vendredi 19 août 2016

Actualités du Centre. Espagne – Le Centre et la Droite proche d’un accord?

Mariano Rajoy & Alberto Rivera
Il se pourrait bien que le parti centriste Ciudadanos s’allie avec le parti de droite, le Parti Populaire (PP), pour former une coalition afin de gouverner l’Espagne sans que l’on sache encore si les centristes soutiendraient un gouvernement de droite ou participeraient directement au pouvoir.
En tout cas, depuis que le premier ministre Mariano Rajoy a accepté, après l’avoir refusé dans un premier temps, de faire adopter par le PP les conditions d’une ouverture des négociations posées par Alberto Rivera, le leader de Ciudadanos, cette éventualité s’est renforcée.
Ainsi, ce dernier a, lors d’une conférence, indiqué que Rajoy avait accepté de signer le pacte de lutte contre la corruption qu’a élaboré Ciudadanos.
Il s’agit en fait d’un programme en six points qui va obliger le PP a s’attaquer réellement au problème de la corruption qui gangrène le parti depuis de nombreuses années, qui l’a décrédibilisé aux yeux de très nombreux espagnols et qui empêche jusqu’à présent la mise en place d’une coalition d’autant que Rivera en a fait son cheval de bataille, ce qui lui a permis de faire de Ciudadanos la quatrième formation du pays.
Ce pacte prévoit l’expulsion du parti de tout élu mis en examen pour corruption politique, l’interdiction d’accorder des grâces aux personnes corrompues, l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les accusations de financement illégal du PP, la suppression du privilège de juridiction des députés, la limitation à deux du nombre de mandats et une nouvelle loi électorale imposant des listes ouvertes et renforçant la proportionnalité.
Par ailleurs, Mariano Rajoy a répondu favorablement à la demande de Rivera de fixer une date pour le débat parlementaire qui décidera de son investiture.
Celui-ci aura lieu le 30 août.
«Les deux conditions sont remplies pour négocier» a ainsi affirmé le leader centriste.
De son côté, le premier ministre sortant a expliqué qu’«une étape décisive vers la  formation d’un gouvernement, permettant d’éviter de nouvelles élections» avait été franchi.
Bien entendu, il ne faut pas oublier qu’un accord entre le Parti populaire et Ciudadanos ne résoudra pas le problème de la constitution d’un gouvernement puisque les deux formations n’ont pas la majorité à la chambre des députés.
Il va donc falloir pour gouverner convaincre six députés de rejoindre la coalition ou onze d’entre eux de s’abstenir lors du vote d’investiture à défaut de pouvoir passer un accord avec le Parti socialiste qui l’exclut même si des voix à l’intérieur de ce dernier demande une abstention lors du vote d’investiture afin de débloquer la situation politique.
Car, si un gouvernement doit obtenir au premier tour de scrutin la majorité absolue des voix pour être investi, c’est-à-dire d’un soutien politique majoritaire des députés, il n’a besoin que d’une majorité qualifiée au second tour, c’est-à-dire d’obtenir plus de voix pour que contre.



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