Alberto Rivera (Ciudadanos) |
Alors que le Premier ministre Mariano Rajoy (Parti
populaire, droite) va commencer dès aujourd’hui des négociations pour tenter enfin
de former un gouvernement, le leader du parti centriste, Ciudadanos, Alberto
Rivera, a indiqué qu’il était prêt à faire partie d’une coalition si celle-ci
comprenait, outre le PP et sa propre formation, le PSOE (socialiste).
Car, depuis les dernières législatives de juin où aucun
parti n’a pu obtenir de prêt ou de loin la majorité absolue (le PP est arrivé
en tête avec 132 députés là où il en faut 176 pour former un gouvernement), la
situation politique demeure aussi bloquée qu’avant ces élections qui,
elles-mêmes, avaient été provoquées par le blocage issu des élections de
décembre 2015.
L’ouverture d’Alberto Rivera est un grand pas fait par les
centristes qui, jusque là, acceptaient uniquement de s’abstenir lors du vote de
confiance à la chambre des députés, les Cortès, pour permettre un gouvernement
minoritaire de droite de s’installer au pouvoir.
En effet, Ciudadanos ne voulait absolument pas diriger l’Espagne
avec un parti qu’il estime largement corrompu et qui traîne derrière lui nombre
de scandales financiers.
Néanmoins, afin d’éviter une grave crise constitutionnelle
qui pourrait aboutir à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-gauche avec Podemos,
Rivera a décidé de jouer la carte de la responsabilité.
Pour autant, le leader du PSOE, Pedro Sanchez, est toujours
hostile à une coalition avec le PP.
Pour tenter de trouver une issue à cette crise politique, le
PP a décidé d’engager des négociations à partir d’un texte qui comprend 125
points et qui pourrait servir de programme commun aux trois partis.
Il s’appuie sur la défense de l’unité de l’Espagne et la
défense de l’ordre constitutionnel ainsi que sur le fait que le Parti populaire,
Ciudadanos et le Parti socialiste sont tous trois «réformistes et modérés»
selon le document.
Celui-ci reprend également leurs positions sur de grands
thèmes en les comparant afin de démontrer qu’il peut y avoir nombre de
consensus qui permettraient d’aboutir à un pacte de gouvernement.
Rien n’indique cependant que cette offre sera acceptable pour
le PSOE dont une des demandes a toujours été que Mariano Rajoy ne soit pas le
prochain premier ministre, ce que le PP a toujours refusé.
Cette demande était également défendue par Ciudadanos jusqu’à
maintenant.
Si aucun accord ne pouvait être trouvé, le roi d’Espagne confierait
ensuite à Pedro Sanchez la mission de former un gouvernement puis au leader de
Podemos, Pablo Iglesias, puis, enfin à Alberto Rivera avant éventuellement de
convoquer de nouvelles législatives.
Mais le temps presse pour l’Espagne puisque,
constitutionnellement, le gouvernement en place ne peut qu’expédier les
affaires courantes alors qu’il va falloir adopter un budget en septembre et que
l’Union européenne a demandé officiellement au pays de réduire son déficit
public.
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