Béji Caïd Essebsi & Moshen Marzouk |
La création d’un nouveau parti centriste laïc opposé à tout
accord avec les islamistes, Harakat Machroû Tounes (et de son groupe
parlementaire Al-Horra), issu de l’éclatement du parti au pouvoir Nidaa Tounes
(du président de la république Béji Caïd Essebsi) qui dirige le pays dans une
coalition avec les islamistes d’Ennahdha, pourrait aboutir à une recomposition
politique en Tunisie.
Ainsi, on devrait assister à la formation d’un nouveau
groupe parlementaire à l’Assemblée des représentants du peuple, qui regroupera
tous les députés centristes (au sens laïc puisque Ennahdha se revendique d’un «centrisme»
qui serait entre la laïcité et la religion).
Car le courant centriste, morcelé, doit s’allier pour peser.
Cette union entre les centristes a été annoncée par la
députée Rim Mahjoub du parti Afek Tounes.
A l’heure actuelle, au centre de l’échiquier politique, Nidaa
Tounes compte 56 députés, Al-Horra, 28, l'Union patriotique libre, 14, Afek
Tounes, 8.
Mais le groupe parlementaire ne devrait pas compter d’élus
de Nidaa Tounes.
De son côté, Ennahdha compte 69 députés.
Rappelons qu’Harakat Machroû Tounes a été créé par Mohsen
Marzouk, ancien secrétaire général de Nidaa Tounes.
Sa plateforme est fondée sur «la pensée moderniste» d’Habib
Bourguiba, l’ancien chef de l’Etat et père de l’indépendance du pays avec,
notamment, une séparation entre la politique et la religion.
De son côté, Nidaa Tounes est une formation hétéroclite née
en 2012 et composée aussi bien de personnalités de gauche et de centre droit
que d'anciens dignitaires du régime autoritaire de Ben Ali.
Si elle se réclame, elle aussi, du Centrisme – son leader, Hafedh Caïd
Essebsi, se définit comme un «libéral social»
– elle a pourtant accepté de gouverner avec les islamistes alors
que toute sa campagne électorale avait été basée sur leur renvoi.
D’où d’ailleurs, la scission et la création d’Harakat
Machroû Tounes et d’Al-Horra.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.