Jean Arthuis |
L’Alliance centriste est une composante de l’UDI.
Micro-parti, elle n’en a pas moins quinze parlementaires,
essentiellement des sénateurs et est présidée par Jean Arthuis ancien ministre
de Jacques Chirac, sous l’autorité du Premier ministre d’alors, Alain Juppé et
ancien sénateur.
L’Alliance centriste a tenu son congrès le samedi 27 février
et a décidé de ne pas soutenir une candidature indépendante de l’UDI à la
présidentielle et de présenter un candidat à la primaire de LR en publiant ce
communiqué:
«L’Alliance centriste, à la veille des échéances électorales
de 2017, entend porter (son) projet à la primaire ‘de la Droite et du Centre’
par le biais d’une candidature». (lire le communiqué intégrale ici)
En agissant de la sorte, la formation centriste permet
définitivement de rebaptiser la primaire de LR, primaire «de la Droite et du
Centre», ce qu’elle n’était pas jusque là puisqu’aucun centriste, parti ou
personnalité, n’avait indiqué y participer.
Prenant prétexte que nombre de personnalités de l’UDI se
sont déjà prononcées en faveur d’un candidat LR à la primaire ou d’une
participation de l’UDI à celle-ci, la formation centriste estime qu’elle doit
être présente sous sa propre bannière à ce choix du candidat de la Droite pour
2017, plantant un véritable coup de poignard dans le dos Jean-Christophe
Lagarde, le président de l’UDI, qui voulait que la décision de présenter ou non
un candidat indépendant à la
présidentielle soit prise officiellement le 20 mars prochain lors d’un congrès
à Versailles.
La justification de la présence d’un candidat Alliance
centriste – qui n’aura aucune chance de gagner, ni même de figurer de façon
honorable – est quelque peu tirée par les cheveux.
Selon Jean Arhuis (lire sa déclaration ici),
non seulement il faut un candidat Alliance centriste pour porter le projet de
cette formation à la primaire (baptisé «Libres et responsables» mais il ne faut
pas qu’il y ait un candidat UDI officiel à celle-ci car cela permettrait de
compter ses voix, ce qui pourrait handicaper ce dernier parti lors des
négociations futures pour les législatives et le nombre de circonscriptions
gagnables en sa faveur.
Car, bien entendu, le président de l’Alliance centriste,
anticipe un score ridicule de l’UDI à cette primaire.
Et il n’a pas tort puisque rappelons que les seules fois où
un candidat UDI a été testé pour cette primaire dans les sondages, il obtenait
1% des voix.
Mais pourquoi cela interdirait les dirigeants de LR de
comptabiliser les voix de tous les candidats issus des formations de l’UDI pour
mener les négociations?
Jean Arthuis ne le dit pas…
En outre, l’Alliance centriste estime que les négociations
entre LR et l’UDI pour formaliser un accord avant la désignation d’un candidat
unique lors de la primaire n’auront aucune valeur sur celui qui sera élu sauf
si celui-ci est Nicolas Sarkozy (qui devrait mener ces négociations avec
Jean-Christophe Lagarde en tant qu’actuel président de LR).
Seule logique dans cette décision de la formation composante
de l’UDI est l’indispensable présence des idées et des valeurs du Centre dans
la bataille de la présidentielle.
Pour autant, Jean Arthuis qui avait soutenu Hervé Morin en
2012 avant de tourner casaque quelques jours après pour soutenir François
Bayrou puis de l’abandonner en rase campagne pour rejoindre l’UDI et Jean-Louis
Borloo aurait peut-être du attendre s’il y allait y avoir une candidature
indépendante du Centre pour se prononcer.
Mais il est vrai que l’Alliance centriste n’existe pas
vraiment médiatiquement parlant et peu politiquement parlant et que cette
annonce lui donne une visibilité politico-médiatique quelques instants…
Reste que ce coup de poignard vient après d’autres et
fragilise encore plus l’UDI dont l’existence ne tient plus qu’à un fil.
Alexandre Vatimbella
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