Ceux qui en doutaient encore devront s’y faire, l’UDI
devrait participer à la primaire de LR.
Car, selon son président Jean-Christophe Lagarde au micro de
RTL, il ne faut pas «s'obséder exclusivement sur le premier tour de la présidentielle»
car la priorité est que «François Hollande ne soit plus président de la
République».
Un enterrement de première de la candidature indépendante…
En tout cas, Jean-Christophe Lagarde a écrit à son homologue
de LR, Nicolas Sarkozy pour que «soient
organisées rapidement des rencontres» afin de discuter de l’organisation de la
primaire ainsi que d’un «accord de gouvernance», de la définition de «priorités
partagées» et de la future «majorité au Parlement».
Toujours au micro de RTL, il a précisé que si cette primaire
été fermée, il n’en voyait pas «l'intérêt». En revanche, «Si c'est une primaire
de l'ensemble de l'opposition démocratique, alors il faut en parler. Mais il y
a des conditions»
La première est «qu'il faut que ce soit loyal et transparent».
La deuxième, la «plus importante», est la mise au point d’un
«pacte de gouvernance» qui doit définir les accords aux législatives en vue de
la future majorité parlementaire: «Pour pouvoir gouverner la France et avoir une
alternance réussie, il faut une majorité au Parlement pour porter les réformes
dont le pays aurait besoin».
Et de préciser: «Je veux une majorité pluraliste dans
laquelle chacun peut avoir ses idées respectées, entendues, écoutées et où
personne n'est obligé de se renier».
Il précise sa pensée dans une interview au Figaro.
«(…) Les républicains nous invitent à une primaire qui,
jusqu'à présent, a été décidée par eux, pour eux et entre eux. Pour que les
adhérents de l'UDI choisissent en toute connaissance de cause, nous devons
avoir avec nos homologues de LR et avec la haute autorité de la primaire une
discussion sur les conditions techniques de loyauté et de transparence du
scrutin et une discussion politique sur la façon dont nous souhaitons
construire une nouvelle majorité demain».
Quelles sont vos
conditions politiques pour participer à la primaire?
La première est d'avoir des priorités partagées, des grands
axes sans lesquels aucun partenariat n'est possible: réduction de la dette de
la France, simplification du marché de l'emploi, allègement du coût du travail,
rétablissement d'une Éducation nationale qui permette de valoriser le mérite de
chaque enfant… Nous aurions eu une arme puissante contre le chômage si l'UMP
avait accepté la TVA compétitivité que nous proposions dès 2008, au lieu
d'attendre 2011 pour la voter et qu'elle ne soit jamais appliquée !
Vous souhaitez donc un
accord de gouvernement?
Je souhaite un pacte de gouvernance garantissant
l'indépendance de nos deux formations politiques et la définition d'un
programme de gouvernement à l'issue de la primaire pour être capable de
construire une majorité parlementaire pluraliste, avec des groupes politiques
équilibrés. Avec les Républicains, nous ne pouvons envisager qu'une coalition,
pas une soumission.
L'introduction de la
proportionnelle aux législatives sera-t-elle un élément de la négociation avec
LR?
Cela fait évidemment partie de notre projet, mais au sein
d'une même majorité présidentielle, il peut exister des désaccords et des
débats que le pacte de gouvernance doit intégrer. Il s'agit d'additionner nos
idées sans que personne n'ait à renoncer aux siennes.
À partir de combien de
ministères l'UDI s'estimerait-elle correctement représentée?
Il ne s'agit pas de négocier des places mais de garantir aux
électeurs qui veulent une alternance qu'on ne s'engouffrera pas dans la
mécanique du parti unique qui a échoué de 2002 à 2012, au point que les
Français ont fini par la rejeter.
Aux régionales, la
règle de répartition des places éligibles était de deux tiers pour LR, un tiers
pour l'UDI. Est-ce celle que vous voulez appliquer aux législatives?
Aux régionales, il ne pouvait pas y avoir de victoire sans
nous. D'ailleurs, il n'y a pas aujourd'hui de région gagnée par l'opposition
que Les républicains puissent gérer sans nous. Il doit en être de même pour les
législatives.
N'est-ce pas curieux
de vouloir fixer un rapport de force avant la primaire, qui permet de se
compter?
Il n'est pas question de rapport de force. On l’a mesuré aux
municipales, aux départementales et aux régionales: Les républicains sont plus
nombreux que nous mais ils sont minoritaires sans nous. C'est bien la raison
pour laquelle ils veulent un candidat commun, grâce à la primaire. Nous disons
que la réussite d'une éventuelle majorité ne passe pas par un casting, par la
seule désignation d'un ‘sauveur’ dont tout procéderait sans discussion, sans
équilibre et sans accord politique. Nous ne pourrions pas nous sentir tenus
vis-à-vis d'un candidat qui inscrirait à son programme la remise en cause du
droit du sol ou le renoncement à la construction européenne.
Alexandre Vatimbella
A lire aussi:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.