Les conventions des deux grands partis américains viennent
de se dérouler, l’une après l’autre.
Elles ont intronisé leurs candidats qui avaient remporté
sans contestation possible leurs primaires, Donald Trump du côté républicain à
Cleveland, Hillary Clinton du côté démocrate à Philadelphie.
La bataille électorale mettra donc aux prises un populiste
démagogue soutenu par la droite radicale pour une grande part et une centriste
qui a fait alliance avec une grande partie de la gauche démocratique.
Dans un autre temps, on aurait pu dire, «que le meilleur
gagne».
Mais nous ne sommes pas face à n’importe quelle élection.
Nous sommes dans le cas de figure, sondages à l’appui, où
les Etats-Unis pourraient avoir à leur tête, le 8 novembre prochain, un des
pires hommes politiques de ce XXI° siècle, Donald Trump.
Ceux qui le comparent avec l’acteur de série B Ronald Reagan
devenu président avec un discours parfois populiste se trompent.
Reagan était un danger potentiel par certaines de ses prises
de position mais il n’était pas, comme Trump, un homme inculte, un homme ignare
des problèmes de son pays et de la situation du monde, un homme qui ment, un
homme qui triche, un homme prêt à s’allier avec les pires ennemis de son pays
pour l’emporter, un homme qui ne défendrait pas ses alliés s’ils étaient
attaqués, un homme qui se dit prêt à aller frapper ses adversaires politiques, un
homme qui insulte la terre entière – opposants, étrangers, femmes, minorités
ethniques, etc. – sauf lui-même, un homme qui voit son pays comme une grande
scène médiatique pour se vendre et vendre ses produits avant de penser à le
gouverner pour le bien de tous, un homme imprévisible qui aura la force
nucléaire la plus destructrice et l’armée la plus forte du monde.
Et l’on pourrait continuer cette liste effrayante où l’on
doit ajouter tout ce que l’Amérique possède comme personnages douteux, haineux
et arrivistes que Trump charrie avec lui, comme les politiciens Newt Gingrich,
Chris Christie, Rudolph Giuliani et d’autres, comme ces supporters qui, tous
les jours devant les caméras des chaînes d’information en continu, veulent
mettre Clinton en prison, voire la tuer, qui se proposent d’en découdre
violemment avec tous ceux qui ne vénèrent pas leur chef et souhaitent expulser
tous les latinos du pays ainsi que tous les musulmans.
Car Trump a réussi à réveiller les plus bas instincts d’une
partie de la population, il a libéré la parole de tous ces gens irrespectueux
et hargneux qui n’attendent qu’un signal pour s’en prendre à tous les boucs
émissaires qu’on leur présente.
Quand Reagan voyait l’Amérique en rose, Trump la voit du
noir de la haine et de l’intolérance.
Sans oublier que Reagan était devenu un politique de longue
date et avait dirigé le plus grand Etat des Etats-Unis, la Californie, il
connaissait le boulot avant de rejoindre Washington alors que Trump n’a jamais
rien fait en la matière.
Enfin, Reagan était beaucoup plus pragmatique que certains
le craignaient alors.
Ce qui est en jeu avec la possible victoire du promoteur
newyorkais, c’est l’avenir de la démocratie aux Etats-Unis mais aussi dans le
monde, c’est la paix et ce sont les valeurs humanistes.
Ce n’est évidemment pas écrit d’avance mais c’est un risque
bien réel qui existe et qu’il ne faut pas prendre.
C’est la raison pour laquelle, la question primordiale lors
de cette élection n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est d’empêcher
absolument l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Bien sûr, Hillary Clinton est compétente, présente un
programme qui tient la route, possède l’expérience pour être la première
présidente des Etats-Unis et elle a raison de déclarer qu’elle pense d’abord à
l’avenir de son pays qu’elle voit radieux pendant que Trump ne rêve que d’un
retour en arrière où les «blancs» régnaient littéralement en maître, en
dépeignant les Etats-Unis actuels, première puissance de la planète faut-il le
rappeler, comme l’endroit… le plus horrible sur terre!
Cependant, l’enjeu du 8 novembre, malheureusement, dépasse
les simples oppositions partisanes dans une démocratie comme ce fut le cas lors
des élections précédentes.
Ici, c’est le «tout sauf Trump» qui est l’impératif
catégorique.
Et, bien entendu, cela implique pour les Américains de voter
pour Hillary Clinton, qu’ils soient démocrates, républicains, independents,
libertariens ou écologistes, qu’ils soient de droite, de gauche ou du Centre,
voire «ailleurs».
Oui, la question pour tout défenseur intransigeant et
responsable de la démocratie républicaine et de ses valeurs humanistes, n’est
pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est de faire barrage à Donald Trump.
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