Jean Lassalle |
Le départ de son unique député et ami, Jean Lassalle, n’a
pas entamé la confiance de François Bayrou en sa capacité de réunir le Centre
alors même que cet épisode est le dernier d’un long processus qui a vu la
plupart des élus et des proches du président du Mouvement démocrate s’éloigner
de lui.
Ce qui est le plus dérangeant pour lui est que Jean Lassalle
utilise exactement la même argumentation qu’il a construite au fil des ans pour
proclamer son indépendance et sa légitimité à être le seul réel centriste ainsi qu'à justifier ses multiples candidatures à l'Elysée.
Ainsi, le député de Pyrénées-Atlantiques a estimé, dans un
entretien au Figaro, que le soutien apporté par François Bayrou à Alain Juppé était mortifère
pour le Centre car le maire de Bordeaux «représente l’homme de l’UMP (…) la
plus formidable machine à concasser du centriste».
Rappelons, en effet, que l’UMP, ancêtre de LR, fut créée pou
regrouper la Droite et le Centre dans un même parti, initiative mise en place
par Jacques Chirac et menée par Alain Juppé.
Au moment de sa création en 2002, François Bayrou n’avait
pas eu de mots assez durs pour fustiger cette initiative ainsi que les
ralliements de nombre de centristes de l’UDF, en estimant que celle-ci était en
partie dirigée contre un Centre indépendant.
De même, Lassalle a réaffirmé son intention d’aller jusqu’au
bout de sa candidature à l’élection présidentielle.
Il reconnait ben entendu être assez isolé et compte sur le
soutien des Français pour y parvenir.
Une petite musique dont la partition fut déjà jouée par
François Bayrou!
Il sera un «candidat populaire», le représentant de «la
troisième voie indépendante», celle que Bayrou a justement laissé tombé, selon
ses dires.
Il prévoit que tout l’establishment sera contre lui pendant
que les instituts de sondage minoreront ses intentions de vote.
Et de préciser: «Je pense que mon heure est venue (…) je n’ai
jamais perdu d’élections personnelles. (…) Et le temps des anonymes est venu,
celui des inattendus».
Là aussi, la ressemblance avec la rhétorique de Bayrou est
évidente.
Enfin, la rupture avec le président du MoDem semble complète
puisque Lassalle précise que «Si Bayrou est candidat, nous serons candidats
tous les deux».
Même s’il tient à expliquer que s’il s’est mis en congé du
Mouvement démocrate, c’est pour ne pas «gêner» le parti et son président qu’il «embête»
déjà assez en se présentant.
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