Reprenant une dépêche du bureau français de l’agence de
presse britannique Reuters, nombre de médias français ont titré que grâce à ses
propos inqualalifiables après la tuerie d’Orlando, Donald Trump était en hausse
dans les sondages.
Or, c’est tout le contraire!
Tous les sondages réalisés après les attaques haineuses et
mensongères du promoteur immobilier newyorkais ont montré un trou d’air parfois
très important dans la vision qu’ont de lui les Américains.
Il a atteint ainsi son plus bas niveau en ayant 70% d’opinion
négatives à son encontre.
En outre, dans tous les sondages pour la présidentielle qui
sont compilés par plusieurs sites et réalisés après Orlando, il est battu par la centriste Hillary
Clinton.
Et dans la quasi-totalité, l’écart s’est accentué (entre
cinq et douze points d’écart, soit beaucoup plus que précédemment) depuis ses
propos racistes contre un juge dont les parents sont d’origine mexicaine,
surtout depuis ses réactions condamnées par l’ensemble de la classe politique,
républicains compris, où haine et mensonge se mélangent, après l’attentat
terroriste de la boite gay, the Pulse, en Floride le 11 juin dernier.
Ainsi, pour Bloomberg, Clinton a maintenant douze points d’avance
sur Trump (49%-37%), pour Ispos, elle en a entre neuf et dix avec un candidat
libertarien présent le 8 novembre (41%-32% / 39%-29%-6%) pour CBS elle en a
entre six et sept avec un candidat libertarien (43%-37% / 39%-32%-11%).
Même l’institut Rasmussen dont les résultats ont
généralement un biais en faveur des candidats républicains donne maintenant
cinq points d’avance à Hillary Clinton (44%-39%).
Alors, comment des médias qui se disent sérieux ont pu
reprendre une information d’une agence dite sérieuse sur un écart qui baisse
alors qu’en réalité il a augmenté?
Reuters, l’agence en question, travaille avec l’institut de
sondage Ipsos pour la présidentielle du 8 novembre.
Ensemble, ils publient un sondage hebdomadaire.
La dernière vague de celui-ci réalisée du 11 au 15 juin
donne, comme on l’a vu Hillary Clinton gagnante avec neuf ou dix points de plus
que Donald Trump.
Mais Ipsos et Reuters publient aussi un état de l’opinion au
quotidien.
Cette mesure donne parfois des résultats pour le moins
bizarre et souvent en contradiction avec les sondages – d’ailleurs, aucun média
ne le reprend ou n’en fait généralement état –, dont, dans une de sa dernière
livraison du 17 juin, un léger resserrement entre Clinton et Trump mais avec la
centriste nettement en avance sur le populiste démagogue (plus de dix points).
Mais quel que soit la véracité de cet état quotidien de l’opinion,
on ne peut s’en prévaloir pour montrer une tendance que tous les autres
sondages contredisent.
De plus, rien ne permet de prétendre que Donald Trump
remonterait dans les sondages grâce à ses postures depuis le massacre d’Orlando,
au contraire.
Car si les Américains sont un peu plus nombreux à vouloir
une interdiction d’entrée des musulmans aux Etats-Unis, mesure portée par Trump,
ils sont nettement plus nombreux que d’habitude à vouloir des mesures
restrictives sur le port d’arme et ces dernières sont portées par Hillary
Clinton…
Bien entendu, rien ne dit que dans les jours, les semaines
ou les mois qui viennent, l’opinion publique ne changera pas d’avis et se
rapprochera des thèses de Trump.
Mais, pour l’instant, ce n’est pas le cas et, même si les
sondages sont souvent critiquables dans leurs résultats, les chiffres eux sont
ce qu’ils sont et on ne peut leur faire dire le contraire de ce qu’ils disent,
surtout quand on est journaliste.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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