Ainsi que l’ont indiqué les derniers sondages sur l’élection
présidentielle, la nouvelle vague de l’enquête de l’IFOP pour Paris Match et
Sud radio confirme une baisse dans les intentions de vote en faveur de François
Bayrou.
Alors que le centriste espérait se rapprocher de la
troisième place pour ensuite être capable d’être dans les deux premiers, le
voilà maintenant à la cinquième, devancé dans tous les cas de figure par
Jean-Luc Mélenchon.
Lui qui était monté jusqu’à 15% dans ce sondage (voire jusqu’à
16% dans d’autres), le voilà désormais entre 12% et 12,5% selon les
configurations.
- Avec Nicolas Sarkozy comme candidat de LR, le président du
MoDem obtient 12,5% (contre 14% en mai soit -1,5 point), se classant en
cinquième position derrière Marine Le Pen (28%), Nicolas Sarkozy (22%),
François Hollande (15%) et Jean-Luc Mélenchon (13%) qui, désormais le devance
également.
Dans ce cas de figure, si 86% des sympathisants du MoDem
voteraient pour leur président, ils ne sont que 31% des sympathisants de l’UDI
à le faire, 41% choisissant Nicolas Sarkozy et 14% Marine Le Pen.
- Avec François Fillon comme candidat LR, il est à 12%
(comme en mai), se classant également en cinquième position, derrière Marine Le
Pen (30%), François Fillon (18%), Nicolas Sarkozy (15%) et Jean-Luc Mélenchon
(13,5%).
Dans ce cas de figure, seuls 28% des sympathisants de l’UDI
voteraient Bayrou et 64% pour Fillon.
- Avec Bruno Le Maire comme candidat de LR, il obtient 12,5%
(-0,5 point par rapport à mai), toujours en cinquième position derrière Marine
Le Pen (30,5%), Bruno Le Maire (17%), François Hollande (16%) et Jean-Luc
Mélenchon (14%).
Dans ce cas de figure, 13% des sympathisants MoDem
voteraient pour Bruno Le Maire (76% pour Bayrou) ainsi que 58% des
sympathisants de l’UDI (27% pour Bayrou).
De son côté, Alain Juppé demeure nettement en tête des
intentions de vote au premier tour avec 35% (avec le vote de 77% des sympathisants
du MoDem et 89% de ceux de l’UDI), ce qui représente une perte de deux points
par rapport à mai.
Dans le cas où Emmanuel Macron se présenterait, il
obtiendrait 12% des intentions de vote (dont ceux de 14% des sympathisants de l’UDI
et 16% de ceux du MoDem), en baisse de quatre points par rapport au dernier
sondage IFOP qui l’avait testé (en avril), à égalité avec Jean-Luc Mélenchon et
loin derrière Alain Juppé à 33%.
De manière très étrange les quatre points qu’il a perdu
vont, pour 2,5 d’entre eux, à Marine Le Pen (et 1 à Arnaud Montebourg).
A noter que l’IFOP a posé une question sur tous les
candidats déclarés (avec comme représentant de LR, Nicolas Sarkozy et non Alain
Juppé) pour savoir qui était prêt à voter pour eux indépendamment de savoir s’ils
se maintiendront ou s’ils auront le nombre de signatures nécessaires pour se
présenter.
Dans ce cadre, 11% déclarent qu’ils voteraient pour François
Bayrou alors qu’ils sont 1% à le faire pour l’ancienne membre de l’UDI, Rama
Yade (avec 3% des votes des sympathisants de l’UDI), et 0,5% pour l’ancien
membre du Mouvement démocrate, Jean Lassalle (dont 1% des votes des
sympathisants du MoDem mais 7% de ceux de l’UDI!).
Enfin, pour le second tour, tous les candidats LR l’emporteraient
assez facilement devant Marine Le Pen avec des électeurs centristes qui
voteraient massivement pour eux, même si 10% des sympathisants du MoDem – score
malgré tout élevé – préfèrerait mettre un bulletin en faveur de Marine Le Pen
si elle était opposée à Nicolas Sarkozy.
Ce qui est inquiétant pour les candidats de LR, c’est que
les électeurs de droite voteraient majoritairement pour Marine Le Pen en cas de
duel avec Bruno Le Maire et François Fillon alors qu’ils se partageraient à
50/50 en cas de duel avec Alain Juppé.
Seul Nicolas Sarkozy aurait un vote majoritaire des
électeurs de droite (51%-49%) mais qui entre dans les marges d’erreur.
On peut ainsi dire que si le candidat LR, au second tour, l’emportera
sur la candidate du FN, c’est grâce aux électeurs centristes mais aussi et
peut-être surtout grâce aux électeurs de gauche.
(Sondage IFOP réalisé du 14 au 17 juin 2016 par internet
auprès d’un échantillon de 1858 personnes de plus de 18 ans représentatif de la
population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)
Alexandre Vatimbella
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