Devant le spectacle misérable que nous offre l’UDI
actuellement, comme centriste, j’en viens à espérer sa disparition du paysage
politique pour le bien du Centre et du Centrisme.
Soi-disant créée pour représenter le Centre indépendant, la
confédération de petits partis aux leaders aux dents aussi longues qu’est leur
opportunisme n’en finit de se ridiculiser devant l’inanité de son
fonctionnement et les demandes au grand frère de la Droite, LR, des sièges et
des faveurs.
Le plus affligeant demeure les petites luttes intestines
d’individus qui font d’abord passer leurs inimitiés personnelles avant le bien
du parti, on ne parle même pas du Centre ici tellement les règlements de compte
volent bas et qu’ils ne concernent en rien le Centrisme, son sens de la responsabilité
et ses valeurs humanistes.
Quelques exemples parmi tant d’autres.
La haine d’Hervé Morin pour Jean-Christophe Lagarde est
tellement forte qu’il est en train de détruire l’UDI tout en faisant
constamment référence à Jean-Louis Borloo alors que ce dernier n’avait aucune
estime pour lui et qu’il le lui rendait bien.
Ses dernières sorties sur le «candidat naturel de l’UDI»
qu’est Jean-Louis Borloo qui devrait représenter le parti à la primaire de la
Droite et du Centre est d’une hypocrisie digne d’un politicien.
Yves Jégo est tellement rancunier qu’on ne lui ait pas
offert des postes à la hauteur de son opportunisme légendaire qu’il a pris fait
et cause pour Bruno Le Maire alors qu’il affirmait auparavant militer pour une
candidature indépendante de l’UDI à la présidentielle et avant même que
celle-ci se prononce alors qu’il en est le premier vice-président.
Mais c’est vrai qu’avec lui, la vérité du jour n’est pas
celle d’hier et encore moins celle de demain.
Jean Arthuis tente si désespérément d’exister depuis qu’il a
perdu son fauteuil de président de la commission des finances du Sénat (et
qu’il a quitté la haute assemblée pour le Parlement européen), qu’il vient
d’annoncer sa candidature à la primaire de LR court-circuitant sans états
d’âmes l’UDI avec son micro-parti, l’Alliance centriste, qui se voulait
autrefois le rassembleur des centristes.
Je passerai sur les coups tordus et les tristes postures de
Rama Yade contre son soi-disant camp (bien qu’elle ait toujours affirmé n’être
pas centriste) qui se voyait en haut de l’affiche simplement parce qu’un jour
Nicolas Sarkozy l’avait faite ministre.
Je ne parle même pas de Maurice Leroy ou de François
Sauvadet qui, si on écoute leurs déclarations, semblent être membres de LR
depuis le temps où celui-ci s’appelait encore l’UMP.
Et j’attribue une mention spéciale à l’obscure Yves Pozzo di
Borgo, sénateur de Paris, qui porte des t-shirts insultant Barack Obama, un
centriste, et fait l’éloge d’un Vladimir Poutine, sans doute pas un centriste,
pour ridiculiser les centristes avec ses tweets et son usage erratique des
réseaux sociaux.
Et puis il y a le chef – bien que beaucoup lui dénie cette
fonction – Jean-Christophe Lagarde qui navigue à vue, incapable d’insuffler une
ligne directrice cohérente à l’UDI, incapable en tant que président du parti de
dire s’il est pour ou contre une candidature indépendante à la présidentielle,
l’élection la plus importante pour un parti en V° République, et dont les
sorties médiatiques dérapent souvent sur des propos radicaux et mal maîtrisés.
Du coup, on ne peut que se demander si Jean-Christophe
Fromantin n’a pas eu raison de quitter un parti à la dérive et sans doute sans
avenir à moins d’un grand sursaut dont on ne voit pas d’où il pourrait venir.
Bien sûr, monsieur Fromantin est un loup solitaire aux
ambitions personnelles et à certains positionnements plus proches de madame
Boutin et monsieur Poisson du Parti chrétien démocrate qui flirte parfois avec
le Front national.
Mais il avait des idées ainsi que des compétences et nombre de
valeurs humanistes et il a compris qu’elles ne servaient à pas grand chose dans
ce lupanar qu’est devenu l’UDI.
Un constat désabusé que Jean-Louis Borloo, créateur de la
confédération, avait également fait avant lui.
Oui, comme le dit François Bayrou, le Centre est à
reconstruire et à unifier.
Je ne sais pas s’il est le plus qualifié comme il le dit
pour mener cette tâche à bien.
Tout ce que je sais c’est qu’elle est urgente et que cela
passe certainement par la disparition de l’UDI comme elle fonctionne
aujourd’hui.
Pour le bien du Centre et du Centrisme, si ces mots veulent
encore dire quelque chose chez ceux qui s’en réclament.
Un constat sévère mais d'une grande justesse... Le bilan de l'UDI est affligeant depuis le départ de Borloo. Oui, le centre est à reconstruire. Cela fait d'ailleurs près de 20 ans qu'il est à reconstruire. Le problème, c'est que l'élection présidentielle est une véritable machine à broyer les centristes: le "moment Bayrou" de 2012 restera un moment tout à fait exceptionnel, atypique et sans doute non reproductible.
RépondreSupprimerPetit correctif: je voulais dire "2007" (et non 2012), puisque Bayrou avait fait 18% en 2007.
RépondreSupprimerLes responsables de l'UDI sont pour une grande partie des opportunistes ils ont quitté Bayrou et sabordé le travail des centristes de 2007 tous par ambition personnelle
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