En 2014, peu après la victoire de l’UDI aux municipales à
Bobigny (Seine-Saint-Denis), plusieurs questions avaient été soulevées par la
presse quant aux pratiques de l’UDI de ce département qui est, en plus, celui
du président du parti Jean-Christophe Lagarde dont il est député et, par
ailleurs, maire d’une de ses communes, Drancy.
Certains, à l’intérieur de l’UDI même, expliquait que ce
dernier gérait son département à la manière musclée et peu démocratique du
Parti communiste, hégémonique en Seine-Saint-Denis pendant des décennies, voire
même de façon «mafieuse» en rappelant notamment les descentes de «militants» de
Seine-Saint-Denis lors de réunions du Nouveau centre dont Jean-Christophe
Lagarde était à l’époque numéro deux dernière son vieil ennemi, Hervé Morin.
Sans oublier ce nombre important de militants de la
fédération de Seine-Saint-Denis de l’UDI – dont beaucoup de centristes s’étonnent
– qui a permis, entre autres, à Lagarde de remporter la présidence de la
confédération centriste face à … Morin.
Aujourd’hui, Le Point revient sur les pratiques de l’UDI en
Seine-Saint-Denis à Bobigny (voir article ici).
Selon l’hebdomadaire d’importantes sommes de la réserve
parlementaire (*) de Jean-Christophe Lagarde ont servi à financer des
associations proches de celui-ci, voire des campagnes électorales.
Ainsi, à Bobigny, «Entre 2012 et 2014, Lagarde a attribué
plus de 130 000 euros de subventions à des associations tenues par plusieurs
des principaux animateurs de la victoire de Stéphane de Paoli, le candidat UDI,
élu maire de la ville en 2014».
Pour les journalistes qui ont mené l’enquête, «Les dossiers
retenus concernent pour la plupart des structures gérées ou liées à des
personnalités qui ont joué un rôle-clé dans la victoire de Stéphane de Paoli
aux municipales de 2014».
Par exemple, «Khadija Gibier, fervente militante de l'UDI
aux municipales de 2014 et surtout candidate du parti de Jean-Christophe
Lagarde dans le canton de Bobigny aux départementales de 2015, a touché une
enveloppe de 50 000 euros en 2012 pour son association Gela. Contactée par Le
Point, elle explique que les fonds lui ont servi à ‘acheter du mobilier’ pour
sa structure qui propose des cours de langue arabe aux jeunes Balbyniens».
(*) La réserve parlementaire
est un ensemble de subventions d’État votées et modifiées en lois de finances
initiales ou rectificatives.
Avec cette réserve, les
parlementaires soutiennent des investissements de proximité décidés par des
collectivités locales et des activités menées par des associations. La réserve
institutionnelle soutient des associations ou fondations menant des projets
d’intérêt national et, traditionnellement, des grandes institutions ou
juridictions françaises.
Un député a la possibilité de
proposer l’attribution de subventions à hauteur de 130 000 euros en moyenne, la
modulation de la répartition entre les députés relevant de chaque groupe
politique. Les membres du Bureau de l’Assemblée nationale disposent d’une
réserve de 140 000 euros, les vice-présidents de l’Assemblée nationale, les
questeurs, les présidents de groupe, les présidents de commission disposent de
260 000 euros, le Président de l’Assemblée nationale de 520 000 euros. Le
montant de la réserve institutionnelle de l’Assemblée nationale a été fixé en
2014 à 5,5 millions d’euros.
Depuis 2013, le tableau
retraçant l’utilisation de la réserve parlementaire est mise en ligne chaque
année.
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