentielle).
C’est ce qu’il a redit une nouvelle fois expliquant, comme à
son habitude, que «prendre ses responsabilités (…) cela veut dire que je
n’accepterai pas que l’on se trouve devant le choix Hollande-Sarkozy-Le Pen. Je
ne souhaite pas que les citoyens se retrouvent devant des bulletins de vote
dont ils savent très bien qu’ils seront une impasse».
Mais pressé de dire ce que cela signifiait clairement et
alors qu’il parvenait jusque là à n’en pas dire plus, il a ajouté cette phrase:
«Vous avez entendu ce que j’ai dit et je ne souhaite pas faire des annonces qui
soient hors-saison» (phrase qui n'a pas été retranscrite sur le site du MoDem...).
Traduction: «je serai candidat mais je ne veux pas l’annoncer
aujourd’hui».
Voilà bien une officialisation de candidature en bonne et
due forme et l’on n’a même pas besoin de lire entre les lignes pour la
comprendre!
Et qui, bien sûr, ravira ses soutiens.
Dans cette interview, il a, à nouveau, dessiné le portrait
du président de la république qui doit sortir selon lui des urnes en 2017 et
qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau: «C’est tout l’enjeu de ces
élections et j’espère qu’elles se dérouleront dans un climat constructif. Il y
a aujourd’hui une espèce de profond doute parmi les français sur ce que la
politique, la vie nationale et civique peuvent apporter au pays. Les gens n’y
croient plus. Pour qu’ils y croient à nouveau il faut des responsables
équilibrés ayant un projet qui puisse rassembler. (…) Ma détermination est que la France puisse sortir de la situation dans
laquelle elle se trouve grâce à des candidats équilibrés, estimables et
rassembleurs».
(…) J’ai dressé le portrait de la solution politique qu’il
convient – si l’on est responsable – de proposer au pays. Je n’accepterai pas
que l’on propose au pays uniquement des solutions dont je considère qu’elles
sont toutes des impasses. Ceci est une question très importante qu’il faut
traiter manière volontaire. (…)»
Alexandre Vatimbella
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