Il n’y a sans doute que chez les centristes français que ça
se passe ainsi.
Vous avez un président de parti, l’UDI pour ne pas le
nommer, qui donne son avis sur tout et n’importe quoi dans les médias.
Mais, quand on lui demande si son parti aura un candidat à
l’élection présidentielle, la reine des élections, celle qui définit si un
courant compte ou non dans le paysage politique, le voilà qui répond qu’il n’a
pas une position arrêtée ou que si il l’a, il ne dira rien!
Et il l’a encore répété le 13 janvier en présentant ses vœux
à la presse.
Extraordinaire.
C’est comme si Nicolas Sarkozy ou Jean-Christophe Cambadélis
ne savaient pas s’ils voulaient ou non que LR ou le PS aient un candidat en 2017.
Ou s’ils ne voulaient pas dire s’ils souhaitaient que leurs
partis respectifs en aient un.
Tout le monde se moquerait d’eux.
Et on aurait raison.
Un président d’un parti politique qui ne veut pas répondre à
cette question simple au motif encore plus risible de ne pas influencer les
militants de son parti, c’est nouveau mais pas vraiment intéressant.
Car il sert à quoi, alors, monsieur Lagarde en tant que
président de l’UDI s’il ne dit pas ce qu’il pense à ses militants et à ses
électeurs?
Et s’il estime que c’est le bon comportement, pourquoi ne
l’érige-t-il pas en principe absolu en ne donnant jamais son avis sur quoi que
ce soit avant un congrès dûment convoqué?
C’est vrai que ça aurait l’avantage d’éviter certains de ses
dérapages verbaux…
Pendant ce temps, à l’UDI, contrairement à leur président, nombre
sont ceux qui savent déjà.
Laurent Hénart veut un candidat UDI et que ce soit Lagarde,
Hervé Morin veut un candidat qui soit tout sauf UDI et surtout Lagarde, Yves
Jégo veut Bruno Le Maire, Jean-Guy de Courson veut Alain Juppé, etc.
Si l’on comprend bien, Jean-Christophe Lagarde est le seul à
ne pas savoir…
Ou, plutôt, à ne plus savoir.
Car, lorsqu’il a fait campagne pour se faire élire président
de l’UDI en 2014, il promettait aux militants que s’ils votaient pour lui, il y
aurait un candidat du parti en 2017 et que ce candidat s’appellerait sans doute
Lagarde.
Bon, on comprend que devant le peu d’engouement du peuple
français pour voter pour lui que montrent les sondages, le président de l’UDI
ait fait un peu marche arrière quant à sa propre candidature.
De même, il semble préférer avoir des élus locaux en nombre
et de négocier des circonscriptions gagnables aux législatives de 2017 avec LR
qu’une candidature UDI à la présidentielle.
Le problème est qu’il ne le dit pas.
Bien entendu, il devra le dire bientôt puisque l’UDI doit
décider le 20 mars prochain si elle présente un candidat ou non.
Mais tout cela ne fait pas sérieux et, surtout, démontre que
l’UDI n’est pas un grand parti et que Jean-Christophe Lagarde pas un homme
politique d’envergure, lui qui ne veut pas dévoiler son choix de peur de faire
imploser sa formation ou de perdre toute autorité sur elle, ce qui démontre un
manque de courage politique.
Pathétique est sans doute le mot qui résume le mieux cette
mascarade.
Centristement votre.
Le Centriste
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