Or donc Nicolas Sarkozy vient d’annoncer sa candidature via…
la quatrième de couverture de son nouveau livre, «Tout pour la France»!
Au-delà de cette «nouveauté» ou plutôt cette bizarrerie pour
se déclarer candidat, le reste est bien traditionnel et peu engageant.
Ainsi, il déclare: «J'ai décidé d'être candidat à l'élection
présidentielle de 2017. La France exige qu'on lui donne tout. J'ai senti que
j'avais la force pour mener ce combat à un moment si tourmenté de notre
histoire».
Dont acte.
La première anomalie est, bien sûr, qu’il est d’abord
candidat à la primaire de LR avant, peut-être, de l’être à la présidentielle.
A moins qu’il soit certain de la remporter alors qu’il n’est
pas en tête dans les sondages ou qu’il fera fi du résultat du scrutin même s’il
affirme qu’il respectera toutes les règles de cette primaire.
La deuxième anomalie, c’est qu’il continue à appeler cette
dernière «de la Droite et du Centre» alors même qu’il n’y a que des candidats
de droite qui sont en lice et que les centristes ont refusé d’y participer.
Ce n’est évidemment pas anodin dans sa volonté d’apparaître
comme un unificateur de ces deux pensées politiques mais c’est mensonger.
Quoiqu’il en soit, ses priorités sont bien dans la ligne de
droite radicale qu’il s’est désormais fixé avec ces annonces de retours à
l’autorité contre le «chantage des minorités» et à l’identité, «notre premier
combat pour défendre notre mode de vie».
«Law and order» comme dirait un certain candidat républicain
à la présidentielle américaine, Donald Trump…
Pourquoi dit-il se présenter?
Pour faire face à la «défiance à l’égard de la parole
publique».
Voilà qui ne manque pas de piquant quand on se rappelle qu’il
en est un des principaux responsables et c’est une des raisons pour lesquelles d’ailleurs
les centristes ne doivent pas voter pour lui que ce soit lors de la primaire ou
lors du premier tour de la présidentielle, si jamais il était désigné candidat
de LR.
Malgré quelques groupies «centristes» comme François
Sauvadet ou Maurice Leroy, Nicolas Sarkozy n’a jamais été et ne sera jamais
«centro-compatible».
Il a même répété de multiples fois tout le mépris qu’il
avait pour les centristes.
En outre, sa vision et ses priorités politiques sont beaucoup
trop à droite.
Ainsi, ce n’est pas de l’autorité qu’il faut mais d’un vrai
leadership qui restaure la confiance et soit à même d’entraîner, dans la
sécurité, les énergies qui ne demandent qu’à s’exprimer si on leur donne l’opportunité
de le faire.
Or, pendant cinq ans, Nicolas Sarkozy n’a absolument pas été
un leader consensuel mais continuellement clivant.
Et ce n’est pas d’identité qui est le propre des sociétés
fermées qui ont peur de leur ombre dont nous avons besoin mais d’une démocratie
républicaine ouverte sûre de ses valeurs humanistes qui fonde son universalisme
et qui a foi en son avenir pour être une des gagnantes de la mondialisation.
Enfin, pour quelles raisons lui redonner les clés de la
France alors que son quinquennat a été un échec, voire un fiasco dans certains
domaines.
Et si les Français l’ont chassé du pouvoir sans avoir
beaucoup d’appétence pour François Hollande, c’est bien parce qu’ils ont senti
un homme dévoré par l’ambition personnelle et prêt à tout pour garder le
pouvoir mais qui n’a pas beaucoup fait pour eux.
Les quelques remarques positives qu’il a faites sur Trump
seraient là pour confirmer ce portrait peu amène pour les centristes.
Reste évidemment le cas d’urgence: si au deuxième tour de la
présidentielle Nicolas Sarkozy est opposé à Marine Le Pen, alors oui, les
centristes devront voter pour lui.
Mais pas avant.
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