Alberto Rivera (Ciudadanos) |
Après les élections législatives
du dimanche 20 décembre, l’Espagne se réveille ingouvernable pour la première
fois de l’histoire de sa jeune démocratie débutée en 1977 lors de l’élection de
l’Assemblée constituante après la mort du dictateur Franco en 1975.
Ainsi, aucun des deux partis
arrivés en tête, le PP (Parti populaire de droite au pouvoir) et le PSOE
(Partis socialiste ouvrier espagnol de gauche), n’ont obtenu la majorité absolue
nécessaire pour former un gouvernement.
Pour y parvenir, ils devront
nouer des alliances avec les deux formations parvenues en troisième position,
Podemos (extrême-gauche), et en quatrième position, Ciudadanos (Centre).
Les résultats sont les suivants :
Parti
|
Voix
|
%
|
Sièges
|
PP Parti
populaire
|
7 215 530
|
28,72 %
|
123
|
PSOE Parti
socialiste
|
5 530 693
|
22,01 %
|
90
|
Podemos
|
5 189 333
|
20,66 %
|
69
|
Ciudadanos
|
3 500 446
|
13,93 %
|
40
|
ERC-CAT-SI
(Catalogne)
|
599 289
|
2,39 %
|
9
|
DL
(Catalogne)
|
565 501
|
2,25 %
|
8
|
EAJ-PNV
(Basque)
|
301 585
|
1,20 %
|
6
|
Unité
populaire
|
923 105
|
3,67 %
|
2
|
EH Bildu
|
218 467
|
0,87 %
|
2
|
Coalition
canarienne
|
81 750
|
0,33 %
|
1
|
Il est à noter que les autres
partis centristes nationaux ne sont pas parvenus à obtenir des sièges de
députés.
En outre, le résultat de
Ciudadanos est, à la fois, un grand succès et un échec…
Grand succès car, pour la
première fois de son histoire (il a été créé en 2006), le parti centriste aura
des députés au parlement avec quarante représentants.
De même, il est en progression
constante puisqu’aux dernières élections régionales et municipales du 24 mai
2015, le parti avait alors décollé et obtenu respectivement 9,8% et 6,55% des
voix.
En revanche, ses 13,93% des
suffrages peuvent également être considérés comme une déception puisque de nombreux
sondages donnaient Ciudadanos au-delà des 20%, certains ayant l’ayant même
placé en tête.
En outre, sa quatrième place,
loin derrière les deux grands partis traditionnels mais, surtout Podemos qui a
près de 7 points de plus montre que la formation du charismatique Alberto
Rivera n’a pas réussi à s’imposer comme une alternative crédible pour les
électeurs.
Il conviendra de voir ce qui va
se passer dans les jours qui viennent au niveau d’une possible coalition avec
le parti centriste, sachant qu’Alberto Rivera avait fermé la porte à une telle
éventualité au cas où Ciudadanos ne serait pas le parti dominant de celle-ci.
Il l’a d’ailleurs réaffirmé au
soir de l’élection en déclarant, «Nous n’allons soutenir ni M. Rajoy (chef du
PP) ni M. Sanchez (chef du PSOE)».
Il a néanmoins ajouté que pour «éviter une impasse
constitutionnelle», Ciudadanos pourrait s’abstenir face à la présentation d’un
nouveau gouvernement en ne votant donc ni pour, ni contre, en estimant qu’«Il
est possible de gouverner en minorité et de conclure des pactes ponctuels» tout
en se demandant si «M. Rajoy sera à la hauteur» dans un tel contexte.