Si Alain Juppé n’était pas le candidat de LR à la
présidentielle, François Bayrou obtiendrait 13% des intentions de vote selon un
sondage IPSOS pour la troisième vague de la grande enquête électorale menée par
le Cevipof de Science Po Paris pour 2017.
Son score est exactement le même que celui qu’il avait
obtenu lors de la seconde vague de février.
Cela le place en quatrième position derrière Marine Le Pen
(27%), Nicolas Sarkozy (21%) et François Hollande (16%) et devant Jean-Luc
Mélenchon (11%).
IPSOS a également testé le cas de figure où François Bayrou
se présenterait face à Alain Juppé, le président du MoDem n’ayant pas
complètement fermé la porte à cette éventualité, notamment si le programme du
candidat Juppé était trop éloigné de ses propres positions.
Dans ce cas, il obtiendrait, comme lors de la précédente
vague, 8% des intentions de vote et serait cinquième derrière Alain Juppé
(31%), Marine Le Pen (26%), François Hollande (14%) et même Jean-Luc Mélenchon
(10%).
A noter que dans le cas d’une candidature Juppé sans la
présence de Bayrou, Juppé est à 36% (ne récupérant que 5% des 8% du président
du MoDem, les 3% restant se distribuant chez Marine Le Pen, François Hollande
et Jean-Luc Mélenchon, tous les trois à 1% d’intention de vote supplémentaire).
En outre, le sondage montre que François Bayrou, dans le cas
de figure Sarkozy bénéficierait de 64% des votes des électeurs qui l’avaient
chois en 2012, de 10% de ceux des électeurs de Hollande, de 7% de ceux des
électeurs de Sarkozy (5% de ceux de Mélenchon et 1% de ceux de Le Pen).
En revanche, dans le cas de figure Juppé, il ne récupère que
46% de ses électeurs de 2012, 31% se portant sur le maire de Bordeaux.
Quant à Alain Juppé, il ne récupérerait pour l’instant que
56% des votes qui s’étaient portés sur Bayrou au premier tour de 2012 (17% n’ayant
pas exprimé de choix pour l’instant).
Quant à la primaire de LR, s’il y a toujours 6% des sympathisants
MoDem qui sont sûrs d’aller voter en novembre prochain, ils ne sont plus que
11% à l’UDI (-4 points), ce qui peut s’expliquer par la date du sondage, entre
le 11 et le 20 mars, c’est-à-dire alors que l’UDI avait fait le constat qu’aucune
négociation pour 2017 n’était possible pour l’instant avec LR et que ses
dirigeants avaient demandé aux militants de se prononcer contre la participation
à la primaire.
Quant aux votes des sympathisants des partis centristes qui
se déplaceront pour glisser un bulletin dans l’urne, si Alain Juppé en est
toujours le grand bénéficiaire (71% du MoDem et 50% de l’UDI), il perd 16
points du côté du MoDem ainsi que du côté de l’UDI, ce qui est très important.
Et ces votes se reportent quasiment tous en faveur de Bruno
Le Maire qui gagne 14 points chez les sympathisants MoDem et 25 points chez
ceux de l’UDI, une véritable percée.
Le député de l’Eure ayant annoncé récemment sa candidature à
la primaire, il faudra voir si cette percée perdure, voire s’amplifie, ou n’est
qu’un phénomène éphémère du à l’actualité du moment et à une image dynamique qu’il
est parvenu à imposer aux médias pour l’instant.
IPSOS a également testé la primaire à gauche avec 17% des
sympathisants de droite et du Centre (il n’y a pas eu de différenciation entre
les deux électorats) qui ont envie d’y participer.
Et leurs choix se portent sur Emmanuel Macron (33%) devant
Manuel Valls et Martine Aubry (17%).
Arnaud Montebourg (11%), Jean-Luc Mélenchon (10%), Olivier
Besancenot (5%) seraient devant François Hollande (3%).
Mais si l’on demande à ces sympathisants qui est le plus à
même à gauche de se qualifier pour le second tour, 37% répondent Macron et 35%,
Valls.
(Sondage IPSOS réalisé pour le Cevipof du 10 au 20 mars 2016
par internet auprès d’un échantillon de 20319 personnes de plus de 18 ans
représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur
de 3 points)
Alexandre Vatimbella
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