Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde |
Par une phrase alambiquée dans une interview au Monde,
Jean-Christophe Lagarde vient officiellement de se prononcer en faveur de la
primaire de la Droite et du Centre.
A la question «Serez-vous candidat à la présidentielle si
les adhérents de l’UDI s’opposent à une participation à la primaire?», il
répond que «Si c’est le cas du fait du refus d’un accord de la part de LR,
l’UDI devra préparer son projet présidentiel et législatif. Les militants
choisiront ensuite comment le porter devant les Français et par qui».
Décryptage: ce sera parce que LR refuse un accord que l’UDI
demande sans relâche pour les présidentielles qu’alors, éventuellement, il
pourrait y avoir un candidat indépendant du parti à la présidentielle.
Et, un peu avant, à la question, «Quelles sont vos
conditions pour que l’UDI participe à la primaire de la droite?», il ne répond
pas «Il faut attendre de savoir ce que veulent nos militants qui vont voter
bientôt pour ou contre une candidature indépendante de l’UDI» mais «Nous avons
conclu des accords aux municipales, départementales et régionales qui nous ont
permis de gagner ensemble. Nous souhaiterions un accord pour une alternance
nationale».
Bon, donc, il n’y aura pas de candidat UDI en 2017, même si
les militants votent pour qu’il y en ait un.
Voilà donc un rétropédalage complet de monsieur Lagarde qui
avait fait sa campagne pour être élu président de l’UDI sur le thème, en
particulier, de cette candidature.
Mais le plus désespérant dans cette interview n’est pas
cette renonciation, ni même qu’elle soit formulée de telle façon que personne
ne comprenne réellement ce que le président de l’UDI veuille dire.
C’est plutôt le ton pleurnichard qui en émane, d’un
centriste qui quémande en vain un accord avec LR pour soutirer le plus de
députés possibles lors des législatives qui suivront la présidentielle ainsi
que le plus de postes de ministres en souhaitant que cela se fasse le plus vite
possible avant que la Droite ne réalise enfin que l’UDI va sans doute imploser
et qu’elle ne représente pas grand-chose électoralement parlant.
Et Jean-Christophe Lagarde de se plaindre du méchant président
de LR qui ne daigne même pas répondre pas à ses courriers tout en affirmant qu’il
est libre 24 heures sur 24 pour aller le voir, dès qu’il le voudra: «J’ai écrit
il y a un mois et demi à Nicolas Sarkozy. A ce jour, je n’ai toujours pas de
réponse. Nous resterons disponibles pour un accord jusqu’au dernier moment».
Et de se plaindre encore: «LR dit matin, midi et soir qu’il
veut une primaire de la Droite et du Centre, mais semble refuser de construire
une coalition d’alternance avec les centristes».
La vraie raison d’un accord en bonne et due forme se trouve
dans cette affirmation qui montre toute la faiblesse de l’UDI: «Sans un tel
accord, nous ne serions pas écoutés, comme du temps où l’UMP décidait seule».
Oui, c’est sans doute triste pour les militants UDI qui
pensaient qu’ils allaient construire un parti centriste fort et, surtout,
indépendant, qui ne serait pas à jouer les marchands de tapis et les épiciers
pour exister face à LR.
Mais Jean-Christophe Lagarde n’a pas (plus) grand-chose à
offrir.
La plupart des leaders de l’UDI ont déjà exprimé leur
volonté que le parti participe à la primaire et fasse un accord avec la Droite.
Nombre d’entre eux ont déjà pris fait et cause pour un des
candidats de LR à cette primaire.
Tous les jours, Hervé Morin détruire avec une masse les
fondations en carton de l’UDI et attend son effondrement avec jubilation.
Du coup, Lagarde veut éviter d’être un président croupion,
sans pouvoir, obligé d’obéir à ses adversaires faute d’avoir les troupes
nécessaires pour résister.
D’où ce ton pleurnichard.
Et cette évidence: c’est Sarkozy qui peut sauver le soldat
Lagarde…
Alexandre Vatimbella
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