Or donc, la CGT du livre, c’est-à-dire la branche du
syndicat gaucho-communiste qui regroupe les militants qui travaillent à la confection
technique de la presse, vient d’empêcher la parution de tous les quotidiens,
hormis l’Humanité – organe du Parti communiste! –, parce que ceux-ci avaient
refusé le chantage qui était, pour être dans les kiosques, de diffuser dans
leurs colonnes un tract in-extenso contre la loi El-Khomri sur la réforme du
code du travail…
Cet acte d’une extrême gravité est une attaque scandaleuse
contre la liberté de la presse, c’est-à-dire contre la démocratie.
Il révèle, non seulement, les pratiques de voyous que tout
journaliste connait de la part de ce syndicat depuis des décennies, mais ce qu’est
réellement la CGT, une organisation aux relents de stalinisme qui ne s’embarrasse
pas des droits fondamentaux des citoyens, la liberté d’expression qu’elle tente
de phagocyter à son profit.
Bien sûr, son action est heureusement limitée aujourd’hui
grâce aux médias audiovisuels et à internet qui permettent une diffusion de l’information
et des opinions.
Mais elle est emblématique de la «philosophie» de ce
syndicat ultra-minoritaire chez les salariés français, et donc ne les
représentant ni de près, ni de loin, de vouloir bloquer totalement le pays et s’auto-introniser
défenseur d’une population qui ne lui a rien demandé et surtout pas de s’attaquer
à la démocratie.
Les centristes, en tant que soutiens indéfectibles à la
démocratie républicaine, représentative et libérale et à ses valeurs dont la
Liberté avec un grand L, ne peuvent que condamner sans la moindre hésitation
les agissements de ces ennemis de cette même Liberté.
Les patrons de presse ont eu raison de dénoncer cette prise
en otage d’une extrême-gauche qui rêve de déstabiliser le pays et de créer les
conditions d’un mouvement populiste et démagogique tels Syriza et Podémos qu’elle
contrôlerait en sous-main comme avec Nuit debout afin de répandre le désordre
propice à une attaque frontale de la démocratie républicaine.
C’est avec ces gens, par ailleurs, que certains élus
centristes se proposent de voter une motion de censure contre le gouvernement
parce qu’il essaye de réformer le droit du travail.
Il est tant qu’ils se ressaisissent.
Quand aux journalistes de l’Humanité qui ont décidé de céder
au diktat de la CGT, nous leur donnons à méditer ce passage du premier éditorial
de Jean Jaurès, le fondateur du quotidien:
«La grande cause socialiste et prolétarienne n’a besoin ni
du mensonge, ni du demi-mensonge, ni des informations tendancieuses, ni des
nouvelles forcées ou tronquées, ni des procédés obliques ou calomnieux. Elle
n’a besoin ni qu’on diminue ou rabaisse injustement les adversaires, ni qu’on
mutile les faits. Il n’y a que les classes en décadence qui ont peur de toute
la vérité.»
Ainsi que cette hymne à la liberté de pensée que leurs amis
de la CGT ont bafoué:
«Ce qu’il faut sauvegarder avant tout, ce qui est le bien
inestimable conquis par l’homme à travers tous les préjugés, toutes les
souffrances et tous les combats, c’est cette idée qu’il n’y a pas de vérité
sacrée, c’est-à-dire interdite à la pleine investigation de l’homme; c’est
cette idée que ce qu’il y a de plus grand dans le monde, c’est la liberté
souveraine de l’esprit; c’est cette idée qu’aucune puissance ou intérieure ou
extérieure, aucun pouvoir et aucun dogme ne doit limiter le perpétuel effort et
la perpétuelle recherche de la raison humaine; cette idée que l’humanité dans
l’univers est une grande commission d’enquête dont aucune intervention gouvernementale,
aucune intrigue céleste ou terrestre ne doit jamais restreindre ou fausser les
opérations; cette idée que toute vérité qui ne vient pas de nous est un
mensonge; que, jusque dans les adhésions que nous donnons, notre sens critique
doit rester toujours en éveil et qu’une révolte secrète doit se mêler à toutes
nos affirmations et à toutes nos pensées; que si l’idée même de Dieu prenait
une forme palpable, si Dieu lui-même se dressait, visible, sur les multitudes,
le premier devoir de l’homme serait de refuser l’obéissance et de le traiter
comme l’égal avec qui l’on discute, mais non comme le maître que l’on subit.»
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