Caïd Essebsi & Moshen Marzouk |
La Tunisie, d’où le printemps arabe est parti et qui est le
seul pays à en être sorti plus démocratique, n’en demeure pas moins avec un
système politique fragile et qui se recompose indéfiniment, notamment du côté des
formations laïques et non-religieuses.
De nombreux partis se forment, s’unissent, fusionnent ou
disparaissent, en particulier dans la sphère centriste, au sens traditionnel du
terme (et non celui utilisé par les partis islamiques modérés pour se
positionner entre les islamistes radicaux et des démocrates républicains).
Lors des dernières élections présidentielles et
législatives, cette sphère centriste avait été laminée parce que le choix était
primordial pour l’avenir de la démocratie en Tunisie entre le parti islamiste Ennahdha,
alors au pouvoir, et une coalition de partis démocratiques, Nidaa Tounes, dont
le chef de file et désormais président de la république, Béji Caïd Essebsi,
déclara alors que quiconque ne vote pas pour Nidaa Tounes est en fait un
électeur d'Ennahdha.
Un slogan qui fit mouche et permit effectivement aux partis
laïcs de sortir vainqueur d’un long bras de fer avec les islamistes mais qui
condamna nombre de formation centristes à disparaître ou à être réduites à peau
de chagrin.
Mais Nidaa Tounes est depuis l’objet de constantes tensions
internes et même de violences physiques comme lors du bureau exécutif du parti
le 1er novembre dernier à Hammamet.
Une nouvelle formation politique va donc voir le jour, issue
de Nidaa Tounes et dirigée par Moshen Marzouk, ancien militant de gauche et des
droits de l’homme, qui fur nommé ministre-conseiller du président Essebsi puis
secrétaire général de Nidaa Tounes pour peu de temps en 2015.
Lors de la présentation de la nouvelle formation qui devrait
compter 24 députés (dont 22 venant de Nidaa Tounes), il a déclaré, «Nous ne
voulons pas d'un parti qui soit un simple chiffre, mais bâtir un parti autour
d’un projet, qui doit refléter la volonté des gens. Aujourd’hui il existe une
rupture entre les partis politiques et les citoyens. Et notre but est de
continuer notre consultation jusqu’à notre premier congrès constitutif ».
Il a ajouté que le nouveau parti qui n’a pas encore de nom,
se situerait au centre.
Sa ligne politique sera basée «sur la liberté, la
participation et l’inclusion» et son programme tournera autour de quatre points
principaux: lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme; lutte contre la
corruption; application des grandes réformes; politique étrangère basée sur le
principe de liberté.
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