Mariano Rajoy & Alberto Rivera |
Il se pourrait bien que le parti centriste Ciudadanos
s’allie avec le parti de droite, le Parti Populaire (PP), pour former une
coalition afin de gouverner l’Espagne sans que l’on sache encore si les
centristes soutiendraient un gouvernement de droite ou participeraient
directement au pouvoir.
En tout cas, depuis que le premier ministre Mariano Rajoy a
accepté, après l’avoir refusé dans un premier temps, de faire adopter par le PP
les conditions d’une ouverture des négociations posées par Alberto Rivera, le
leader de Ciudadanos, cette éventualité s’est renforcée.
Ainsi, ce dernier a, lors d’une conférence, indiqué que Rajoy
avait accepté de signer le pacte de lutte contre la corruption qu’a élaboré
Ciudadanos.
Il s’agit en fait d’un programme en six points qui va
obliger le PP a s’attaquer réellement au problème de la corruption qui gangrène
le parti depuis de nombreuses années, qui l’a décrédibilisé aux yeux de très
nombreux espagnols et qui empêche jusqu’à présent la mise en place d’une
coalition d’autant que Rivera en a fait son cheval de bataille, ce qui lui a
permis de faire de Ciudadanos la quatrième formation du pays.
Ce pacte prévoit l’expulsion du parti de tout élu mis en
examen pour corruption politique, l’interdiction d’accorder des grâces aux
personnes corrompues, l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur
les accusations de financement illégal du PP, la suppression du privilège de
juridiction des députés, la limitation à deux du nombre de mandats et une
nouvelle loi électorale imposant des listes ouvertes et renforçant la
proportionnalité.
Par ailleurs, Mariano Rajoy a répondu favorablement à la
demande de Rivera de fixer une date pour le débat parlementaire qui décidera de
son investiture.
Celui-ci aura lieu le 30 août.
«Les deux conditions sont remplies pour négocier» a ainsi
affirmé le leader centriste.
De son côté, le premier ministre sortant a expliqué qu’«une
étape décisive vers la formation d’un
gouvernement, permettant d’éviter de nouvelles élections» avait été franchi.
Bien entendu, il ne faut pas oublier qu’un accord entre le
Parti populaire et Ciudadanos ne résoudra pas le problème de la constitution
d’un gouvernement puisque les deux formations n’ont pas la majorité à la
chambre des députés.
Il va donc falloir pour gouverner convaincre six députés de
rejoindre la coalition ou onze d’entre eux de s’abstenir lors du vote
d’investiture à défaut de pouvoir passer un accord avec le Parti socialiste qui
l’exclut même si des voix à l’intérieur de ce dernier demande une abstention
lors du vote d’investiture afin de débloquer la situation politique.
Car, si un gouvernement doit obtenir au premier tour de
scrutin la majorité absolue des voix pour être investi, c’est-à-dire d’un
soutien politique majoritaire des députés, il n’a besoin que d’une majorité
qualifiée au second tour, c’est-à-dire d’obtenir plus de voix pour que contre.
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