Lagarde, Borloo et Morin |
Or donc si les militants de l’UDI choisissent
démocratiquement qu’il y aura un candidat du parti à la prochaine
présidentielle, non seulement Hervé Morin et ses amis de la formation qu’il
dirige, le Nouveau centre, ne respecteront pas leur volonté mais ils quitteront
la confédération centriste dont ils sont une des composantes, comme ils l’ont
dit et redit samedi 5 mars lors de leur congrès à Vendôme.
En gros, «votez bien ou vous en paierez les conséquences».
Que voilà un comportement respectueux et responsable que se doit d’avoir des centristes qui se disent démocrates!
En gros, «votez bien ou vous en paierez les conséquences».
Que voilà un comportement respectueux et responsable que se doit d’avoir des centristes qui se disent démocrates!
Cette menace portée avant tout par Hervé Morin est très
grave pour un leader qui affirme se battre pour une démocratie républicaine
mais qui tourne le dos à tous les principes et les valeurs de celle-ci si les
résultats d’une consultation populaire ne lui conviennent pas.
Ça en dit long évidemment sur l’état de l’UDI et de
l’ambiance qui y règne.
Mais aussi sur la personnalité d’Hervé Morin qui est dans
une fuite en avant qu’il ne contrôle déjà plus depuis longtemps.
Lieutenant fidèle de François Bayrou, il le quitta en 2007
avec moult déclarations fracassantes pour rejoindre un Nicolas Sarkozy qu’il
portait aux nues avant d’écrire un livre à charge contre l’ancien président de
la république après avoir été renvoyé comme un malpropre du gouvernement où il
brilla par son absence de réels pouvoirs.
Candidat à la présidentielle de 2012, il dut se retirer de
la compétition, non pas parce qu’il plafonnait entre 1 et 2% des intentions de
vote, ce qui aurait été un motif valable pour le faire, mais parce qu’il
n’était pas capable de réunir 500 signatures d’élus pour se présenter,
«exploit» que même l’obscure Jacques Cheminade réalisa…
Décrédibilisé et ridiculisé par cette fausse-vraie
candidature, il est obligé, après les présidentielles et l’état lamentable du
Centre, de rallier l’UDI formée par ses ennemis intimes Jean-Louis Borloo, qui
a des mots très durs envers lui, et Jean-Christophe Lagarde, qui lui reproche
ses fausses promesses envers lui, sous la menace d’un départ massif des élus et
de militants du Nouveau centre.
Une fois à l’UDI, il ne parviendra jamais à faire croire
qu’il s’est intégré et qu’il veut le succès de la confédération.
Il se rabiboche même avec François Bayrou, espérant le
mettre dans les pattes de Borloo et Lagarde pour contrecarrer leurs ambitions.
Un Bayrou qui n’a jamais eu une grande admiration pour lui.
Surtout, après le départ de Borloo, il se présente à la
présidence de la formation centriste mais est battu sans conteste par Lagarde,
lui qui était sûr de l’emporter.
Nouvelle désillusion mais aussi nouvelle gifle.
Commence alors une guérilla de tous les instants, de la
contestation du scrutin à la diffusion de rumeurs sur l’honnêteté de son rival
en passant par des prises de position toujours ou presque contraire à celles de
la direction de l’UDI.
Les derniers développements de son comportement ne peuvent se
comprendre qu’à partir de ce parcours chaotique et d’une soif de revanche qui
s’est encore manifestée au congrès du Nouveau centre.
De même que sa volonté d’enterrer définitivement l’UDI
puisque le but déclaré du Nouveau centre est désormais de créer «un grand parti
central de la modernité et de la rénovation» qui ne se nommera certainement pas
Union des démocrates indépendants…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
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