Face à la possible victoire du
Front national dans plusieurs régions après les résultats du premier tour des
régionales, les deux leaders centristes, Jean-Christophe Lagarde et François
Bayrou, appellent les listes républicaines qui sont arrivées en troisième
position (donc derrière une liste républicaine et celle d’extrême-droite) à se retirer
du second tour.
Ils espèrent ainsi faire un «barrage
républicain» efficace au FN.
Pour Jean-Christophe Lagarde, le président de l'UDI, il faut
«le retrait des listes qui se trouvent en troisième position»
«Pour nous, c'est très simple: partout où le Front national
peut gagner, nous souhaitons le retrait des listes qui arrivent en troisième
position. Quelles que soient les listes, c'est un principe qui doit être
respecté. Nous avons toujours combattu l'extrême droite et nous souhaitons ce
retrait.»
«Si il y a quelqu'un – on l'a toujours fait – qui se trouve
face à l'extrême droite, eh bien on votera pour lui et tous ceux qui arrivent
troisièmes devraient avoir le bon sens démocratique et républicain de se
retirer.»
«Je ne pense pas que des forces démocratiques aient le droit
de prendre le risque de faire gagner l'extrême droite»
Il faut «un devoir de clarté».
«On ne transige pas sur des principes pour des problèmes de
places", a-t-il conclu.
S’il souhaite le changement, Lagarde estime que «si ce
changement se fait au profit de l'extrême droite, c'est un changement en pire.
Et moi je ne veux pas de changement en pire, je veux un changement en mieux.»
Pour François Bayrou, le président du Mouvement démocrate, «le
résultat du premier tour des élections régionales est un message puissant. Les
Français ont dit que leur système politique ne répondait plus à leur attente.
Ils ont dit leur déception devant le discours politique, et le fonctionnement
des cercles de pouvoir.»
«Mais ils ont exprimé cette déception en donnant à l’extrême-droite
des scores qui lui permettent de gagner plusieurs régions, importantes par leur
population, et importantes symboliquement.»
«Devant une telle perspective, les états-majors politiques
ne devraient pas tergiverser. Si ces états-majors étaient responsables, ils
devraient adopter une ligne de conduite lisible par les Français: le retrait
pur et simple de la liste arrivée en troisième position pour permettre, en
regroupant les voix, un ressaisissement démocratique.»
«Ce geste serait un geste d’abnégation. On n’est pas sûr
qu’il suffirait. Mais il montrerait aux Français que leurs responsables
mesurent la gravité de la situation qui a été créée par des années de
faiblesses et de dérives. Passer quelques années dans une région sans
conseillers régionaux d’opposition, c’est moins grave que de s’accommoder de
l’enracinement au pouvoir régional de l’extrême-droite.»